Suite de :
Commençons par le plus dur, cette citation qui fait saigner les yeux :
LLP :
Maintenant je rappelle aux gens qui nous écoutent, moi j’ai lu tout René
Guénon donc je sais de quoi je parle. Y a beaucoup de gens parmi nous
qui n’ont pas lu René Guénon, ou du moins peut-être un ou deux livres,
et qui disent des bêtises.
(cf. [2])
Introduction
Certains nous reprocheront peut-être encore de donner de l'intérêt à des personnages qui ne le méritent vraiment pas, et qui pourraient se sentir grandis de recevoir une telle attention. C'est peut-être vrai, mais nous sommes assez indifférent à cette question, ce qui compte pour nous c'est ce qui est dit et propagé, et non qui le dit.
Ce n'est donc pas la personne de l'animateur du "dissidence show business", auquel nous avons emprunté les citations qui vont suivre, que nous entendons critiquer spécialement. Nous ne comptons pas non plus sur lui pour se corriger, nous notons juste sa seule réaction à notre dernière mise au point, qui a été, suite à notre évocation de Sabbataï Tsevi, le développement de ce délire qui lui fait désormais appeler sabbatéiste/frankiste absolument tout ce qui lui évoque la contre-tradition. Changement dans la forme, mais le même problème de fond réside : une absence totale d'acuité concernant tout ce qui sort, par en haut ou par en bas, de ce monde moderne dont il est bien un produit typique. Le satanisme, réduit à des pratiques sexuelles déviantes et à des histoires d'argent, et inversement l'ésotérisme, comme la Kabbale, taxé systématiquement de satanique, sauf le Taçawwuf qui semble ne trouver grâce à ses yeux que par simple solidarité ethno-religieuse, ce qui n'est pas une bonne raison. Cette conception embrouillée du satanisme n'est pas anodine : en essayant inconsidérément de combattre le mal, il n'est que trop facile d'en devenir son instrument inconscient, cerné de chimères dualistes. On entrevoit ce dualisme inquiétant ici :
LLP:
Guénon, dans son travail, s’appuie sur la pensée traditionnelle qui place l’esprit au-dessus de la matière
(cf. [1])
Attribuer cette attitude à Guénon pourrait faire sourire, pour qui connait son insistance à dénoncer les travers du dualisme cartésien.
René Guénon :
Il est intéressant de constater que, dans ce livre, nous retrouvons,
appliquées au point de vue spécifiquement catholique, des idées qui
s’apparentent assez étroitement à celles que nous venons de voir
exprimées par M. A. K. Coomaraswamy : ce dont il s’agit essentiellement
ici, en effet, c’est une restauration de la valeur symbolique des choses
corporelles, que le Catholicisme médiéval connaissait bien, mais qu’ont
oubliée les modernes, habitués à séparer radicalement la matière et
l’esprit, suivant la conception nettement antitraditionnelle qui a
trouvé son expression philosophique dans le dualisme cartésien.
Études traditionnelles, mars 1938, compte rendu du livre du R. P. Victor Poucel – Mystique de la Terre : I. Plaidoyer pour le Corps
Mais il ne faut pas prendre ces confusions à la légère. Nous allons en rester aux faits, et laisserons à chacun le soin de faire sa propre conclusion sur les intentions réelles de cet animateur. Qu'il soit gentil, méchant, obsédé, fou délirant de bonne foi, manipulateur narcissique, comique malgré lui, comique voulu raté, ou un peu de tout cela, peu importe. La considération de ses affirmations sera une bonne occasion d'aborder des sujets intéressants et de tenter de rétablir la vérité, autant qu'il est possible, dans cette cacophonie ambiante où certains semblent se persuader eux-mêmes de leur bon droit par cet acharnement propagandiste, par lequel ils voudraient faire accepter aux autres, comme gage de participation à la vérité, tout et n'importe quoi.
N'ayant pour notre part aucune intention propagandiste, il sera fait usage du moins de redites possible, mais nous tenterons d'indiquer à chaque fois l'endroit où des points particuliers auront déjà été évoqués.
Sommaire
1) Affirmations non sourcées
2) René Guénon antimaçon ?
3) Organisations dont a fait partie René Guénon
4) Maçonnerie égyptienne
5) Le Temple de Salomon
6) Haine du secret, chasse au maçon : bredouille ?
Annexe) Sources hors livres
1) Affirmations non sourcées
C'est un vrai problème. Quelle est la valeur d'une citation non sourcée ? Même en supposant que celui qui l'énonce est de bonne foi, ça n'est pas sérieux, et tout ce que l'on s'attire de cette manière, c'est le discrédit.
Appel aux sources ! Nous sommes preneurs de ces passages détonants !!!
LLP :
il sera question dans son œuvre aussi bien du complot maçonnique satanique qu’il appelle antitraditionnel
Il faut bien saisir que la maçonnerie est l’église de la
contre-initiation comme l’explique très bien R. Guénon, pratiquant son
culte dans des temples à l’identique de celui de Salomon, sachant que la
venue de l’antéchrist se fera, selon toutes les eschatologies connues,
après la construction du 3ème temple ; il semble donc que cette secte
essaie de hâter la fin de ce cycle de l’Humanité.
(cf. [1])
LLP :
René Guénon a condamné la Franc-Maçonnerie sous tous ses aspects ! Alors
il disait que, c’est vrai que, il aurait aimé qu’il y ait un
redressement, il appelait ça un redressement, mais, non y en aura pas,
il le disait que c’est, il le disait, j’ai une citation en tête, que ça
l’étonnerait, etc. On peut pas redresser, c’est le Kali Yuga, c’est
fini, voilà. C’est un traditionaliste, bien sûr puisque toute la
religion, toute religion est traditionaliste, puisque la religion
commence chez Adam et Eve, c’est ce que dit René Guénon, et la religion
elle intéresse tous les peuples du monde, c’est ce que dit René Guénon.
(cf. [2])
Que Guénon affirme tout cela, ce serait vraiment étonnant.
Lui attribuer une telle passivité, un tel fatalisme, alors qu'il disait d'autre part :
René Guénon :
nous nous adressons à ceux qui peuvent et veulent comprendre à leur
tour, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, mais non à ceux que
l’obstacle le plus insignifiant ou le plus illusoire suffit à arrêter,
qui ont la phobie de certaines choses ou de certains mots, ou qui se
croiraient perdus s’il leur arrivait de franchir certaines limitations
conventionnelles et arbitraires. Nous ne voyons pas, en effet, quel
parti l’élite intellectuelle pourrait tirer de la collaboration de ces
esprits craintifs et inquiets
Orient et Occident, conclusion
Certains auront peut-être été apeurés et découragés par ce constat, qui pourtant ne ferme aucune porte ?
Certains auront peut-être été apeurés et découragés par ce constat, qui pourtant ne ferme aucune porte ?
René Guénon :
En attendant, nous sommes bien obligé de déclarer que jusqu’ici nous
n’avons pas aperçu le moindre indice qui nous autoriserait à supposer
que l’Occident livré à lui-même soit réellement capable d’accomplir
cette tâche, avec quelque force que s’impose à lui l’idée de sa
nécessité.
Orient et Occident, addendumCe que propose Guénon, c'est un travail de fond, avant tout un effort de compréhension personnelle, qui ne produit pas forcément ses résultats dans l'immédiat, ce qui est forcément inintéressant pour qui est obnubilé par la récolte des fruits de son action :
René Guénon :
Ce que nous voulons, c’est seulement inciter à la réflexion ceux qui en
sont encore capables ; chacun d’eux comprendra ce qu’il pourra, et, si
peu que ce soit, ce sera toujours quelque chose ; du reste, nous
supposons bien qu’il s’en trouvera quelques-uns qui iront plus loin. Ce
que nous avons fait nous-même, il n’y a pas de raison, en somme, pour
que d’autres ne le fassent pas aussi ; dans l’état actuel de la
mentalité occidentale, ce ne seront sans doute que des exceptions, mais
il suffit qu’il se rencontre de telles exceptions, même peu nombreuses,
pour que nos prévisions soient justifiées et que les possibilités que
nous indiquons soient susceptibles de se réaliser tôt ou tard.
D’ailleurs, tout ce que nous ferons et dirons aura pour effet de donner,
à ceux qui viendront ensuite, des facilités que nous n’avons pas
trouvées pour notre propre compte ; en cela comme en toute autre chose,
le plus pénible est de commencer le travail, et l’effort à accomplir
doit être d’autant plus grand que les conditions sont plus défavorables
Orient et Occident, conclusionMais considérer ce redressement comme impossible est bien symptomatique de l'illusion moderne :
René Guénon :
Maintenant, ce qu’il importe de noter tout particulièrement et dès le
début, tant pour éviter toute équivoque que pour se rendre compte de ce
qui peut donner lieu à certaines illusions, c’est que, en vertu de la
loi de l’analogie, le point le plus bas est comme un reflet obscur ou
une image inversée du point le plus haut, d’où résulte cette
conséquence, paradoxale en apparence seulement, que l’absence la plus
complète de tout principe implique une sorte de « contrefaçon » du
principe même, ce que certains ont exprimé, sous une forme « théologique
», en disant que « Satan est le singe de Dieu ». Cette remarque peut
aider grandement à comprendre quelques-unes des plus sombres énigmes du
monde moderne, énigmes que lui-même nie d’ailleurs parce qu’il ne sait
pas les apercevoir, bien qu’il les porte en lui, et parce que cette
négation est une condition indispensable du maintien de la mentalité
spéciale par laquelle il existe : si nos contemporains, dans leur
ensemble, pouvaient voir ce qui les dirige et vers quoi ils tendent
réellement, le monde moderne cesserait aussitôt d’exister comme tel, car
le « redressement » auquel nous avons souvent fait allusion ne pourrait
manquer de s’opérer par là même ; mais, comme ce « redressement »
suppose d’autre part l’arrivée au point d’arrêt où la « descente » est
entièrement accomplie et où « la roue cesse de tourner », du moins pour
l’instant qui marque le passage d’un cycle à un autre, il faut en
conclure que, jusqu’à ce que ce point d’arrêt soit atteint
effectivement, ces choses ne pourront pas être comprises par la
généralité, mais seulement par le petit nombre de ceux qui seront
destinés à préparer, dans une mesure ou dans une autre, les germes du
cycle futur. Il est à peine besoin de dire que, dans tout ce que nous
exposons, c’est à ces derniers que nous avons toujours entendu nous
adresser exclusivement, sans nous préoccuper de l’inévitable
incompréhension des autres ; il est vrai que ces autres sont et doivent
être, pour un certain temps encore, l’immense majorité, mais,
précisément, ce n’est que dans le « règne de la quantité » que l’opinion
de la majorité peut prétendre à être prise en considération.
Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, avant-proposSur la Maçonnerie en général, d'abord, cf. tout ce qui a été dit sur cette page (nous compléterons plus loin) :
Nous reviendrons plus bas (partie 5) sur le Temple de Salomon.
La religion ne commence pas à partir d'Adam mais de Moïse, et elle est spécifiquement occidentale.
René Guénon :
La civilisation islamique est en effet, parmi les civilisations
orientales, celle qui est la plus proche de l’Occident, et l’on pourrait
même dire que, par ses caractères comme par sa situation géographique,
elle est, à divers égards, intermédiaire entre l’Orient et l’Occident ;
aussi sa tradition nous apparaît-elle comme pouvant être envisagée sous
deux modes profondément distincts, dont l’un est purement oriental, mais
dont l’autre, qui est le mode proprement religieux, lui est commun avec
la civilisation occidentale. Du reste, Judaïsme, Christianisme et
Islamisme se présentent comme les trois éléments d’un même ensemble, en
dehors duquel, disons-le dès maintenant, il est le plus souvent
difficile d’appliquer proprement le terme même de « religion », pour peu
qu’on tienne à lui conserver un sens précis et nettement défini ; mais,
dans l’Islamisme, ce côté strictement religieux n’est en réalité que
l’aspect le plus extérieur
Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, partie II, chap. II
Traditionalisme et "adamisme" ont déjà été abordés en partie 1 de cette page :
Une autre distinction en lien avec le traditionalisme est nécessaire :
LLP :
Dans son livre La Crise du Monde moderne, qui est essentiel à
toute personne désireuse de comprendre le désordre ambiant, il met en
lumière le paradigme moderne et ses travers. Tout y est dit. Il faut le
lire. L’ouvrage de J. Evola qui porte le même titre est aussi à
découvrir.
(cf. [1])
LLP :
Bon ben c’est très simple : on peut dire René Guénon autant que
Julius Evola hein, puisque Evola aussi a écrit un livre qui s’appelle la
Crise du Monde moderne, mais c’est vrai que je suis plutôt guénonien.
(cf. [2])
Faux, l'ouvrage d'Evola s'appelle Révolte contre le Monde moderne, et il a peu de rapport en contenu avec la Crise du Monde moderne. Pour l'assimilation abusive entre Guénon et Evola, cf. cette page, partie "Sur Evola" :
Faux, l'ouvrage d'Evola s'appelle Révolte contre le Monde moderne, et il a peu de rapport en contenu avec la Crise du Monde moderne. Pour l'assimilation abusive entre Guénon et Evola, cf. cette page, partie "Sur Evola" :
2) René Guénon antimaçon ?
C'est une rumeur assez persistante, que celle qui consiste à faire passer Guénon pour un ennemi de la Franc-Maçonnerie. Lorsque l'absurdité de cette thèse devient trop manifeste, on assiste surpris à des dandinements grotesques pour tenter de faire croire, vaille que vaille, que malgré l'évidence, non Guénon n'était pas favorable à la Maçonnerie, et puis c'est tout. Ainsi, dans le document [1], E&R Aquitaine mettait LLP devant la citation que nous avions signalée ici auparavant (partie 4, la loge P2) :
E&R Aquitaine :
4. De la franc-maçonnerie, Guénon disait que « l’infiltration des idées
modernes, au détriment de l’esprit initiatique, en a fait, non point un
des agents de la “conspiration”, mais au contraire une de ses premières
victimes ». Quel est selon vous l’impact de la franc-maçonnerie sur le
monde ? Partagez-vous cette assertion de René Guénon ?
LLP :
La F.’. M.’. est une société secrète mafieuse extrêmement dangereuse
puisque impliquée dans tous les scandales les plus meurtriers de ces
trois derniers siècles. Ceci est un fait indiscutable. Je parle de la
franc-maçonnerie telle qu’elle est et non telle que la théorie voudrait
qu’elle soit ! Je reprends dans le livre un nombre interminable
d’affaires gravissimes menées de main de maître par cette secte.
Ce qui est troublant au plus haut point c’est l’absence systématique de conséquences judiciaires, malgré la gravité des faits ou le nombre vertigineux de milliards engloutis dans des comptes offshore. Que ce soit le régicide inutile de 1793 et ses copies européennes initiées par les illuminés de Bavière eux-mêmes infiltrés par les frankistes issus du sabbataïsme ; l’affaire des fiches du Grand-Orient datant de 1905 ; l’opération meurtrière Gladio pilotée par Licio Gelli et causant des dizaines de morts en Italie ; Clearstream en France ou l’affaire des frégates de Taïwan ; sans omettre les milliards d’euros de budgets régionaux qui sont détournés dans des fausses attributions de chantiers de BTP (voir l’affaire J.-P. Kucheida de la fédération PS du nord)… La liste est encore longue. Nous pouvons citer aussi l’implication de la maçonnerie dans l’affaire dite du Carlton et dans laquelle il est question de proxénétisme, d’orgies dépravées, de FMI et de présidence de la France, heureusement ratée par le satyre immonde, DSK.
Ce qui est troublant au plus haut point c’est l’absence systématique de conséquences judiciaires, malgré la gravité des faits ou le nombre vertigineux de milliards engloutis dans des comptes offshore. Que ce soit le régicide inutile de 1793 et ses copies européennes initiées par les illuminés de Bavière eux-mêmes infiltrés par les frankistes issus du sabbataïsme ; l’affaire des fiches du Grand-Orient datant de 1905 ; l’opération meurtrière Gladio pilotée par Licio Gelli et causant des dizaines de morts en Italie ; Clearstream en France ou l’affaire des frégates de Taïwan ; sans omettre les milliards d’euros de budgets régionaux qui sont détournés dans des fausses attributions de chantiers de BTP (voir l’affaire J.-P. Kucheida de la fédération PS du nord)… La liste est encore longue. Nous pouvons citer aussi l’implication de la maçonnerie dans l’affaire dite du Carlton et dans laquelle il est question de proxénétisme, d’orgies dépravées, de FMI et de présidence de la France, heureusement ratée par le satyre immonde, DSK.
Comme on le constate, il ne répond pas à la question mais ne fait état que de scandales variés, impliquant (ou non) des francs-maçons, ce qui serait censé incriminer l'organisation initiatique toute entière dont ils seraient membres. C'est bien la méprise que dénonce Guénon dans la citation posée.
Rappelons au passage que la Maçonnerie n'est pas responsable de l'affaire de la loge P2, des mots mêmes de David Yallop (partie 4), ni de la révolution française, des mots de Guénon (partie 5) :
Mais...
LLP :
René Guénon a écrit quand même dans la France Antimaçonnique !
(cf. [2])
Quand même ! Sauf que ces écrits portent surtout sur la Stricte Observance Templière, dont la survivance actuelle est plus que problématique. Et de manière générale, il suffit de lire ces articles pour constater qu'ils s'adressent bien à des antimaçons, mais qu'en eux-mêmes ils n'ont vraiment rien d'antimaçonnique.
Quand même ! Sauf que ces écrits portent surtout sur la Stricte Observance Templière, dont la survivance actuelle est plus que problématique. Et de manière générale, il suffit de lire ces articles pour constater qu'ils s'adressent bien à des antimaçons, mais qu'en eux-mêmes ils n'ont vraiment rien d'antimaçonnique.
LLP :
Euh donc la Franc-Maçonnerie théorique, opérative pas spéculative,
c’est quelque chose de très bien, sauf que pas n’importe qui, faut être
tailleur de pierre, faut être maçon.
(cf. [2])
Théorique ou opérative ? Opératif ou travail manuel ? Opératif excluant nécessairement spéculatif ? N'étant pas responsable de cette citation, nous renverrons simplement à la partie 3 de cette page qui traite de ces questions :
Théorique ou opérative ? Opératif ou travail manuel ? Opératif excluant nécessairement spéculatif ? N'étant pas responsable de cette citation, nous renverrons simplement à la partie 3 de cette page qui traite de ces questions :
Guénon porterait donc uniquement un intérêt "théorique" à la Maçonnerie, pour ensuite la dénigrer dans la réalité ? Détruisons cette fable une bonne fois pour toutes, avec un document qui date de moins de 4 ans avant son décès, et qui ne pourra pas être qualifié d'écrit de jeunesse, ni de jugement "théorique" déçu et méprisant sur la Maçonnerie actuelle. Et même si c'était un écrit de jeunesse, ça n'enlèverait rien au caractère définitif de sa dernière phrase.
René Guénon :
Pour
terminer sur une nouvelle plus agréable que tous ces racontars
déplaisants, vous aurez peut-être déjà appris (cela date d’un mois
environ) la constitution, sous les auspices de la G∴ L∴ D∴ F∴, de la L∴
La Grande Triade (vous pouvez naturellement voir tout de suite d’où
vient ce titre), dont le Vén∴ fondateur est le F∴ Ivan Cerf, G∴ Or∴. Il
s’agit d’une L∴ destinée à demeurer très fermée (une des conditions
d’admission est une connaissance suffisante de mon œuvre) et où l’on se
propose spécialement d’appliquer, dans toute la mesure du possible, les
vues que j’ai exposées notamment dans les « Aperçus ». Il y a pour
commencer une quinzaine de membres, parmi lesquels les FF∴ Dumesnil de
Grammont et Antonio Coen ; étant donné le caractère tout à fait spécial
de cet At∴, je vous demanderai de ne donner à la chose aucune publicité
(j’entends même maç∴) sans accord préalable avec le F∴ Ivan Cerf. Vous
pouvez penser si je suis heureux de ce résultat, qui me donne dès
maintenant la certitude que le travail que j’ai fait et auquel j’ai
consacré toute ma vie ne sera pas perdu !
Lettre de René Guénon à Edmond Gloton du 17/05/1947 (cf. [6])
En voici le scan, pour couper court à tout déni :
3) Organisations dont a fait partie René Guénon
LLP:
René Guénon a fait partie de toutes les sectes [...], de tous les mouvements
spirites etc du début de siècle dernier.
(cf. [2])
Faux, il n'a jamais fait partie d'un seul mouvement spirite. Voici son propre témoignage, très détaillé, dans la lettre que nous venons de citer :
René Guénon :
Comme il m’importe beaucoup que la chose soit
mise au point, je vais, quoique ce soit un peu long, vous expliquer
exactement ce qu’il en est : je n’ai jamais été « expulsé de la Maç∴ »,
pour la bonne raison que, en l’occurrence, il s’agissait tout simplement
d’une organisation irrégulière dénommée « Rite National Espagnol », à
laquelle j’avais appartenu en même temps qu’au Martinisme avec lequel
elle était en connexion. À ce propos, je vous signalerai tout
particulièrement le fait que la L∴ Humanidad a été mentionnée sans
indiquer de quelle Ob∴ elle relevait, mais en ajoutant le nº d’ordre qui
peut faire croire à ceux qui n’en savent rien qu’il s’agissait d’un At∴
de la G∴ L∴ D∴ F∴ ; c’est là un procédé tout à fait occultiste ! À
l’époque dont il s’agit, le sieur Ch. Détré, plus connu sous le nom de
Téder, avait réussi à prendre sur Papus une influence d’autant plus
étonnante que, jusque là, ledit Papus s’était toujours arrangé au
contraire pour écarter d’une façon ou d’une autre tous les gens qui
pouvaient lui porter ombrage. Ce Téder, personnage fort suspect à tous
les points de vue, n’avait de vraiment remarquable qu’une énorme
érudition historique, dont il savait d’ailleurs fort bien se servir
surtout pour « truquer » les documents et leur faire dire tout ce qu’il
voulait ; toute sa campagne contre le G∴ O∴ est un véritable
chef-d’oeuvre en ce genre spécial… Comme il craignait que je ne voie
trop clair dans ses agissements (je n’avais pourtant alors que 22 ans),
il résolut d’inventer n’importe quoi pour m’éliminer ; pour
impressionner Papus et autres, il fabriqua toute une série de fausses
lettres de moi, dont, chose curieuse, il ne pouvait montrer que des
photographies, et qui servirent de base au rapport dont il est question
dans la note susdite. Je n’ai certes jamais travaillé pour aucune «
organisation religieuse », et pour cause, car le fait que j’appartenais
aussi en ce temps-là à l’Église gnostique (fondée par le F∴ Jules Doinel
et dirigée alors par le F∴ Fabre des Essarts) aurait assurément suffi à
me faire fort mal voir de n’importe quel milieu catholique ; mais on ne
peut s’étonner de rien quand on sait que, peu avant cela, le même Téder
avait formellement accusé les FF∴ Blatin et Limousin d’être affiliés
aux Jésuites ! Enfin, n’étant tout de même pas très sûr que Papus ne se
ressaisirait pas au dernier moment, il profita de son absence pour faire
prononcer mon « exclusion » par quelques pauvres gens qu’il avait
rassemblés à grand’ peine pour cette circonstance ; il faut dire en
effet que la fameuse L∴ Humanidad avait déjà cessé d’exister en fait et
ne se réunissait plus jamais, et que ce fut là sa dernière
manifestation. – Ce qu’il importe de remarquer encore, c’est que les
personnages dont il vient d’être question ne furent jamais Maçons
réguliers ; Papus, malgré tous ses efforts, fut constamment refusé tant
au Rite Écossais (et cela même à la L∴ Le Libre Examen dont cependant
son père était membre) qu’au Rite de Misraïm. Quant à Téder, il avait
débuté par la publication d’un ouvrage antimaçonnique intitulé « Les
Apologistes du Crime » ; il avait fait du journalisme en Belgique, d’où
il avait été expulsé à la suite d’une affaire de chantage ; il était
alors passé en Angleterre, où il avait fait la connaissance de John
Yarker, et c’est de celui-ci que, de même que Papus, il tenait tous les
grades plus ou moins authentiques, et en tout cas irréguliers, dont il
était décoré. Le F∴Waite a accusé Papus et son école d’antimaçonnisme ;
cela peut paraître exagéré à première vue, en ce sens qu’ils semblaient
ne s’attaquer qu’au seul G∴ O∴ ; mais, quand on examine certaines choses
de plus près, on doit reconnaître qu’il n’avait pas tort. Ainsi, pour
ne donner qu’un exemple, tous les Martinistes du 2e degré, hommes et
femmes, recevaient communications des m∴ et s∴ des 3 grades de la Maç∴
symb∴ sans qu’il leur soit demandé aucun serment, et cela sous le
prétexte que, au XVIIIe siècle, l’initiation à l’Ordre des Élus Coens,
dont le Martinisme se prétendait bien à tort l’héritier, présupposait la
possession de ces 3 grades. Je vous signale à cette occasion qu’il y a
actuellement, toujours dans le même milieu, une tentative de
reconstitution des Élus Coens ; mais, en l’absence de toute filiation
authentique, il ne s’agit là en réalité que d’une simple imitation
dépourvue de toute valeur. – Naturellement, ma soi-disant « expulsion »
par des gens si bien qualifiés pour accuser les autres de « travailler
contre la Maç∴ » ne m’empêcha pas le moins du monde d’être, peu de temps
après, affilié à la L∴ Thébah ; et, alors que je n’avais pas encore
tout à fait 25 ans, on m’avait déjà fait à tort ou à raison, au Rite
Écossais, la réputation de connaître la Maç∴ mieux que beaucoup des
membres du Sup∴ Cons∴ !
J’ajouterai
encore que, depuis cette époque, c’est-à-dire depuis près de 40 ans,
les occultistes de toute catégorie n’ont jamais cessé de me poursuivre
de leur haine et d’essayer de me nuire par tous les moyens ; beaucoup
d’autres aussi, appartenant aux milieux les plus divers et même les plus
opposés en apparence, ont par la suite agi de la même façon ; je ne
m’en suis d’ailleurs jamais plus mal porté pour cela… Seulement, comme
une des principales manifestations de cette hostilité a toujours été la
diffusion des racontars les plus invraisemblables, la conclusion à tirer
de tout cela, c’est que, sauf vérification, il ne faut absolument rien
croire de ce qui se dit sur mon compte, d’où que cela puisse provenir.
Lettre de René Guénon à Edmond Gloton du 17/05/1947 (cf. [6])
Ce dernier avertissement de la part de Guénon (que nous avons mis en gras) était décidément bien fondé.
Passons à des fantaisies égyptiennes.
4) Maçonnerie égyptienne
LLP :
Alors il faut savoir, puisque là c’est
très très important, et que ça va faire le lien avec beaucoup beaucoup de
choses. Vous savez que la maçonnerie française, la maçonnerie européenne, elle
a été, par Cagliostro qui était un frankiste, donc un sabbataïste, elle a été
complètement transformée avec le rite égyptien, Menphis-Misraïm etc., donc le
culte d’Isis. C’est pour cela que vous avez par exemple à Paris toute cette
sculpture d’Isis, Parisii d’ailleurs, la barque d’Isis, Bar Isis, c’est Isis
etc. Et Gésiale, la papesse, elle voue un culte à Isis, elle le dit hein. C’est
le signe du dollar, c’est pour ça que vous avez une pyramide sur le dollar,
c’est pour ça que les rappeurs sont tous pleins de bling bling, en fait c’est
le culte de Mamon, du fric, de la matière, et le S et le barré du deux fois
c’est un I, un S, un I et un S contractés. C’est ISIS ! On est toujours
dans le même problème. Parce que dollar c’est D, euro c’est E, pourquoi on a
mis un S à dollar ? Ca n’a aucun sens. Et pourquoi y a une pyramide sur le
dollar ? Aux Etats Unis d’Amérique ? Y a quelque chose qui cloche.
Bref. Mais tout ceci est absolument cohérent, parfaitement cohérent. Vous
inquiétez pas tout est lié
(cf. [4])
Les rites de Memphis et ceux de Misraïm, avant qu'ils ne se
réunissent en Memphis-Misraïm, se sont développés indépendamment du rite
de Cagliostro, duquel ils se plaisent à se revendiquer (surtout celui
de Misraïm) pour se donner un peu d'épaisseur historique, parce qu'il
se faisait appeler le Grand Cophte et qu'il aurait entretenu des
relations avec certains dignitaires du Régime de Naples. Quoi qu'il en
soit, ces rites ne concernent qu'une frange très marginale de la
maçonnerie obédientielle, le parrainage de Cagliostro est de moins en
moins revendiqué et son origine juive n'a jamais été prouvée.
Mais en supposant des origines juives réelles,
pourquoi cela ferait-il nécessairement de lui un frankiste/sabbataïste ?
On voit là un exemple de l'absence totale de rigueur, de cette démarche qui
fait apposer cette étiquette à n'importe quel chrétien ou musulman ayant des origines juives réelles ou supposées, ou encore de considérer des juifs comme des crypto-juifs ? des juifs à plusieurs couches en quelques sorte ? Y-a-t-il un moyen plus puissant pour abandonner tout contact avec le monde réel ?
René Guénon :
Cagliostro
a évidemment voulu, comme bien d’autres, établir un système
particulier, quelle qu’en soit d’ailleurs la valeur propre, en le basant
sur la Maçonnerie ; mais a-t-il jamais eu réellement de celle-ci une
connaissance suffisamment approfondie pour l’y adapter correctement ?
Les admirateurs enthousiastes de Cagliostro s’indigneraient peut-être
qu’on puisse soulever un tel doute, tandis que ses détracteurs
chercheraient probablement à en tirer contre lui des conséquences
excessives ; en cela, à notre avis, les uns n’auraient pas plus raison
que les autres, et il y a bien des chances pour que la vérité sur ce
personnage énigmatique ne se trouve dans aucune des opinions extrêmes.
Études traditionnelles, avril-mai 1948, compte rendu du Rituel de la Maçonnerie Égyptienne de Cagliostro
Des temples d'Isis ont paraît-il été retrouvés en Europe. Mais concernant le lien entre les Parisii et Isis, il est hypothétique. Quant au dollar :
René Guénon :
Le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (n° de mai et juin) donne une étude sur
les deux colonnes, plus historique à vrai dire que symbolique, mais qui
contient, en dehors des références proprement bibliques, des détails
intéressants et dont certains sont assez peu connus. Ainsi, sait-on que
le signe usuel du dollar est une figuration schématique des « colonnes
d’Hercule » réunies par une sorte de banderole, et que cette figuration,
empruntée aux monnaies espagnoles, se trouvait déjà, dans l’antiquité,
sur celles de Tyr ?
Études traditionnelles, octobre 1929, comptes rendus d'articles de revues
La Maçonnerie égyptienne c'est une chose. Mais quel est son rapport avec le Temple de Salomon ? Question ouverte...
5) Le Temple de Salomon
Revenons à l'interview de LLP par E&R Aquitaine. Il affirme :
LLP :
Il faut bien saisir que la maçonnerie est l’église de la
contre-initiation comme l’explique très bien R. Guénon, pratiquant son
culte dans des temples à l’identique de celui de Salomon, sachant que la
venue de l’antéchrist se fera, selon toutes les eschatologies connues,
après la construction du 3ème temple ; il semble donc que cette secte
essaie de hâter la fin de ce cycle de l’Humanité. Il est d’ailleurs
curieux que personne ne fasse le lien entre le temple maçonnique et
celui de Jérusalem puisqu’il est question de la même bâtisse sacrée.
Cette ignorance réside dans l’abrutissement des masses occidentales mais
également orientales qui sont à des années-lumière de ce projet
diabolique. In fine, les choses sont tellement simples, il suffit de les constater.
(cf. [1])
Nous avons plus haut réclamé la source de cette affirmation. Plus bas nous allons voir ce que de notre côté nous avons trouvé dans l’œuvre de Guénon, à propos de ce Temple de Salomon. Nous avons préféré en mettre trop que pas assez (mais nous ne prétendons pas que c'est exhaustif). Si en tout cas un oubli de notre part avait laissé de côté les fameuses citations auxquelles renvoie LLP, nous serions grandement reconnaissant qu'on nous le signale, et dans ce cas nous nous excuserions platement et nous compléterions avec hâte le regroupement déjà fait. Donc : appel aux citations !
Ici aussi :
LLP :
Et les frankistes, les sabbataïstes, qu’est ce qu’ils font ? Ils
pratiquent l’inceste, la sorcellerie, la Kabbale, le crime rituel. Et
c’est eux qui ont mis en place tout le rituel maçonnique. C’est dans ce
livre (Charles Novac – Jacob Frank le faux messie), c’est dans ce livre
(Arthur Mandel – Le messie militant), toutes les élites occidentales qui
ont été maçonnisées l’ont été sur des rites écrits par les
sabbataïstes, parce que la Maçonnerie cherche toujours, pour un peu de
gloire et de paillettes, d’avoir une origine orientale, du temple de
Salomon, temple de Salomon prophète de Dieu.
(cf. [3])
Le Judaïsme, oriental ?
René Guénon :
Il faut ajouter que, dans
l’Occident, nous comprenons aussi le judaïsme, qui n’a jamais exercé
d’influence que de ce côté, et dont l’action n’a même peut-être pas été
tout à fait étrangère à la formation de la mentalité moderne en général ;
Orient et Occident, I, IVMais peut-être que LLP parle de l'apport islamique à la Maçonnerie. Celui-ci est bien oriental, mais il est très réel, et n'a rien à voir avec de la gloire ou des paillettes :
René Guénon :
on peut relever des traces de l’influence islamique en architecture,
et cela d’une façon toute particulière au Moyen Âge ; ainsi, la croisée
d’ogive, dont le caractère s’est affirmé à ce point qu’elle a donné son
nom à un style architectural, a incontestablement son origine dans
l’architecture islamique, bien que de nombreuses théories fantaisistes
aient été inventées pour dissimuler cette vérité. Ces théories sont
contredites par l’existence d’une tradition chez les constructeurs
eux-mêmes affirmant constamment la transmission de leurs connaissances à
partir du Proche-Orient.
Ces connaissances revêtaient un caractère secret et donnaient à leur art un sens symbolique ; elles avaient des relations très étroites avec la science des nombres, et leur origine première a toujours été rapportée à ceux qui bâtirent le Temple de Salomon.
Influence de la civilisation islamique en OccidentCes connaissances revêtaient un caractère secret et donnaient à leur art un sens symbolique ; elles avaient des relations très étroites avec la science des nombres, et leur origine première a toujours été rapportée à ceux qui bâtirent le Temple de Salomon.
En premier lieu, ce Temple concerne évidemment le Judaïsme, mais son symbolisme n'est pas pour autant illégitime dans la Maçonnerie :
René Guénon :
Ce qui est vrai, c’est que, dans la Maçonnerie, la pierre brute a un
autre sens que dans les cas des autels hébraïques, auquel il faut
joindre ici celui des monuments mégalithiques ; mais, s’il en est ainsi,
c’est que ce sens ne se réfère pas au même type de tradition. Cela est
facile à comprendre pour tous ceux qui ont connaissance des
considérations que nous avons exposées sur les différences essentielles
qui existent, d’une façon tout à fait générale, entre les traditions des
peuples nomades et celles des peuples sédentaires ; et d’ailleurs,
quand Israël passa du premier de ces états au second, l’interdiction
d’élever des édifices en pierres taillées disparut, parce qu’elle
n’avait plus de raison d’être pour lui, témoin la construction du Temple
de Salomon, qui assurément ne fut pas une entreprise profane, et à
laquelle se rattache, symboliquement tout au moins, l’origine même de la Maçonnerie.
Pierre brute et pierre taillée
René Guénon :
Dans le sens le plus général, la Shekinah est la « présence
réelle » de la Divinité ; il faut tout d’abord noter que les passages de
l’Écriture où il en est fait mention tout spécialement sont surtout
ceux où il s’agit de l’institution d’un centre spirituel : la
construction du Tabernacle, l’édification du Temple de Salomon et de
celui de Zorobabel. Un tel centre, constitué dans des conditions
régulièrement définies, devait être en effet le lieu de la manifestation
divine, toujours représentée comme « Lumière » ; et, bien que M.
Vulliaud nie tout rapport entre la Kabbale et la Maçonnerie (tout en
reconnaissant cependant que le symbole du « Grand Architecte » est une
métaphore habituelle aux rabbins), l’expression de « lieu très éclairé
et très régulier », que cette dernière a conservée, semble bien être un
souvenir de l’antique science sacerdotale qui présidait à la
construction des temples, et qui, du reste, n’était pas particulière aux
Juifs.
La Kabbale juiveLe Temple de Salomon concerne les corporations de constructeurs, mais également tout l'ensemble de l'ésotérisme occidental :
René Guénon :
Il doit être bien entendu que, dans le symbolisme des
constructeurs du moyen âge, qui s’appuie sur la tradition
judéo-chrétienne et est spécialement rattaché, comme à son « prototype
», à la construction du Temple de Salomon (1), il est constant, en ce qui
concerne la « pierre angulaire », que c’est proprement d’une « clef de
voûte » qu’il s’agit ; et, si la forme exacte du Temple de Salomon a pu
donner lieu à des discussions au point de vue historique, il est bien
certain, en tout cas, que cette forme n’était pas celle d’une pyramide
---
1 - Les « légendes » du compagnonnage dans toutes ses branches en font foi, non moins que les « survivances » propres de l’ancienne maçonnerie opérative que nous avons envisagées ici.
La « pierre angulaire »---
1 - Les « légendes » du compagnonnage dans toutes ses branches en font foi, non moins que les « survivances » propres de l’ancienne maçonnerie opérative que nous avons envisagées ici.
(La fin de cet extrait permet au passage d'écarter définitivement un éventuel lien entre Maçonnerie égyptienne et Temple de Salomon.)
René Guénon :
Dans le monde occidental, où le spirituel prend la forme spécifiquement
religieuse, les véritables « gardiens de la Terre sainte », tant qu’ils y
eurent une existence en quelque sorte « officielle », devaient être des
chevaliers, mais des chevaliers qui fussent des moines en même temps ;
et, effectivement, c’est bien là ce que furent les Templiers.
Ceci nous amène directement à parler du second rôle des « gardiens » du Centre suprême, rôle qui consiste, disions-nous tout à l’heure, à assurer certaines relations extérieures, et surtout, ajouterons-nous, à maintenir le lien entre la tradition primordiale et les traditions secondaires et dérivées. Pour qu’il puisse en être ainsi, il faut qu’il y ait, pour chaque forme traditionnelle, une ou plusieurs organisations constituées dans cette forme même, selon toutes les apparences, mais composées d’hommes ayant la conscience de ce qui est au-delà de toutes les formes, c’est-à-dire de la doctrine unique qui est la source et l’essence de toutes les autres, et qui n’est pas autre chose que la tradition primordiale.
Dans le monde de tradition judéo-chrétienne, une telle organisation devait assez naturellement prendre pour symbole le Temple de Salomon ; celui-ci, d’ailleurs, ayant depuis longtemps cessé d’exister matériellement, ne pouvait avoir alors qu’une signification tout idéale, comme étant une image du Centre suprême, ainsi que l’est tout centre spirituel subordonné ; et l’étymologie même du nom de Jérusalem indique assez clairement qu’elle n’est qu’une image visible de la mystérieuse Salem de Melchissédec.
Les Gardiens de la Terre sainteCeci nous amène directement à parler du second rôle des « gardiens » du Centre suprême, rôle qui consiste, disions-nous tout à l’heure, à assurer certaines relations extérieures, et surtout, ajouterons-nous, à maintenir le lien entre la tradition primordiale et les traditions secondaires et dérivées. Pour qu’il puisse en être ainsi, il faut qu’il y ait, pour chaque forme traditionnelle, une ou plusieurs organisations constituées dans cette forme même, selon toutes les apparences, mais composées d’hommes ayant la conscience de ce qui est au-delà de toutes les formes, c’est-à-dire de la doctrine unique qui est la source et l’essence de toutes les autres, et qui n’est pas autre chose que la tradition primordiale.
Dans le monde de tradition judéo-chrétienne, une telle organisation devait assez naturellement prendre pour symbole le Temple de Salomon ; celui-ci, d’ailleurs, ayant depuis longtemps cessé d’exister matériellement, ne pouvait avoir alors qu’une signification tout idéale, comme étant une image du Centre suprême, ainsi que l’est tout centre spirituel subordonné ; et l’étymologie même du nom de Jérusalem indique assez clairement qu’elle n’est qu’une image visible de la mystérieuse Salem de Melchissédec.
René Guénon :
Cette doctrine ésotérique, quelle que soit la désignation
particulière qu’on voudra lui donner jusqu’à l’apparition du
Rosicrucianisme proprement dit (si toutefois on trouve nécessaire de lui
en donner une), présentait des caractères qui permettent de la faire
rentrer dans ce qu’on appelle assez généralement l’hermétisme.
L’histoire de cette tradition hermétique est intimement liée à celle des
Ordres de chevalerie ; et, à l’époque dont nous nous occupons, elle
était conservée par des organisations initiatiques comme celle de la Fede Santa et des Fidèles d’Amour, et aussi cette Massenie du Saint Graal
dont l’historien Henri Martin parle en ces termes (1), précisément à
propos des romans de chevalerie, qui sont encore une des grandes
manifestations littéraires de l’ésotérisme au moyen âge : « Dans le Titurel,
la légende du Graal atteint sa dernière et splendide transfiguration,
sous l’influence d’idées que Wolfram (2) semblerait avoir puisées en
France, et particulièrement chez les Templiers du midi de la France. Ce
n’est plus dans l’île de Bretagne, mais en Gaule, sur les confins de
l’Espagne, que le Graal est conservé. Un héros appelé Titurel fonde un temple pour y déposer le saint Vaissel,
et c’est le prophète Merlin qui dirige cette construction mystérieuse,
initié qu’il a été par Joseph d’Arimathie en personne au plan du Temple
par excellence, du Temple de Salomon (3). La Chevalerie du Graal devient ici la Massenie, c’est-à-dire une Franc-Maçonnerie ascétique, dont les membres se nomment les Templistes, et l’on peut saisir ici l’intention de relier à un centre commun, figuré par ce Temple idéal, l’Ordre des Templiers et les nombreuses confréries de constructeurs
qui renouvellent alors l’architecture du moyen âge. On entrevoit là
bien des ouvertures sur ce qu’on pourrait nommer l’histoire souterraine
de ces temps, beaucoup plus complexes qu’on ne le croit généralement… Ce
qui est bien curieux et ce dont on ne peut guère douter, c’est que la
Franc-Maçonnerie moderne remonte d’échelon en échelon jusqu’à la Massenie du Saint Graal (4). »
Il serait peut-être imprudent d’adopter d’une façon trop exclusive l’opinion exprimée dans la dernière phrase, parce que les attaches de la Maçonnerie moderne avec les organisations antérieures sont, elles aussi, extrêmement complexes ; mais il n’en est pas moins bon d’en tenir compte, car on peut y voir du moins l’indication d’une des origines réelles de la Maçonnerie. Tout cela peut aider à saisir dans une certaine mesure les moyens de transmission des doctrines ésotériques à travers le moyen âge, ainsi que l’obscure filiation des organisations initiatiques au cours de cette même période, pendant laquelle elles furent vraiment secrètes dans la plus complète acception de ce mot.
----
1 - Histoire de France, t. III, pp. 398-399.
2 - Le Templier souabe Wolfram d’Eschenbach, auteur de Parceval, et imitateur du bénédictin satirique Guyot de Provins, qu’il désigne d’ailleurs sous le nom singulièrement déformé de « Kyot de Provence ».
3 - Henri Martin ajoute ici en note : « Perceval finit par transférer le Graal et rebâtir le temple dans l’Inde, et c’est le Prêtre Jean, ce chef fantastique d’une chrétienté orientale imaginaire qui hérite de la garde du saint Vaissel. »
4- Nous touchons ici à un point très important, mais que nous ne pourrions traiter sans nous écarter par trop de notre sujet : il y a une relation fort étroite entre le symbolisme même du Graal et le « centre commun » auquel Henri Martin fait allusion mais sans paraître en soupçonner la réalité profonde, pas plus qu’il ne comprend évidemment ce que symbolise, dans le même ordre d’idées, la désignation du Prêtre Jean et de son royaume mystérieux.
L’Ésotérisme de Dante, ch. IV - Dante et le RosicrucianismeIl serait peut-être imprudent d’adopter d’une façon trop exclusive l’opinion exprimée dans la dernière phrase, parce que les attaches de la Maçonnerie moderne avec les organisations antérieures sont, elles aussi, extrêmement complexes ; mais il n’en est pas moins bon d’en tenir compte, car on peut y voir du moins l’indication d’une des origines réelles de la Maçonnerie. Tout cela peut aider à saisir dans une certaine mesure les moyens de transmission des doctrines ésotériques à travers le moyen âge, ainsi que l’obscure filiation des organisations initiatiques au cours de cette même période, pendant laquelle elles furent vraiment secrètes dans la plus complète acception de ce mot.
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1 - Histoire de France, t. III, pp. 398-399.
2 - Le Templier souabe Wolfram d’Eschenbach, auteur de Parceval, et imitateur du bénédictin satirique Guyot de Provins, qu’il désigne d’ailleurs sous le nom singulièrement déformé de « Kyot de Provence ».
3 - Henri Martin ajoute ici en note : « Perceval finit par transférer le Graal et rebâtir le temple dans l’Inde, et c’est le Prêtre Jean, ce chef fantastique d’une chrétienté orientale imaginaire qui hérite de la garde du saint Vaissel. »
4- Nous touchons ici à un point très important, mais que nous ne pourrions traiter sans nous écarter par trop de notre sujet : il y a une relation fort étroite entre le symbolisme même du Graal et le « centre commun » auquel Henri Martin fait allusion mais sans paraître en soupçonner la réalité profonde, pas plus qu’il ne comprend évidemment ce que symbolise, dans le même ordre d’idées, la désignation du Prêtre Jean et de son royaume mystérieux.
Le symbolisme du Temple de Salomon dans la Franc-Maçonnerie est donc tout ce qu'il y a de plus justifié, non seulement en tant qu'elle est la continuatrice des corporations de constructeurs, mais également en tant qu'elle est l'héritière de l'ensemble de l'ésotérisme occidental. Et les frankistes/sabbataïstes n'ont évidemment rien à voir là-dedans.
Finissons sur un sujet plus anecdotique.
6) Haine du secret, chasse au maçon : bredouille ?
LLP :
J'ai
appris ce soir que la Mosquée de Paris, dirigée par le traître et frère
la truelle David Boubekeur, demandait de l’argent aux convertis pour
des raisons fallacieuses de formation !!! L’excellent imam Ammi Hassen en a parlé dans l’émission de Lalocale.com,
ce jour, en dénonçant cette pratique abjecte et indigne de la plus
grande mosquée de France. Mais cela peut-il étonner l’esprit averti ?
Certainement pas, nous avons été accoutumés par Boubekeur, à ce genre de
mascarade, ce n’est qu’une pratique naturelle de la mission de ce
personnage infâme. Croit-il une seconde, lui qui va plancher dans des
loges maçonniques et étaler son ignorance, que l’émir Abdelkader aurait
accepté une telle ignominie ? Certainement pas. Il ne me reste plus
qu’à lui souhaiter de se noyer dans sa honte.
(cf. [5])
Pour appuyer son accusation, LLP semble invoquer ce document :
L'ironie est qu'il ne pouvait pas trouver meilleure preuve que justement, à cette date, Dalil Boubekeur n'était PAS franc-maçon. Sinon, pourquoi ce dernier aurait-il animé une « TENUE BLANCHE FERMÉE », destinée par définition aux conférenciers qui ne sont pas maçons ?
En revanche, l'émir Abdel-Qader lui était bien franc-maçon, ainsi que René Guénon le confirme dans une correspondance à Schuon déjà citée sur cette page :
René Guénon :
Par
rapport à l’Islam en particulier, personne, dans les pays islamiques
mêmes, n’a jamais pensé qu’il puisse y avoir une incompatibilité
quelconque, et cela aussi bien au point de vue ésotérique qu’au point de
vue exotérique ; ici, par exemple, il y a toujours eu depuis longtemps des Maçons à la fois parmi les « ulamâ ez-zâhir » et parmi les membres des diverses turuq.
Pour ceux-ci, il y a d’ailleurs au moins un exemple illustre : celui de
l’émir Abdel-Qader, qui, en dehors de son rôle extérieur, était un mutaçawwuf éminent (ce que les historiens européens paraissent naturellement
ignorer), et qui se fit recevoir Maçon lors de son séjour à Alexandrie.
Lettre de René Guénon à Frihjof Schuon du 9 novembre 1946
Annexe) Sources hors livres
1 - E&R - La Faillite du monde moderne – Entretien avec Salim Laïbi (03/01/2013)
E&R Aquitaine :
2. En quoi l’œuvre de René Guénon, auteur traditionaliste cité à
plusieurs reprises dans votre livre, représente-t-elle un antidote à
cette modernité ?
LLP :
R. Guénon a fait un travail remarquable pour déconstruire la
modernité et la mettre à nu. C’est un auteur de génie, le plus grand
penseur français de tous les temps. Je ne suis pas seul à le dire, mais
aussi tout auteur et penseur sérieux qui se penche sur la question. Dans
ce paradigme moderne qui s’impose à nous, il est très difficile, voire
impossible de s’en extraire puisque toute notre formation intellectuelle
est fondée sur des mensonges et des tromperies. R. Guénon, a réussi
grâce à un travail méthodique d’une richesse inouïe ainsi qu’un style
d’écriture unique dû à sa formation intellectuelle, à clarifier toute
chose. Sa lecture est apaisante, on arrive à mettre des mots et
expliquer le désordre. Son champ d’action est extraordinairement large ;
il sera question dans son œuvre aussi bien du complot maçonnique
satanique qu’il appelle antitraditionnel, des pseudo-religions
subversives comme le New Age ou le mormonisme, de l’argent, la
psychanalyse… Toute sa pensée s’appuyant sur une doctrine d’une clarté
éblouissante. Il a influencé beaucoup de monde mais reste néanmoins
méconnu, car la doxa dominante ne peut assurer la médiatisation de ses
travaux, au risque de se tirer un boulet de canon dans le pied.
Dans son livre La Crise du monde moderne, qui est essentiel à toute personne désireuse de comprendre le désordre ambiant, il met en lumière le paradigme moderne et ses travers. Tout y est dit. Il faut le lire. L’ouvrage de J. Evola qui porte le même titre est aussi à découvrir. Guénon, dans son travail, s’appuie sur la pensée traditionnelle qui place l’esprit au-dessus de la matière ; c’est ainsi qu’il préfère parler de métaphysique, science invariable et universelle, commune à toutes les sociétés humaines et à toutes les périodes, preuve, selon lui, d’une « Tradition primordiale » remontant à notre ancêtre commun, Adam. R. Guénon permet au chercheur de sortir aisément et définitivement de la confusion moderne ambiante et pesante, et ce, avec une simplicité déconcertante, tant la vérité est limpide et s’impose d’elle-même.
Dans son livre La Crise du monde moderne, qui est essentiel à toute personne désireuse de comprendre le désordre ambiant, il met en lumière le paradigme moderne et ses travers. Tout y est dit. Il faut le lire. L’ouvrage de J. Evola qui porte le même titre est aussi à découvrir. Guénon, dans son travail, s’appuie sur la pensée traditionnelle qui place l’esprit au-dessus de la matière ; c’est ainsi qu’il préfère parler de métaphysique, science invariable et universelle, commune à toutes les sociétés humaines et à toutes les périodes, preuve, selon lui, d’une « Tradition primordiale » remontant à notre ancêtre commun, Adam. R. Guénon permet au chercheur de sortir aisément et définitivement de la confusion moderne ambiante et pesante, et ce, avec une simplicité déconcertante, tant la vérité est limpide et s’impose d’elle-même.
E&R Aquitaine :
4. De la franc-maçonnerie, Guénon disait que « l’infiltration des idées
modernes, au détriment de l’esprit initiatique, en a fait, non point un
des agents de la “conspiration”, mais au contraire une de ses premières
victimes ». Quel est selon vous l’impact de la franc-maçonnerie sur le
monde ? Partagez-vous cette assertion de René Guénon ?
LLP :
La F.’. M.’. est une société secrète mafieuse extrêmement dangereuse puisque impliquée dans tous les scandales les plus meurtriers de ces trois derniers siècles. Ceci est un fait indiscutable. Je parle de la franc-maçonnerie telle qu’elle est et non telle que la théorie voudrait qu’elle soit ! Je reprends dans le livre un nombre interminable d’affaires gravissimes menées de main de maître par cette secte.
Ce qui est troublant au plus haut point c’est l’absence systématique de conséquences judiciaires, malgré la gravité des faits ou le nombre vertigineux de milliards engloutis dans des comptes offshore. Que ce soit le régicide inutile de 1793 et ses copies européennes initiées par les illuminés de Bavière eux-mêmes infiltrés par les frankistes issus du sabbataïsme ; l’affaire des fiches du Grand-Orient datant de 1905 ; l’opération meurtrière Gladio pilotée par Licio Gelli et causant des dizaines de morts en Italie ; Clearstream en France ou l’affaire des frégates de Taïwan ; sans omettre les milliards d’euros de budgets régionaux qui sont détournés dans des fausses attributions de chantiers de BTP (voir l’affaire J.-P. Kucheida de la fédération PS du nord)… La liste est encore longue. Nous pouvons citer aussi l’implication de la maçonnerie dans l’affaire dite du Carlton et dans laquelle il est question de proxénétisme, d’orgies dépravées, de FMI et de présidence de la France, heureusement ratée par le satyre immonde, DSK.
Il faut bien saisir que la maçonnerie est l’église de la contre-initiation comme l’explique très bien R. Guénon, pratiquant son culte dans des temples à l’identique de celui de Salomon, sachant que la venue de l’antéchrist se fera, selon toutes les eschatologies connues, après la construction du 3ème temple ; il semble donc que cette secte essaie de hâter la fin de ce cycle de l’Humanité. Il est d’ailleurs curieux que personne ne fasse le lien entre le temple maçonnique et celui de Jérusalem puisqu’il est question de la même bâtisse sacrée. Cette ignorance réside dans l’abrutissement des masses occidentales mais également orientales qui sont à des années-lumière de ce projet diabolique. In fine, les choses sont tellement simples, il suffit de les constater.
2 - Onnouscachetout.com : rencontre avec Salim Laibi (26/01/2013)
Onnouscachetout.com :
Le
titre de votre ouvrage « la faillite du monde moderne » est une
référence à la littérature de René Guénon qui était aussi un grand
mystique et portait un grand intérêt à l’initiation. Comment
conciliez-vous cela dans votre combat contre la Franc-Maçonnerie ?
LLP :
40:43
Bon
ben c’est très simple : on peut dire René Guénon autant que Julius
Evola hein, puisque Evola aussi a écrit un livre qui s’appelle la Crise
du Monde moderne, mais c’est vrai que je suis plutôt guénonien. Euh bah
je crois que c’est pas compliqué, René Guénon a fait partie de toutes
les sectes, euh j’appelle secte la Franc-Maçonnerie, pour moi c’est une
secte, de tous les mouvements spirites etc du début de siècle dernier.
Il a tout essayé. Par contre, on dit souvent que Guénon est un
franc-maçon, etc, euh, d’abord, d’abord, la Franc-Maçonnerie, la vraie
Franc-Maçonnerie, opérative, c’est quelque chose d’excellent, c’est même
pas bien c’est excellent, parce que construire des cathédrales en
s’appuyant sur le nombre d’or, des cathédrales qui ont 2000 ans, et qui
ont résisté aux tremblements de terre et aux bombardements des deux
guerres, je crois qu’il faut quand même être un petit peu surhumain. Ca
c’est une chose. Euh je parle pas des pyramides, etc, que dont on peut
même pas expliquer la technique aujourd’hui en 2012. Euh donc la
Franc-Maçonnerie théorique, opérative pas spéculative, c’est quelque
chose de très bien, sauf que pas n’importe qui, faut être tailleur de
pierre, faut être maçon. Maintenant je rappelle aux gens qui nous
écoutent, moi j’ai lu tout René Guénon donc je sais de quoi je parle. Y a
beaucoup de gens parmi nous qui n’ont pas lu René Guénon, ou du moins
peut-être un ou deux livres, et qui disent des bêtises. René Guénon a
écrit quand même dans la France Anti-Maçonnique ! René Guénon a condamné
la Franc-Maçonnerie sous tous ses aspects ! Alors il disait que, c’est
vrai que, il aurait aimé qu’il y ait un redressement, il appelait ça un
redressement, mais, non y en aura pas, il le disait que c’est, il le
disait, j’ai une citation en tête, que ça l’étonnerait, etc. On peut pas
redresser, c’est le Kali Yuga, c’est fini, voilà. C’est un
traditionaliste, bien sûr puisque toute la religion, toute religion est
traditionaliste, puisque la religion commence chez Adam et Eve, c’est ce
que dit René Guénon, et la religion elle intéresse tous les peuples du
monde, c’est ce que dit René Guénon. Alors il trouve les points communs
entre toutes les traditions, il a fait un travail là-dessus, dans le
symbolisme, etc, et je crois que c’est tout à fait cohérent, mais par
contre René Guénon n’est ni un occultiste, ni un ésotériste. René Guénon
est un religieux, est un doctrinal. Voilà. On peut dire qu’il est
ésotériste, dans son aspect religieux, dans son engagement soufi, euh
mais dans un aspect tout à fait orthodoxe. Voilà. Bon après il faut s’y
connaître un peu là dedans, c’est compliqué, cette interview ne se prête
pas à ce genre de développement.
43:30
3 - Conférence de Salim Laïbi/LeLibrePenseur à Roubaix (1/2)
LLP :
1:25:15
Et les frankistes, les sabbataïstes, qu’est ce qu’ils font ?
Ils pratiquent l’inceste, la sorcellerie, la Kabbale, le crime rituel. Et c’est
eux qui ont mis en place tout le rituel maçonnique. C’est dans ce livre (Charles
Novac – Jacob Frank le faux messie), c’est dans ce livre (Arthur Mandel – Le messie
militant), toutes les élites occidentales qui ont été maçonnisées l’ont été sur
des rites écrits par les sabbataïstes, parce que la Maçonnerie cherche
toujours, pour un peu de gloire et de paillettes, d’avoir une origine
orientale, du temple de Salomon, temple de Salomon prophète de Dieu.
4 - Conférence : L’effroyable imposture Skyrock (19/06/2013)
LLP :
31:50
Alors il faut savoir, puisque là c’est très très important,
et que ça va faire le lien avec beaucoup beaucoup de choses. Vous savez que la
maçonnerie française, la maçonnerie européenne, elle a été, par Cagliostro qui
était un frankiste, donc un sabbataïste, elle a été complètement transformée
avec le rite égyptien, Menphis-Misraïm etc., donc le culte d’Isis. C’est pour
cela que vous avez par exemple à Paris toute cette sculpture d’Isis, Parisii
d’ailleurs, la barque d’Isis, Bar Isis, c’est Isis etc. Et Gésiale, la papesse,
elle voue un culte à Isis, elle le dit hein. C’est le signe du dollar, c’est
pour ça que vous avez une pyramide sur le dollar, c’est pour ça que les
rappeurs sont tous pleins de bling bling, en fait c’est le culte de Mamon, du
fric, de la matière, et le S et le barré du deux fois c’est un I, un S, un I et
un S contractés. C’est ISIS ! On est toujours dans le même problème. Parce
que dollar c’est D, euro c’est E, pourquoi on a mis un S à dollar ? Ca n’a
aucun sens. Et pourquoi y a une pyramide sur le dollar ? Aux Etats Unis d’Amérique ?
Y a quelque chose qui cloche. Bref. Mais tout ceci est absolument cohérent,
parfaitement cohérent. Vous inquiétez pas tout est lié, absolument tout.
33:15
5 - Article : Mosquée de Paris : le business honteux de la conversion !
LLP :
J'ai
appris ce soir que la Mosquée de Paris, dirigée par le traître et frère
la truelle David Boubekeur, demandait de l’argent aux convertis pour
des raisons fallacieuses de formation !!! L’excellent imam Ammi Hassen en a parlé dans l’émission de Lalocale.com,
ce jour, en dénonçant cette pratique abjecte et indigne de la plus
grande mosquée de France. Mais cela peut-il étonner l’esprit averti ?
Certainement pas, nous avons été accoutumés par Boubekeur, à ce genre de
mascarade, ce n’est qu’une pratique naturelle de la mission de ce
personnage infâme. Croit-il une seconde, lui qui va plancher dans des
loges maçonniques et étaler son ignorance, que l’émir Abdelkader aurait
accepté une telle ignominie ? Certainement pas. Il ne me reste plus
qu’à lui souhaiter de se noyer dans sa honte.
6 - Lettre de René Guénon à Edmond Gloton du 17/05/1947