Pour plus de lisibilité et d'utilité, les erreurs des recueils papier auparavant centralisées dans cet article ont été rangées pour constituer désormais des errata différents, un par recueil. Leur liste est disponible ci-dessus,
en onglet de haut de page. Ils continueront à être enrichis à mesure
que la comparaison entre les recueils papier et les revues originales se
poursuit.
lundi 4 novembre 2013
mardi 15 octobre 2013
Réponse à une accusation de spoliation
Au cours d'un échange sur le blog suivant :
http://strigelius.blogspot.fr/
http://strigelius.blogspot.fr/
nous avons été accusé de spolier les enfants de Guénon. Suite à notre réponse, l'administrateur du blog l'a entièrement supprimé :
C'est dommage, et le mieux pour lui serait qu'il le restaure s'il en est encore temps, mais peu importe, nous reproduisons ici l'échange, avec notre réponse.
Voici les pages html (avec en plus l'article avec le commentaire qui a initié cet échange) :
Ci-après, la reproduction de l'échange (juste un menu détail, la remarque sur la note 2 réagissait à l'écriture fautive du titre : États multiples de l'Être, corrigée être par la suite) :
-------------------------------------------------------------------
Certes l'erreur est un mal, un mal qui
s'est répandu depuis quelques siècles dans toutes les parties du monde
au point de donner l'impression qu'il n'y a plus rien hors de lui. C'est
bien là le signe extrême que quelque chose a été caché.
vendredi 20 septembre 2013
SUR LA PUBLICATION DES INÉDITS DE RENÉ GUÉNON
SUR LA
NÉCESSITE DE PRÉSENTER
LES FUTURS TEXTES INÉDITS
DE RENÉ GUÉNON
Suite au compte rendu de l’ouvrage Psychologie, attribué à R. Guénon, un lecteur de notre blog a
déposé le commentaire suivant :
« Merci pour votre recension.
Pourquoi accompagner un texte de Guénon
d'un “appareil critique” ? Je comprends bien que ce texte n'était pas destiné à
la publication, mais y a-t-il vraiment bénéfice à toujours rajouter son grain
de sel ? L’œuvre ne se défend-elle pas elle-même, bien mieux que les divers bavardages
qui l'entourent, et qui au contraire semblent produire un triste nuage de vase,
autour d'un texte qui lui est pourtant limpide? J'ai peine à comprendre que la
mise à disposition des textes soit depuis plus de 60 ans maintenant la dernière
des priorités. »
Selon notre point de vue,
il convient de distinguer les
livres que Guénon publia de son vivant, lesquels, en effet, n’ont nul besoin
d’un appareil critique, ni d’aucune sorte de présentation, des ouvrages
posthumes que nous connaissons. Ces derniers, regroupant des articles et des
compte rendus, doivent aux lecteurs les précisions nécessaires sur la
provenance des textes et éventuellement sur les conditions particulières de
leur rédaction lorsque cela est précisé dans la correspondance.
Contrairement à ce que dit l’auteur de la
remarque, la mise à disposition de certains inédits est assez récente. Et, nous
constatons que la précipitation caractérisant la mentalité ambiante n’a pas
épargné l’œuvre de celui qui nous a prévenus de ses fâcheuses conséquences,
auxquelles s’ajoute maintenant l’incompétence qui se généralise et affecte tous
les domaines. En publiant Psychologie,
avec la complicité de Monsieur A. Grossato, l’éditeur Arche nous a offert un
exemple remarquable de tout ce qu’il faut éviter.
La présentation par Patrice Brecq du Cours de philosophie dans le numéro
spécial de Science Sacrée consacré à
René Guénon, puis dans deux numéros de VLT
(1), a permis heureusement de corriger les fausses conceptions qui s’étaient
répandues et de remettre en place les idées concernant un inédit de Guénon dont
il est nécessaire de resituer le contexte et les conditions spéciales de sa
rédaction.
Nous devons retenir pour principe que
l’édition des textes inédits doit être dépouillée
de tout discours ou présentation quelconque de qui que ce soit, à l’exception
d’une introduction rigoureuse, dépourvue de considération ou interprétation
doctrinale, se limitant strictement à présenter l’organisation et le contenu
d'éventuelles annexes. Les commentaires doivent s’effacer devant ce travail et
laisser l’œuvre écrite à l’état pur, ce qui est le meilleur moyen de lui
assurer son intégrité, son autorité et la pérennité de son rayonnement.
Les choses sont sans doute plus complexes
lorsqu’il s’agit d’aborder les problèmes qui se posent autour de la
correspondance. Les mises en garde émises jadis par André Bachelet sont à
prendre en considération car, en effet, il serait inconséquent de publier les
nombreuses réponses de Guénon en faisant abstraction, pour certaines d’entre
elles, du contenu des lettres envoyées et sans évoquer, là également, le
contexte de leur rédaction lorsque cela est nécessaire (2). Beaucoup
d’éléments délivrés par la lecture de cette correspondance précisent des points
particuliers de la doctrine, voire même leurs applications dans certains cas,
tandis que d’autres donnent des informations sur tel ou tel ouvrage, tel
auteur, telle situation etc.
Bien évidemment, cela exige des compétences
et des qualités particulières de la part de la personne pressentie (et de son équipe de
collaborateurs) (3) qui devra présenter au futur éditeur le résultat de ce qui
va nécessiter un travail long et désintéressé.
L’auteur du commentaire a raison de se
montrer intransigeant à l’égard de toute tentative d’annexion ou de falsification
comme cela s’est déjà produit avec une préface désastreuse publiée il y a une
quarantaine d'années pour une édition de poche du Symbolisme de la Croix.
Il est malheureusement toujours possible,
effectivement, que le projet d’édition auquel nous avons fait allusion soit
aussi l’occasion d’un enjeu pour le profit de quelques personnes de pouvoir
désireuses de se mettre en avant.
NOTES
(1) Voir les références de ces publications dans notre compte rendu, mis en ligne ci-dessous, le 1/05/ 2013 : Psychologie extrait du Cours de philosophie de René Guénon.
(2) Ainsi en
est-il le la correspondance avec Mlle Denis Boulet qui offre un prolongement doctrinal
appréciable à la métaphysique des États
multiples de l’être.
(3) Les
meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Guénon s’accordent tous pour
reconnaître à cette personne les qualifications requises nécessaires au
regroupement
des inédits, à la répartition des annexes et l'organisation des notes.
L’unanimité de ce
jugement est un fait suffisamment rare dans les cercles guénoniens pour
qu’il
mérite d’être signalé.
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Certes l'erreur est un mal, un mal qui
s'est répandu depuis quelques siècles dans toutes les parties du monde
au point de donner l'impression qu'il n'y a plus rien hors de lui. C'est
bien là le signe extrême que quelque chose a été caché.
dimanche 13 octobre 2013
SUR LA PUBLICATION DES INÉDITS DE RENÉ GUÉNON (Suite et fin)
Le texte qui suit est la
réponse aux deux commentaires déposés à propos du message intitulé SUR LA
PUBLICATION DES INÉDITS DE RENÉ GUÉNON, mis en ligne ci-dessous, le vendredi 20
septembre 2013. (Les commentaires sont reproduits ici en italique).
- Contrairement
à ce que dit l’auteur de la remarque, la mise à disposition de certains inédits
est assez récente." C'est malheureusement bien ce que je dis, il y a
encore des inédits, 60 ans après, délivrés au compte goutte (peut-être pour
maintenir le suspense? je ne comprends pas.
Les
inédits de RG sont, comme ses textes publiés, soumis aux droits d’auteur. Ils
ne peuvent donc être édités qu’avec l’accord des ayants droit. Pourtant, d’une
façon générale, on constate que certains ne se gênent pas pour contourner la
loi, en publiant dans des pays dans lesquels ces droits tombent après 50 ans
(voir : Recueil, au Canada), ou en mettant en ligne sur Internet, par
exemple, des correspondances de RG à tel ou tel (elles sont inédites, en
livres, à ce jour).
Il
est proprement scandaleux que ceux qui n’ont pas reçu le moindre mandat
éditorial, ou qui n’en bénéficient plus, spolient ainsi les enfants de René
Guénon, par des éditions illégales, en français et en langues étrangères, et
par la mise en ligne sur Internet de nombre de livres, de textes et de
correspondances.
Tous
ces documents sont d’ailleurs plus ou moins fautifs, partiels. Pour les
lettres, on ne sait pas ce que le correspondant de Guénon a bien pu lui écrire,
ce qui peut engendrer bien des difficultés ou mésinterprétations. Par exemple,
le 12 août 1917, Guénon écrit à Noële Maurice-Denis
: « Voilà déjà huit jours que j’ai reçu mon
manuscrit et votre lettre ». De quel manuscrit s’agit-il ? De celui
sur « L’idée de l’Infini » ? De son « Examen des idées de
Leibnitz sur la signification du Calcul infinitésimal » ? D’une autre
étude ? Certains indices contenus dans cette lettre nous orientent
sur une piste ; mais nous aurions bien entendu toute certitude en
connaissant la lettre de Noële Maurice-Denis.
- Et
je ne parle pas de la qualité catastrophique des recueils déjà publiés, que ce
soit par la présentation ou par la simple retranscription des textes.
Nous
sommes tout à fait d’accord. Les recueils posthumes préparés par
Reyor/Clavelle, Maridort et Grossato, ont été faits sans avoir en vue un ordre
d’ensemble cohérent. Ils manquent de sérieux, d’abord dans leur composition,
certains articles n’ayant manifestement pas leur place dans tel ou tel recueil
(par ex : les 4 premiers chapitres d’Initiation et Réalisation
spirituelle).
De
plus, on constate, pour le regretter : des fautes d’orthographe, de
ponctuation ; des mots, phrases et notes oubliés ; des termes ajoutés
ou substitués à ceux écrits initialement par Guénon ; des phrases
répétées ; des erreurs concernant les références des articles publiés,
ainsi qu’une absence totale de provenance des articles dans tel ouvrage, etc.
Et
les responsables de ces publications anarchiques et catastrophiques se sont
glorifiés, en associant leurs noms à celui de René Guénon, en signant des
« Avant-propos » insignifiants, et bien contestables.
Par
exemple, Clavelle (Reyor), avec les Aperçus
sur l’Ésotérisme chrétien. Son
édition a été faite par surprise, “en pirate”, soutenue par Chacornac et
Maridort en 1954. J’ai appris que Michel Vâlsan, mandataire littéraire nommé
par René Guénon, avait dû accepter cette édition à titre transitoire,
puisqu’elle était déjà composée en imprimerie ; mais il ne l’avait
autorisée que pour une seule édition. Celle-ci avait de plus perturbé les possibilités
d’une organisation judicieuse immédiate du matériel restant, car elle avait
empiété sur le domaine du symbolisme, en incluant trois des articles destinés
normalement au volume sur les symboles.
Quelques années après, Maridort et Chacornac reconnurent leurs torts
respectifs dans cette affaire. Cela n’a rien changé au fait que les Aperçus sur l’Ésotérisme chrétien ont été régulièrement
réédités, plus tard avec une nouvelle pagination, et quelques corrections…
La question qui se pose est donc de savoir
comment publier à nouveau ces articles.
- Par ordre chronologique ? Leur
édition sous forme de succession « chronologique » pourrait-elle
permettre d’en comprendre leur véritable « logique » ?
- N’importe comment, comme pour Mélanges et Recueil ?
- Par thèmes ? Peu avant son décès,
Guénon avait privilégié cette dernière méthode, parlant d’« un ou deux
recueils d’articles sur le symbolisme, et peut-être aussi une suite aux Aperçus sur l’Initiation ». Sur ce dernier point, Initiation et Réalisation spirituelle aurait pu être la suite espérée : encore une publication bâclée,
fautive, etc…
-
Quel intérêt que de passer 10 000 heures à compter les virgules du cours de
philosophie? Il y en a certainement un, mais ce n'est pas ça la priorité.
Qui
fait ce type de travail complètement stupide ? Très rares sont ceux qui ont lu
ce Cours, et je n’en connais aucun qui se soit adonné à ce genre d’imbécillité.
Mais peut-être disposez-vous d’informations que je ne possède pas... Ayez
l’amabilité de m’apporter des renseignements là-dessus ; je vous en remercie à
l’avance.
Ce
qui est sûr, c’est que ceux qui ont lu ce Cours l’ont trouvé tout à fait
conforme aux idées traditionnelles que RG expose dans ses livres et articles
publiés. Il apporte, comme tout texte inédit de RG, des éclairages
complémentaires, ou totalement nouveaux, sur bien des points.
C’est
toujours la même doctrine, toujours le même enseignement. Mais, pour le savoir,
il faut avoir lu ce Cours, et ne pas s’en faire quelque idée définitive à
partir des rares extraits qui ont été publiés, ni préconçue, du fait qu’il
provient, précisément, d’un cours de philosophie, alors qu’il ne s’agit ici que
de la philosophie considérée et interprétée du seul point de vue traditionnel.
J’apporte
quelques précisions complémentaires à ce que j’ai écrit précédemment au sujet
de ce Cours de Philosophie.
Après
l’édition du pitoyable Psychologie, Patrice Brecq a montré à qui il fallait attribuer la
paternité de ce Cours, d’où était tirée la partie publiée par A. Grossato.
Celui-ci n’en connaissait évidemment pas la provenance, pas plus qu’il ne
connaît le Schiller et le Weber cités par Guénon, et que ce brillant
universitaire confond avec deux autres homonymes !
AG
ayant interprété de façon complètement fautive la question de “l’imagination
créatrice” dans ce Cours, PB a jugé utile d’éditer le chapitre correspondant,
qui doit être compris “psychologiquement” ou philosophiquement, et non, comme
l’a fait AG, à partir de ce qui se rapporte à “l’art de la mémoire”, et à
“l’imagination créatrice” selon Corbin.
Les
deux premiers chapitres de “Psychologie” ont été édités pour que les lecteurs
constatent qu’AG avait fait un travail qui ne pouvait que desservir RG. Leur
publication a permis de répondre encore à ceux qui estimaient que Psychologie ne pouvait être de RG, à cause de la présence de
l’expression : “psychologie métaphysique”.
PB
a aussi donné ces précisions : le Cours se présente
« le plus souvent comme un exposé des principales thèses soutenues par
divers philosophes sur telle ou telle question, suivi d’un examen critique qui
permet de pouvoir ensuite dégager plus facilement une conclusion. C’est dans la
partie “critique” et dans la conclusion que la perspective traditionnelle est
affirmée de la façon la plus explicite » (Science sacrée, n° sur RG).
Ce
qui a été illustré par la publication du chapitre sur « Les degrés de la
connaissance » : « Guénon y rappelle la distinction, établie par
Spinoza, des quatre degrés de la connaissance ; puis il relève dans cette
distinction plusieurs défauts ; il termine sa leçon en enseignant qu’il est
préférable de distinguer trois degrés dans la connaissance, résumés dans un
tableau qui n’est pas sans rappeler le premier tableau du chapitre II de L’Homme
et son devenir selon le Vêdânta ;
puis il ajoute enfin plusieurs remarques concernant la métaphysique » (Ibid.).
D’autre
part, si on connaît, d’après Guénon, qu’il n’y a pas d’inconscient
psychologique, « Conscience, subconscience, inconscience » (VLT n°
123) est le seul texte qui contient une argumentation détaillée sur cette
question. De plus, les notes ajoutées éclairent plusieurs notions, comme celles
de “conscience morale” et de “mémoire”. Les deux références données (Kant et
Leibnitz), relatives à des citations faites par Guénon, si elles peuvent
intéresser certains lecteurs, sont surtout des preuves documentaires en la
faveur de Guénon lui-même.
Dans
le n° 127 de VLT : « Définition
et division de la logique », chapitre introductif à la “Logique”, et
« Les principes logiques », chapitre II de la “Logique générale”, et
dans le seul n° 128 de LRT : « La méthode mathématique ». Le n° 129
devait inclure la suite et la fin de ce chapitre. Cet ensemble, qui contient
des données qu’on ne trouve pas ailleurs de façon aussi détaillée, concerne
deux sciences qui « sont, dans tout le
domaine scientifique, ce qui offre le plus de rapports réels avec la
métaphysique ».
On
est donc bien loin d’un cours de philosophie dispensé en lycée ou à
l’université ! Dans ce Cours, les conceptions philosophiques sont en effet
exposées, puis réfutées uniquement à partir du
point de vue traditionnel, et d’idées conformes à la
théorie des états multiples de l’être.
L’édition
de ce Cours serait autrement plus intéressante « que de passer 10 000
heures à compter ses virgules » !
-
Concernant les distinctions que vous faites, livres publiés du vivant de,
correspondances, etc, je le vois d'une autre façon : les travaux recueillis
dans les ouvrages posthumes ont pour la plupart été publiés en revue du vivant
de Guénon, et certains inédits étaient destinés à l'être. Quel est donc leur
point commun : c'est l’œuvre publique.
Je vois que nos points de vue concernant
les recueils posthumes, qui contiennent des articles publiés par Guénon de son
vivant, ne sont pas si différents, puisqu’ils concernent effectivement
« l’œuvre publique ». Toutefois, il ne faut pas oublier que ces
recueils n’ont pas été constitués par Guénon lui-même. Et j’ai fait
précédemment plusieurs critiques à ces ouvrages posthumes. Si bien que seuls les
livres de Guénon, publiés par lui de son vivant, bénéficient d’un véritable
statut « à part ».
Si on veut ajouter à ces livres les
articles publiés par Guénon, et ceux qu’il a voulu éditer, sans y parvenir (par
exemple : « Les dualités cosmiques »), on a effectivement un
ensemble : celui de son œuvre publique.
Que faire alors des articles publiés dans
diverses revues, et de tous les documents inédits ? Quel est le statut de
ces derniers ? Peut-on, doit-on, les publier ? Ces questions
rejoignent vos dernières remarques, que je reprends :
-
Vient ensuite une autre catégorie à part, qui sont les cours de Guénon, pas
vraiment privés, mais pas destinés non plus au public, et pas de la même
teneur. Et enfin les correspondances, privées elles, dont beaucoup sont intéressantes
certes, mais c'est bien l’œuvre publique la priorité n°1. C'est ça, la volonté
de Guénon. Il n'a jamais demandé à ce qu'on publie ses correspondances ou ses
cours de philo, par contre il a bataillé toute sa vie pour voir son œuvre
publiée, bien présentée et disponible.
Pour le Cours de Philosophie, Patrice
Brecq écrivait en 2003, qu’il n’avait « pas lu, à ce jour, d’indications
de Guénon concernant une éventuelle possibilité d’édition de son cours de
philosophie, pas plus, d’ailleurs, que de mentions en interdisant sa
publication. De là, si ce Cours ne devait pas rester inédit, il faudrait, pour
constituer en livre ces leçons de philosophie, partir des originaux, donc de la
source la plus sûre et la mieux établie, puisque l’auteur ne l’a pas fait
lui-même ».
Depuis dix ans, et malgré de patientes
recherches, il n’a toujours pas lu quoi que ce soit de Guénon à ce sujet, pas
plus qu’il n’a trouvé, de la part de Guénon, d’interdiction de publication de
ses autres écrits, ni de sa correspondance.
La seule réserve trouvée est
indirecte : selon l’un se ses correspondants (dans une lettre de ce
dernier à un tiers, Guénon aurait interdit la publication d’un seul texte
(c’est plus exactement un ensemble de textes) mais ce correspondant ne
s’exprime pas très clairement sur ce point, et, surtout, dans sa propre
correspondance avec Guénon, on ne trouve pas de formulation de ladite
interdiction.
Pour la publication des correspondances
(1), bien des bruits circulent, mais on n’a jamais rapporté à ce jour le
moindre témoignage écrit de Guénon sur ce sujet : ni pour, ni contre.
Comme tout auteur, Guénon savait bien que la question de « ses
inédits » se poserait après sa disparition. S’il n’a rien précisé, c’est
qu’en authentique walî (saint ou “rapproché”, ami de Dieu) − on ne sait guère, en Occident,
qu’« Al-walî » est précisément le titre par lequel il est connu en
Égypte, et dans bien des pays musulmans −, il s’en est remis à ce sujet à la
Volonté et à la Sagesse divines.
Il
y a encore un autre type de documents inédits : il s’agit des notes qu’il
a rédigées tout au long de sa vie. Elles
sont contenues dans deux ensembles : le Document
I concerne le domaine traditionnel,
et comprend 1120 pages ; le Document
II traite principalement de théologie et de philosophie,
sur 296 pages (notes prises entre 1914 ou 1915 et 1924). Ils
sont constitués, d’une part de la copie de passages extraits de livres et
d’articles, lus par Guénon, et parfois annotés par lui ; d’autre part, de
considérations, observations ou réflexions consignées par Guénon, pouvant
s’étendre sur plusieurs pages. En fonction des sujets qu’il traitait, il les
intégrait telles quelles dans ses propres écrits, signalant sur les manuscrits
qu’elles étaient désormais reprises. Mais nombre de ces notes restent inédites.
Là encore, faut-il les publier ? Comment ? Etc.
Les lecteurs familiers des lettres de
Guénon, et ceux qui connaissent ses autres écrits inédits, notamment son Cours
de Philosophie, savent qu’ils sont tout à fait conformes aux idées
traditionnelles que René Guénon expose dans ses livres et articles publiés.
De là, pour ces lecteurs, il ne fait aucun
doute que tous les écrits de
Guénon relèvent, chacun dans son ordre, d’un enseignement unique. Pour eux, toutes les
subdivisions que certains établissent, avec plus ou moins d’ingéniosité,
disparaissent finalement devant ce principe d’unité.
NOTE
(1) Plusieurs d’entre elles ont été
éditées :
- celle avec Alain Daniélou a
l’avantage de reproduire les lettres autographes de Guénon ; mais elle est
desservie par la reproduction des brouillons des lettres de Daniélou, et par
l’introduction de Grossato (voir à ce sujet le n° 125 de VLT).
- Celle avec Cattiaux est
desservie, là encore, par une introduction calamiteuse.
- Celle avec Evola est
partielle, et ne donne pas copie des lettres autographes de Guénon ;
l’introduction est très « évolienne ».
2 commentaires:
- tagada a dit…
- Par inédits j'entendais surtout les textes déjà parus en revue mais
indisponibles aujourd'hui, inédits au sens de "pas édités en recueils",
ou effectivement ceux qui étaient destinés à l'être.
Spolier les enfants de quoi? Vous ne connaissez même pas le sens des mots que vous employez.
Pour moi le sujet de fond est la mise à disposition de l’œuvre de Guénon, le plus correctement possible, selon son souhait. Si ce n'est pas le sujet qui vous intéresse ce n'est pas la peine de me répondre, ça suffit ces gamineries, depuis combien d'années durent ces luttes intestines, ces querelles d'egos? Combien d'énergie gâchée à rouler des mécaniques et à tenter de mordre les mollets? Mentalité de caniche.
Je n'ai jamais dit que les versions que je proposais étaient parfaites, si des erreurs vous choquent rien ne coûte de les signaler, pas pour moi mais pour les lecteurs (mais je ne compte pas sur vous pour ça, je commence à connaître votre mentalité). D'autres travaux de correction sont prévus pour viser à éliminer la totalité des fautes, mais ce n'est pas encore fait, ne serait-ce qu'à cause de la documentation qui n'a pas encore été totalement réunie à ce jour. Mais c'est en bonne voie. Ce travail est loin de se limiter au fait de donner des recopies de l'édition papier actuelle, mais vise à donner publiquement accès à l’œuvre publique (ce qui ne semble pas illogique...), le plus complètement et le plus correctement possible. Il ne s'oppose pas aux éditions papier passées, présentes ou futures, que chacun ira acheter s'il veut réellement lire des livres entiers, ce qui est beaucoup plus commode que sur ordinateur, mais se propose au contraire comme une aide parmi d'autres pour corriger les erreurs des éditions papiers et mettre l'accent sur des erreurs de présentation à ne pas reproduire, et pas pour condamner des personnes comme vous le faites, mais uniquement dans un but constructif.
Je ne sais pas si cela vaut bien le coup de blablater sur les morts, surtout si c'est pour en condamner certains et faire le silence sur les manquements d'autres. L'honnêteté m'oblige à préciser que le recueil posthume de Valsan est loin d'être exemplaire, comportant lui aussi une préface, et comme annexe les propres travaux de Valsan, ce qui était de très mauvais goût, tout comme le fait de saupoudrer abondamment ses propres notes dans ce même recueil en y appelant Guénon "notre Maître", malgré les insistantes mises au point de ce dernier à ce sujet (qui n'ont donc pas été faites pour rien). Quant à la qualité de la retranscription, elle est fautive également, présentant des omissions, des remplacements de mots altérant le sens, et même des reformulations complètes de débuts d'article dans un français approximatif (c'est déjà ce que j'ai pu constater, sachant que je n'ai vérifié pour l'instant qu'une petite partie des articles de ce recueil). - 14 octobre 2013 10:27
- tagada a dit…
- D'autre part, Michel Valsan n'était pas en reste, lui, en terme de
spoliation des enfants de Guénon, et dans cette phrase j'utilise
correctement le terme de spoliation, contrairement à vous : après le
décès de Guénon, il s'est saisi de nombreux documents (dont seuls les
complices du moment ou actuels ont la liste exacte, mais comprenant au
moins les manuscrits originaux des livres, ce qui serait bien utile pour
corriger les actuelles éditions fautives, notamment Vega et Editions
Traditionnelles), sous prétexte de les protéger, et n'a jamais voulu les
restituer ensuite à la famille Guénon malgré sa demande. C'est ça, la
spoliation.
Le terme de "guénonien" me paraissait déjà équivoque lorsqu'il était fait état dans le précédent article d'une sorte d'élu du consensus à la note 3, mais maintenant j'ai l'impression que c'est plutôt le qualificatif de "valsanien" qui est approprié ici, terme qui lui a bien sa raison d'être en tant qu'il désigne une coloration très particulière, coloration qui ne concerne aucunement l’œuvre de Guénon, qui en est totalement propre, libre et indépendante.
Tant mieux pour vous si vous détenez des tas d'inédits, dont vous m'apprenez même l'existence pour la plupart. J'ai cependant l'impression que cette rétention a pour seul effet de flatter l'ego de ses détenteurs, ce qui n'est pas pour favoriser l'intelligence, et j'espère, vraiment, que vous n'êtes pas de ceux qui participez à la spoliation (dans le sens exact) des héritiers de Guénon. A ce sujet, vous vous engagez peut-être sur un terrain glissant.
Concernant vos déblatérations visant à gommer toute distinction des différentes sortes de textes de Guénon, elles n'arrivent pas à résorber les faits : il y a une œuvre publique, pour la publication de laquelle Guénon s'est battu avec acharnement, et il y a tout un tas de textes, qui ont leur intérêt, mais pour la publication desquels Guénon n'a donné aucune consigne. La priorité est donc bien à l’œuvre publique. Le cours de philosophie sur lequel vous avez travaillé a son intérêt (je ne parle que du texte en lui-même), mais il n'a pas la même destination, il était destiné à des élèves. Les lettres ont leur intérêt, mais elles ont encore une visée différente. A chaque fois c'est Guénon, mais l'intention n'est pas la même, que vous le vouliez ou non. Vous avez manifestement une relation à l’œuvre de Guénon d'ordre magique, à quand l'émerveillement devant les listes de courses de Guénon? - 14 octobre 2013 10:28
mardi 13 août 2013
Bilan des vérification faites à partir des originaux des Etudes Traditionnelles/Voile d'Isis
Voici une liste (pas forcément exhaustive) des numéros des Études Traditionnelles/Voile d'Isis dans lesquels se trouvent normalement des textes de Guénon. Ceux qui ont pu être consultés, exploités et comparés avec le contenu des recueils papiers ont été surlignés en vert. Le reste est encore à faire.
Un premier constat est qu'aucun recueil papier n'est épargné, ils sont tous plus ou moins fautifs, comme on peut le voir avec ces quelques exemples d'erreurs.
La liste sera tenue à jour au fur et à mesure. Regrouper tous ces numéros sera sûrement long et difficile, le concours d'aimables lecteurs en possession de certains d'entre eux dans cette liste serait le bienvenu. Pour cela, il suffit de scanner les pages concernées (pour les traiter à l'OCR, il faut qu'ils soient nets, en niveaux de gris de préférence, et 200 dpi ou plus, JPEG ou PNG plutôt que PDF), et de les envoyer ici, ils seront ensuite comparés avec le contenu des recueils papiers. La liste ci dessous sera mise à jour au fur et à mesure qu'elle pourra être complétée, de même bien sûr que les recueils posthumes.
Voile d'Isis :
- 1925 : avril (64), octobre (70)
- 1926 : avril (76), mai (77)
- 1927 : mai (89)
- 1928 : mai (101), octobre (106)
- 1929 : février (110), mai (113), juin (114), juillet (115), août-septembre (116-117), octobre (118), novembre (119), décembre (120)
- 1930 : janvier (121), février (122), mars (123), juin (126), juillet (127), octobre (130), novembre (131), décembre (132)
- 1931 : janvier (133), février (134), mars (135), avril (136), juin (138), juillet (139), août-septembre (140-141), octobre (142), novembre (143), décembre (144)
- 1932 : janvier (145), février (146), mars (147), avril (148), mai (149), juin (150), juillet (151), août-septembre (152-153), octobre (154), novembre (155), décembre (156)
- 1933 : janvier (157), février (158), mars (159), avril (160), mai (161), juin (162), juillet-août (163-164), septembre-octobre (165-166), novembre (167), décembre (168)
- 1934 : janvier (169), février (170), mars (171), avril (172), mai (173), juin (174), juillet (175), août-septembre (176-177), octobre (178), novembre (179), décembre (180)
- 1935 : janvier (181), février (182), mars (183), avril (184), mai (185), juin (186), juillet (187), août-septembre (188-189), octobre (190), novembre (191), décembre (192)
Études Traditionnelles :
- 1936 : janvier (193), février (194), mars (195), avril (196), mai (197), juin (198), juillet (199), août-septembre (200-201), octobre (202), novembre (203), décembre (204)
- 1937 : janvier (205), février (206), mars (207), avril (208), mai (209), juin (210), juillet (211), août-septembre (212-213), octobre (214), novembre (215), décembre (216)
- 1938 : janvier (217), février (218), mars (219), avril (220), mai (221), juin (222), juillet (223), août-septembre (224-225), octobre (226), novembre (227), décembre (228)
- 1939 : janvier (229), février (230), mars (231), avril (232), mai (233), juin (234), juillet (235), août-septembre-octobre (236-237-238), novembre-décembre (239-240)
- 1940 : janvier (241), février (242), mars (243), avril (244), mai (245), juin (246)
- 1945-1946 : octobre-novembre 1945 (247), décembre 1945 (248), janvier-février 1946 (249), mars-avril (250), mai (251), juin-juillet (252), août (253), septembre (254), octobre-novembre (255), décembre (256)
- 1947 : janvier-février (257), mars (258), avril-mai (259), juin (260), juillet-août (261), septembre (262), octobre-novembre (263), décembre (264)
- 1948 : janvier-février (265), mars (266), avril-mai (267), juin (268), juillet-août (269), septembre (270), octobre-novembre (271), décembre (272)
- 1949 : janvier-février (273), mars (274), avril-mai (275), juin (276), juillet-août (277), septembre (278), octobre-novembre (279), décembre (280)
- 1950 : janvier-février (281), mars (282), avril-mai (283), juin (284), juillet-août (285), septembre (286), octobre-novembre (287), décembre (288)
dimanche 11 août 2013
samedi 20 juillet 2013
Les positions pseudo-guénoniennes de LLP 6 - Pour en finir avec le soi-disant antimaçonnisme de René Guénon
Suite de :
Commençons par le plus dur, cette citation qui fait saigner les yeux :
LLP :
Maintenant je rappelle aux gens qui nous écoutent, moi j’ai lu tout René
Guénon donc je sais de quoi je parle. Y a beaucoup de gens parmi nous
qui n’ont pas lu René Guénon, ou du moins peut-être un ou deux livres,
et qui disent des bêtises.
(cf. [2])
Introduction
Certains nous reprocheront peut-être encore de donner de l'intérêt à des personnages qui ne le méritent vraiment pas, et qui pourraient se sentir grandis de recevoir une telle attention. C'est peut-être vrai, mais nous sommes assez indifférent à cette question, ce qui compte pour nous c'est ce qui est dit et propagé, et non qui le dit.
Ce n'est donc pas la personne de l'animateur du "dissidence show business", auquel nous avons emprunté les citations qui vont suivre, que nous entendons critiquer spécialement. Nous ne comptons pas non plus sur lui pour se corriger, nous notons juste sa seule réaction à notre dernière mise au point, qui a été, suite à notre évocation de Sabbataï Tsevi, le développement de ce délire qui lui fait désormais appeler sabbatéiste/frankiste absolument tout ce qui lui évoque la contre-tradition. Changement dans la forme, mais le même problème de fond réside : une absence totale d'acuité concernant tout ce qui sort, par en haut ou par en bas, de ce monde moderne dont il est bien un produit typique. Le satanisme, réduit à des pratiques sexuelles déviantes et à des histoires d'argent, et inversement l'ésotérisme, comme la Kabbale, taxé systématiquement de satanique, sauf le Taçawwuf qui semble ne trouver grâce à ses yeux que par simple solidarité ethno-religieuse, ce qui n'est pas une bonne raison. Cette conception embrouillée du satanisme n'est pas anodine : en essayant inconsidérément de combattre le mal, il n'est que trop facile d'en devenir son instrument inconscient, cerné de chimères dualistes. On entrevoit ce dualisme inquiétant ici :
LLP:
Guénon, dans son travail, s’appuie sur la pensée traditionnelle qui place l’esprit au-dessus de la matière
(cf. [1])
Attribuer cette attitude à Guénon pourrait faire sourire, pour qui connait son insistance à dénoncer les travers du dualisme cartésien.
René Guénon :
Il est intéressant de constater que, dans ce livre, nous retrouvons,
appliquées au point de vue spécifiquement catholique, des idées qui
s’apparentent assez étroitement à celles que nous venons de voir
exprimées par M. A. K. Coomaraswamy : ce dont il s’agit essentiellement
ici, en effet, c’est une restauration de la valeur symbolique des choses
corporelles, que le Catholicisme médiéval connaissait bien, mais qu’ont
oubliée les modernes, habitués à séparer radicalement la matière et
l’esprit, suivant la conception nettement antitraditionnelle qui a
trouvé son expression philosophique dans le dualisme cartésien.
Études traditionnelles, mars 1938, compte rendu du livre du R. P. Victor Poucel – Mystique de la Terre : I. Plaidoyer pour le Corps
Mais il ne faut pas prendre ces confusions à la légère. Nous allons en rester aux faits, et laisserons à chacun le soin de faire sa propre conclusion sur les intentions réelles de cet animateur. Qu'il soit gentil, méchant, obsédé, fou délirant de bonne foi, manipulateur narcissique, comique malgré lui, comique voulu raté, ou un peu de tout cela, peu importe. La considération de ses affirmations sera une bonne occasion d'aborder des sujets intéressants et de tenter de rétablir la vérité, autant qu'il est possible, dans cette cacophonie ambiante où certains semblent se persuader eux-mêmes de leur bon droit par cet acharnement propagandiste, par lequel ils voudraient faire accepter aux autres, comme gage de participation à la vérité, tout et n'importe quoi.
N'ayant pour notre part aucune intention propagandiste, il sera fait usage du moins de redites possible, mais nous tenterons d'indiquer à chaque fois l'endroit où des points particuliers auront déjà été évoqués.
Sommaire
1) Affirmations non sourcées
2) René Guénon antimaçon ?
3) Organisations dont a fait partie René Guénon
4) Maçonnerie égyptienne
5) Le Temple de Salomon
6) Haine du secret, chasse au maçon : bredouille ?
Annexe) Sources hors livres
1) Affirmations non sourcées
C'est un vrai problème. Quelle est la valeur d'une citation non sourcée ? Même en supposant que celui qui l'énonce est de bonne foi, ça n'est pas sérieux, et tout ce que l'on s'attire de cette manière, c'est le discrédit.
Appel aux sources ! Nous sommes preneurs de ces passages détonants !!!
LLP :
il sera question dans son œuvre aussi bien du complot maçonnique satanique qu’il appelle antitraditionnel
Il faut bien saisir que la maçonnerie est l’église de la
contre-initiation comme l’explique très bien R. Guénon, pratiquant son
culte dans des temples à l’identique de celui de Salomon, sachant que la
venue de l’antéchrist se fera, selon toutes les eschatologies connues,
après la construction du 3ème temple ; il semble donc que cette secte
essaie de hâter la fin de ce cycle de l’Humanité.
(cf. [1])
LLP :
René Guénon a condamné la Franc-Maçonnerie sous tous ses aspects ! Alors
il disait que, c’est vrai que, il aurait aimé qu’il y ait un
redressement, il appelait ça un redressement, mais, non y en aura pas,
il le disait que c’est, il le disait, j’ai une citation en tête, que ça
l’étonnerait, etc. On peut pas redresser, c’est le Kali Yuga, c’est
fini, voilà. C’est un traditionaliste, bien sûr puisque toute la
religion, toute religion est traditionaliste, puisque la religion
commence chez Adam et Eve, c’est ce que dit René Guénon, et la religion
elle intéresse tous les peuples du monde, c’est ce que dit René Guénon.
(cf. [2])
Que Guénon affirme tout cela, ce serait vraiment étonnant.
Lui attribuer une telle passivité, un tel fatalisme, alors qu'il disait d'autre part :
René Guénon :
nous nous adressons à ceux qui peuvent et veulent comprendre à leur
tour, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, mais non à ceux que
l’obstacle le plus insignifiant ou le plus illusoire suffit à arrêter,
qui ont la phobie de certaines choses ou de certains mots, ou qui se
croiraient perdus s’il leur arrivait de franchir certaines limitations
conventionnelles et arbitraires. Nous ne voyons pas, en effet, quel
parti l’élite intellectuelle pourrait tirer de la collaboration de ces
esprits craintifs et inquiets
Orient et Occident, conclusion
Certains auront peut-être été apeurés et découragés par ce constat, qui pourtant ne ferme aucune porte ?
Certains auront peut-être été apeurés et découragés par ce constat, qui pourtant ne ferme aucune porte ?
René Guénon :
En attendant, nous sommes bien obligé de déclarer que jusqu’ici nous
n’avons pas aperçu le moindre indice qui nous autoriserait à supposer
que l’Occident livré à lui-même soit réellement capable d’accomplir
cette tâche, avec quelque force que s’impose à lui l’idée de sa
nécessité.
Orient et Occident, addendumCe que propose Guénon, c'est un travail de fond, avant tout un effort de compréhension personnelle, qui ne produit pas forcément ses résultats dans l'immédiat, ce qui est forcément inintéressant pour qui est obnubilé par la récolte des fruits de son action :
René Guénon :
Ce que nous voulons, c’est seulement inciter à la réflexion ceux qui en
sont encore capables ; chacun d’eux comprendra ce qu’il pourra, et, si
peu que ce soit, ce sera toujours quelque chose ; du reste, nous
supposons bien qu’il s’en trouvera quelques-uns qui iront plus loin. Ce
que nous avons fait nous-même, il n’y a pas de raison, en somme, pour
que d’autres ne le fassent pas aussi ; dans l’état actuel de la
mentalité occidentale, ce ne seront sans doute que des exceptions, mais
il suffit qu’il se rencontre de telles exceptions, même peu nombreuses,
pour que nos prévisions soient justifiées et que les possibilités que
nous indiquons soient susceptibles de se réaliser tôt ou tard.
D’ailleurs, tout ce que nous ferons et dirons aura pour effet de donner,
à ceux qui viendront ensuite, des facilités que nous n’avons pas
trouvées pour notre propre compte ; en cela comme en toute autre chose,
le plus pénible est de commencer le travail, et l’effort à accomplir
doit être d’autant plus grand que les conditions sont plus défavorables
Orient et Occident, conclusionMais considérer ce redressement comme impossible est bien symptomatique de l'illusion moderne :
René Guénon :
Maintenant, ce qu’il importe de noter tout particulièrement et dès le
début, tant pour éviter toute équivoque que pour se rendre compte de ce
qui peut donner lieu à certaines illusions, c’est que, en vertu de la
loi de l’analogie, le point le plus bas est comme un reflet obscur ou
une image inversée du point le plus haut, d’où résulte cette
conséquence, paradoxale en apparence seulement, que l’absence la plus
complète de tout principe implique une sorte de « contrefaçon » du
principe même, ce que certains ont exprimé, sous une forme « théologique
», en disant que « Satan est le singe de Dieu ». Cette remarque peut
aider grandement à comprendre quelques-unes des plus sombres énigmes du
monde moderne, énigmes que lui-même nie d’ailleurs parce qu’il ne sait
pas les apercevoir, bien qu’il les porte en lui, et parce que cette
négation est une condition indispensable du maintien de la mentalité
spéciale par laquelle il existe : si nos contemporains, dans leur
ensemble, pouvaient voir ce qui les dirige et vers quoi ils tendent
réellement, le monde moderne cesserait aussitôt d’exister comme tel, car
le « redressement » auquel nous avons souvent fait allusion ne pourrait
manquer de s’opérer par là même ; mais, comme ce « redressement »
suppose d’autre part l’arrivée au point d’arrêt où la « descente » est
entièrement accomplie et où « la roue cesse de tourner », du moins pour
l’instant qui marque le passage d’un cycle à un autre, il faut en
conclure que, jusqu’à ce que ce point d’arrêt soit atteint
effectivement, ces choses ne pourront pas être comprises par la
généralité, mais seulement par le petit nombre de ceux qui seront
destinés à préparer, dans une mesure ou dans une autre, les germes du
cycle futur. Il est à peine besoin de dire que, dans tout ce que nous
exposons, c’est à ces derniers que nous avons toujours entendu nous
adresser exclusivement, sans nous préoccuper de l’inévitable
incompréhension des autres ; il est vrai que ces autres sont et doivent
être, pour un certain temps encore, l’immense majorité, mais,
précisément, ce n’est que dans le « règne de la quantité » que l’opinion
de la majorité peut prétendre à être prise en considération.
Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, avant-proposSur la Maçonnerie en général, d'abord, cf. tout ce qui a été dit sur cette page (nous compléterons plus loin) :
Nous reviendrons plus bas (partie 5) sur le Temple de Salomon.
La religion ne commence pas à partir d'Adam mais de Moïse, et elle est spécifiquement occidentale.
René Guénon :
La civilisation islamique est en effet, parmi les civilisations
orientales, celle qui est la plus proche de l’Occident, et l’on pourrait
même dire que, par ses caractères comme par sa situation géographique,
elle est, à divers égards, intermédiaire entre l’Orient et l’Occident ;
aussi sa tradition nous apparaît-elle comme pouvant être envisagée sous
deux modes profondément distincts, dont l’un est purement oriental, mais
dont l’autre, qui est le mode proprement religieux, lui est commun avec
la civilisation occidentale. Du reste, Judaïsme, Christianisme et
Islamisme se présentent comme les trois éléments d’un même ensemble, en
dehors duquel, disons-le dès maintenant, il est le plus souvent
difficile d’appliquer proprement le terme même de « religion », pour peu
qu’on tienne à lui conserver un sens précis et nettement défini ; mais,
dans l’Islamisme, ce côté strictement religieux n’est en réalité que
l’aspect le plus extérieur
Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, partie II, chap. II
Traditionalisme et "adamisme" ont déjà été abordés en partie 1 de cette page :
Une autre distinction en lien avec le traditionalisme est nécessaire :
LLP :
Dans son livre La Crise du Monde moderne, qui est essentiel à
toute personne désireuse de comprendre le désordre ambiant, il met en
lumière le paradigme moderne et ses travers. Tout y est dit. Il faut le
lire. L’ouvrage de J. Evola qui porte le même titre est aussi à
découvrir.
(cf. [1])
LLP :
Bon ben c’est très simple : on peut dire René Guénon autant que
Julius Evola hein, puisque Evola aussi a écrit un livre qui s’appelle la
Crise du Monde moderne, mais c’est vrai que je suis plutôt guénonien.
(cf. [2])
Faux, l'ouvrage d'Evola s'appelle Révolte contre le Monde moderne, et il a peu de rapport en contenu avec la Crise du Monde moderne. Pour l'assimilation abusive entre Guénon et Evola, cf. cette page, partie "Sur Evola" :
Faux, l'ouvrage d'Evola s'appelle Révolte contre le Monde moderne, et il a peu de rapport en contenu avec la Crise du Monde moderne. Pour l'assimilation abusive entre Guénon et Evola, cf. cette page, partie "Sur Evola" :
2) René Guénon antimaçon ?
C'est une rumeur assez persistante, que celle qui consiste à faire passer Guénon pour un ennemi de la Franc-Maçonnerie. Lorsque l'absurdité de cette thèse devient trop manifeste, on assiste surpris à des dandinements grotesques pour tenter de faire croire, vaille que vaille, que malgré l'évidence, non Guénon n'était pas favorable à la Maçonnerie, et puis c'est tout. Ainsi, dans le document [1], E&R Aquitaine mettait LLP devant la citation que nous avions signalée ici auparavant (partie 4, la loge P2) :
E&R Aquitaine :
4. De la franc-maçonnerie, Guénon disait que « l’infiltration des idées
modernes, au détriment de l’esprit initiatique, en a fait, non point un
des agents de la “conspiration”, mais au contraire une de ses premières
victimes ». Quel est selon vous l’impact de la franc-maçonnerie sur le
monde ? Partagez-vous cette assertion de René Guénon ?
LLP :
La F.’. M.’. est une société secrète mafieuse extrêmement dangereuse
puisque impliquée dans tous les scandales les plus meurtriers de ces
trois derniers siècles. Ceci est un fait indiscutable. Je parle de la
franc-maçonnerie telle qu’elle est et non telle que la théorie voudrait
qu’elle soit ! Je reprends dans le livre un nombre interminable
d’affaires gravissimes menées de main de maître par cette secte.
Ce qui est troublant au plus haut point c’est l’absence systématique de conséquences judiciaires, malgré la gravité des faits ou le nombre vertigineux de milliards engloutis dans des comptes offshore. Que ce soit le régicide inutile de 1793 et ses copies européennes initiées par les illuminés de Bavière eux-mêmes infiltrés par les frankistes issus du sabbataïsme ; l’affaire des fiches du Grand-Orient datant de 1905 ; l’opération meurtrière Gladio pilotée par Licio Gelli et causant des dizaines de morts en Italie ; Clearstream en France ou l’affaire des frégates de Taïwan ; sans omettre les milliards d’euros de budgets régionaux qui sont détournés dans des fausses attributions de chantiers de BTP (voir l’affaire J.-P. Kucheida de la fédération PS du nord)… La liste est encore longue. Nous pouvons citer aussi l’implication de la maçonnerie dans l’affaire dite du Carlton et dans laquelle il est question de proxénétisme, d’orgies dépravées, de FMI et de présidence de la France, heureusement ratée par le satyre immonde, DSK.
Ce qui est troublant au plus haut point c’est l’absence systématique de conséquences judiciaires, malgré la gravité des faits ou le nombre vertigineux de milliards engloutis dans des comptes offshore. Que ce soit le régicide inutile de 1793 et ses copies européennes initiées par les illuminés de Bavière eux-mêmes infiltrés par les frankistes issus du sabbataïsme ; l’affaire des fiches du Grand-Orient datant de 1905 ; l’opération meurtrière Gladio pilotée par Licio Gelli et causant des dizaines de morts en Italie ; Clearstream en France ou l’affaire des frégates de Taïwan ; sans omettre les milliards d’euros de budgets régionaux qui sont détournés dans des fausses attributions de chantiers de BTP (voir l’affaire J.-P. Kucheida de la fédération PS du nord)… La liste est encore longue. Nous pouvons citer aussi l’implication de la maçonnerie dans l’affaire dite du Carlton et dans laquelle il est question de proxénétisme, d’orgies dépravées, de FMI et de présidence de la France, heureusement ratée par le satyre immonde, DSK.
Comme on le constate, il ne répond pas à la question mais ne fait état que de scandales variés, impliquant (ou non) des francs-maçons, ce qui serait censé incriminer l'organisation initiatique toute entière dont ils seraient membres. C'est bien la méprise que dénonce Guénon dans la citation posée.
Rappelons au passage que la Maçonnerie n'est pas responsable de l'affaire de la loge P2, des mots mêmes de David Yallop (partie 4), ni de la révolution française, des mots de Guénon (partie 5) :
Mais...
LLP :
René Guénon a écrit quand même dans la France Antimaçonnique !
(cf. [2])
Quand même ! Sauf que ces écrits portent surtout sur la Stricte Observance Templière, dont la survivance actuelle est plus que problématique. Et de manière générale, il suffit de lire ces articles pour constater qu'ils s'adressent bien à des antimaçons, mais qu'en eux-mêmes ils n'ont vraiment rien d'antimaçonnique.
Quand même ! Sauf que ces écrits portent surtout sur la Stricte Observance Templière, dont la survivance actuelle est plus que problématique. Et de manière générale, il suffit de lire ces articles pour constater qu'ils s'adressent bien à des antimaçons, mais qu'en eux-mêmes ils n'ont vraiment rien d'antimaçonnique.
LLP :
Euh donc la Franc-Maçonnerie théorique, opérative pas spéculative,
c’est quelque chose de très bien, sauf que pas n’importe qui, faut être
tailleur de pierre, faut être maçon.
(cf. [2])
Théorique ou opérative ? Opératif ou travail manuel ? Opératif excluant nécessairement spéculatif ? N'étant pas responsable de cette citation, nous renverrons simplement à la partie 3 de cette page qui traite de ces questions :
Théorique ou opérative ? Opératif ou travail manuel ? Opératif excluant nécessairement spéculatif ? N'étant pas responsable de cette citation, nous renverrons simplement à la partie 3 de cette page qui traite de ces questions :
Guénon porterait donc uniquement un intérêt "théorique" à la Maçonnerie, pour ensuite la dénigrer dans la réalité ? Détruisons cette fable une bonne fois pour toutes, avec un document qui date de moins de 4 ans avant son décès, et qui ne pourra pas être qualifié d'écrit de jeunesse, ni de jugement "théorique" déçu et méprisant sur la Maçonnerie actuelle. Et même si c'était un écrit de jeunesse, ça n'enlèverait rien au caractère définitif de sa dernière phrase.
René Guénon :
Pour
terminer sur une nouvelle plus agréable que tous ces racontars
déplaisants, vous aurez peut-être déjà appris (cela date d’un mois
environ) la constitution, sous les auspices de la G∴ L∴ D∴ F∴, de la L∴
La Grande Triade (vous pouvez naturellement voir tout de suite d’où
vient ce titre), dont le Vén∴ fondateur est le F∴ Ivan Cerf, G∴ Or∴. Il
s’agit d’une L∴ destinée à demeurer très fermée (une des conditions
d’admission est une connaissance suffisante de mon œuvre) et où l’on se
propose spécialement d’appliquer, dans toute la mesure du possible, les
vues que j’ai exposées notamment dans les « Aperçus ». Il y a pour
commencer une quinzaine de membres, parmi lesquels les FF∴ Dumesnil de
Grammont et Antonio Coen ; étant donné le caractère tout à fait spécial
de cet At∴, je vous demanderai de ne donner à la chose aucune publicité
(j’entends même maç∴) sans accord préalable avec le F∴ Ivan Cerf. Vous
pouvez penser si je suis heureux de ce résultat, qui me donne dès
maintenant la certitude que le travail que j’ai fait et auquel j’ai
consacré toute ma vie ne sera pas perdu !
Lettre de René Guénon à Edmond Gloton du 17/05/1947 (cf. [6])
En voici le scan, pour couper court à tout déni :
3) Organisations dont a fait partie René Guénon
LLP:
René Guénon a fait partie de toutes les sectes [...], de tous les mouvements
spirites etc du début de siècle dernier.
(cf. [2])
Faux, il n'a jamais fait partie d'un seul mouvement spirite. Voici son propre témoignage, très détaillé, dans la lettre que nous venons de citer :
René Guénon :
Comme il m’importe beaucoup que la chose soit
mise au point, je vais, quoique ce soit un peu long, vous expliquer
exactement ce qu’il en est : je n’ai jamais été « expulsé de la Maç∴ »,
pour la bonne raison que, en l’occurrence, il s’agissait tout simplement
d’une organisation irrégulière dénommée « Rite National Espagnol », à
laquelle j’avais appartenu en même temps qu’au Martinisme avec lequel
elle était en connexion. À ce propos, je vous signalerai tout
particulièrement le fait que la L∴ Humanidad a été mentionnée sans
indiquer de quelle Ob∴ elle relevait, mais en ajoutant le nº d’ordre qui
peut faire croire à ceux qui n’en savent rien qu’il s’agissait d’un At∴
de la G∴ L∴ D∴ F∴ ; c’est là un procédé tout à fait occultiste ! À
l’époque dont il s’agit, le sieur Ch. Détré, plus connu sous le nom de
Téder, avait réussi à prendre sur Papus une influence d’autant plus
étonnante que, jusque là, ledit Papus s’était toujours arrangé au
contraire pour écarter d’une façon ou d’une autre tous les gens qui
pouvaient lui porter ombrage. Ce Téder, personnage fort suspect à tous
les points de vue, n’avait de vraiment remarquable qu’une énorme
érudition historique, dont il savait d’ailleurs fort bien se servir
surtout pour « truquer » les documents et leur faire dire tout ce qu’il
voulait ; toute sa campagne contre le G∴ O∴ est un véritable
chef-d’oeuvre en ce genre spécial… Comme il craignait que je ne voie
trop clair dans ses agissements (je n’avais pourtant alors que 22 ans),
il résolut d’inventer n’importe quoi pour m’éliminer ; pour
impressionner Papus et autres, il fabriqua toute une série de fausses
lettres de moi, dont, chose curieuse, il ne pouvait montrer que des
photographies, et qui servirent de base au rapport dont il est question
dans la note susdite. Je n’ai certes jamais travaillé pour aucune «
organisation religieuse », et pour cause, car le fait que j’appartenais
aussi en ce temps-là à l’Église gnostique (fondée par le F∴ Jules Doinel
et dirigée alors par le F∴ Fabre des Essarts) aurait assurément suffi à
me faire fort mal voir de n’importe quel milieu catholique ; mais on ne
peut s’étonner de rien quand on sait que, peu avant cela, le même Téder
avait formellement accusé les FF∴ Blatin et Limousin d’être affiliés
aux Jésuites ! Enfin, n’étant tout de même pas très sûr que Papus ne se
ressaisirait pas au dernier moment, il profita de son absence pour faire
prononcer mon « exclusion » par quelques pauvres gens qu’il avait
rassemblés à grand’ peine pour cette circonstance ; il faut dire en
effet que la fameuse L∴ Humanidad avait déjà cessé d’exister en fait et
ne se réunissait plus jamais, et que ce fut là sa dernière
manifestation. – Ce qu’il importe de remarquer encore, c’est que les
personnages dont il vient d’être question ne furent jamais Maçons
réguliers ; Papus, malgré tous ses efforts, fut constamment refusé tant
au Rite Écossais (et cela même à la L∴ Le Libre Examen dont cependant
son père était membre) qu’au Rite de Misraïm. Quant à Téder, il avait
débuté par la publication d’un ouvrage antimaçonnique intitulé « Les
Apologistes du Crime » ; il avait fait du journalisme en Belgique, d’où
il avait été expulsé à la suite d’une affaire de chantage ; il était
alors passé en Angleterre, où il avait fait la connaissance de John
Yarker, et c’est de celui-ci que, de même que Papus, il tenait tous les
grades plus ou moins authentiques, et en tout cas irréguliers, dont il
était décoré. Le F∴Waite a accusé Papus et son école d’antimaçonnisme ;
cela peut paraître exagéré à première vue, en ce sens qu’ils semblaient
ne s’attaquer qu’au seul G∴ O∴ ; mais, quand on examine certaines choses
de plus près, on doit reconnaître qu’il n’avait pas tort. Ainsi, pour
ne donner qu’un exemple, tous les Martinistes du 2e degré, hommes et
femmes, recevaient communications des m∴ et s∴ des 3 grades de la Maç∴
symb∴ sans qu’il leur soit demandé aucun serment, et cela sous le
prétexte que, au XVIIIe siècle, l’initiation à l’Ordre des Élus Coens,
dont le Martinisme se prétendait bien à tort l’héritier, présupposait la
possession de ces 3 grades. Je vous signale à cette occasion qu’il y a
actuellement, toujours dans le même milieu, une tentative de
reconstitution des Élus Coens ; mais, en l’absence de toute filiation
authentique, il ne s’agit là en réalité que d’une simple imitation
dépourvue de toute valeur. – Naturellement, ma soi-disant « expulsion »
par des gens si bien qualifiés pour accuser les autres de « travailler
contre la Maç∴ » ne m’empêcha pas le moins du monde d’être, peu de temps
après, affilié à la L∴ Thébah ; et, alors que je n’avais pas encore
tout à fait 25 ans, on m’avait déjà fait à tort ou à raison, au Rite
Écossais, la réputation de connaître la Maç∴ mieux que beaucoup des
membres du Sup∴ Cons∴ !
J’ajouterai
encore que, depuis cette époque, c’est-à-dire depuis près de 40 ans,
les occultistes de toute catégorie n’ont jamais cessé de me poursuivre
de leur haine et d’essayer de me nuire par tous les moyens ; beaucoup
d’autres aussi, appartenant aux milieux les plus divers et même les plus
opposés en apparence, ont par la suite agi de la même façon ; je ne
m’en suis d’ailleurs jamais plus mal porté pour cela… Seulement, comme
une des principales manifestations de cette hostilité a toujours été la
diffusion des racontars les plus invraisemblables, la conclusion à tirer
de tout cela, c’est que, sauf vérification, il ne faut absolument rien
croire de ce qui se dit sur mon compte, d’où que cela puisse provenir.
Lettre de René Guénon à Edmond Gloton du 17/05/1947 (cf. [6])
Ce dernier avertissement de la part de Guénon (que nous avons mis en gras) était décidément bien fondé.
Passons à des fantaisies égyptiennes.
4) Maçonnerie égyptienne
LLP :
Alors il faut savoir, puisque là c’est
très très important, et que ça va faire le lien avec beaucoup beaucoup de
choses. Vous savez que la maçonnerie française, la maçonnerie européenne, elle
a été, par Cagliostro qui était un frankiste, donc un sabbataïste, elle a été
complètement transformée avec le rite égyptien, Menphis-Misraïm etc., donc le
culte d’Isis. C’est pour cela que vous avez par exemple à Paris toute cette
sculpture d’Isis, Parisii d’ailleurs, la barque d’Isis, Bar Isis, c’est Isis
etc. Et Gésiale, la papesse, elle voue un culte à Isis, elle le dit hein. C’est
le signe du dollar, c’est pour ça que vous avez une pyramide sur le dollar,
c’est pour ça que les rappeurs sont tous pleins de bling bling, en fait c’est
le culte de Mamon, du fric, de la matière, et le S et le barré du deux fois
c’est un I, un S, un I et un S contractés. C’est ISIS ! On est toujours
dans le même problème. Parce que dollar c’est D, euro c’est E, pourquoi on a
mis un S à dollar ? Ca n’a aucun sens. Et pourquoi y a une pyramide sur le
dollar ? Aux Etats Unis d’Amérique ? Y a quelque chose qui cloche.
Bref. Mais tout ceci est absolument cohérent, parfaitement cohérent. Vous
inquiétez pas tout est lié
(cf. [4])
Les rites de Memphis et ceux de Misraïm, avant qu'ils ne se
réunissent en Memphis-Misraïm, se sont développés indépendamment du rite
de Cagliostro, duquel ils se plaisent à se revendiquer (surtout celui
de Misraïm) pour se donner un peu d'épaisseur historique, parce qu'il
se faisait appeler le Grand Cophte et qu'il aurait entretenu des
relations avec certains dignitaires du Régime de Naples. Quoi qu'il en
soit, ces rites ne concernent qu'une frange très marginale de la
maçonnerie obédientielle, le parrainage de Cagliostro est de moins en
moins revendiqué et son origine juive n'a jamais été prouvée.
Mais en supposant des origines juives réelles,
pourquoi cela ferait-il nécessairement de lui un frankiste/sabbataïste ?
On voit là un exemple de l'absence totale de rigueur, de cette démarche qui
fait apposer cette étiquette à n'importe quel chrétien ou musulman ayant des origines juives réelles ou supposées, ou encore de considérer des juifs comme des crypto-juifs ? des juifs à plusieurs couches en quelques sorte ? Y-a-t-il un moyen plus puissant pour abandonner tout contact avec le monde réel ?
René Guénon :
Cagliostro
a évidemment voulu, comme bien d’autres, établir un système
particulier, quelle qu’en soit d’ailleurs la valeur propre, en le basant
sur la Maçonnerie ; mais a-t-il jamais eu réellement de celle-ci une
connaissance suffisamment approfondie pour l’y adapter correctement ?
Les admirateurs enthousiastes de Cagliostro s’indigneraient peut-être
qu’on puisse soulever un tel doute, tandis que ses détracteurs
chercheraient probablement à en tirer contre lui des conséquences
excessives ; en cela, à notre avis, les uns n’auraient pas plus raison
que les autres, et il y a bien des chances pour que la vérité sur ce
personnage énigmatique ne se trouve dans aucune des opinions extrêmes.
Études traditionnelles, avril-mai 1948, compte rendu du Rituel de la Maçonnerie Égyptienne de Cagliostro
Des temples d'Isis ont paraît-il été retrouvés en Europe. Mais concernant le lien entre les Parisii et Isis, il est hypothétique. Quant au dollar :
René Guénon :
Le Grand Lodge Bulletin d’Iowa (n° de mai et juin) donne une étude sur
les deux colonnes, plus historique à vrai dire que symbolique, mais qui
contient, en dehors des références proprement bibliques, des détails
intéressants et dont certains sont assez peu connus. Ainsi, sait-on que
le signe usuel du dollar est une figuration schématique des « colonnes
d’Hercule » réunies par une sorte de banderole, et que cette figuration,
empruntée aux monnaies espagnoles, se trouvait déjà, dans l’antiquité,
sur celles de Tyr ?
Études traditionnelles, octobre 1929, comptes rendus d'articles de revues
La Maçonnerie égyptienne c'est une chose. Mais quel est son rapport avec le Temple de Salomon ? Question ouverte...
5) Le Temple de Salomon
Revenons à l'interview de LLP par E&R Aquitaine. Il affirme :
LLP :
Il faut bien saisir que la maçonnerie est l’église de la
contre-initiation comme l’explique très bien R. Guénon, pratiquant son
culte dans des temples à l’identique de celui de Salomon, sachant que la
venue de l’antéchrist se fera, selon toutes les eschatologies connues,
après la construction du 3ème temple ; il semble donc que cette secte
essaie de hâter la fin de ce cycle de l’Humanité. Il est d’ailleurs
curieux que personne ne fasse le lien entre le temple maçonnique et
celui de Jérusalem puisqu’il est question de la même bâtisse sacrée.
Cette ignorance réside dans l’abrutissement des masses occidentales mais
également orientales qui sont à des années-lumière de ce projet
diabolique. In fine, les choses sont tellement simples, il suffit de les constater.
(cf. [1])
Nous avons plus haut réclamé la source de cette affirmation. Plus bas nous allons voir ce que de notre côté nous avons trouvé dans l’œuvre de Guénon, à propos de ce Temple de Salomon. Nous avons préféré en mettre trop que pas assez (mais nous ne prétendons pas que c'est exhaustif). Si en tout cas un oubli de notre part avait laissé de côté les fameuses citations auxquelles renvoie LLP, nous serions grandement reconnaissant qu'on nous le signale, et dans ce cas nous nous excuserions platement et nous compléterions avec hâte le regroupement déjà fait. Donc : appel aux citations !
Ici aussi :
LLP :
Et les frankistes, les sabbataïstes, qu’est ce qu’ils font ? Ils
pratiquent l’inceste, la sorcellerie, la Kabbale, le crime rituel. Et
c’est eux qui ont mis en place tout le rituel maçonnique. C’est dans ce
livre (Charles Novac – Jacob Frank le faux messie), c’est dans ce livre
(Arthur Mandel – Le messie militant), toutes les élites occidentales qui
ont été maçonnisées l’ont été sur des rites écrits par les
sabbataïstes, parce que la Maçonnerie cherche toujours, pour un peu de
gloire et de paillettes, d’avoir une origine orientale, du temple de
Salomon, temple de Salomon prophète de Dieu.
(cf. [3])
Le Judaïsme, oriental ?
René Guénon :
Il faut ajouter que, dans
l’Occident, nous comprenons aussi le judaïsme, qui n’a jamais exercé
d’influence que de ce côté, et dont l’action n’a même peut-être pas été
tout à fait étrangère à la formation de la mentalité moderne en général ;
Orient et Occident, I, IVMais peut-être que LLP parle de l'apport islamique à la Maçonnerie. Celui-ci est bien oriental, mais il est très réel, et n'a rien à voir avec de la gloire ou des paillettes :
René Guénon :
on peut relever des traces de l’influence islamique en architecture,
et cela d’une façon toute particulière au Moyen Âge ; ainsi, la croisée
d’ogive, dont le caractère s’est affirmé à ce point qu’elle a donné son
nom à un style architectural, a incontestablement son origine dans
l’architecture islamique, bien que de nombreuses théories fantaisistes
aient été inventées pour dissimuler cette vérité. Ces théories sont
contredites par l’existence d’une tradition chez les constructeurs
eux-mêmes affirmant constamment la transmission de leurs connaissances à
partir du Proche-Orient.
Ces connaissances revêtaient un caractère secret et donnaient à leur art un sens symbolique ; elles avaient des relations très étroites avec la science des nombres, et leur origine première a toujours été rapportée à ceux qui bâtirent le Temple de Salomon.
Influence de la civilisation islamique en OccidentCes connaissances revêtaient un caractère secret et donnaient à leur art un sens symbolique ; elles avaient des relations très étroites avec la science des nombres, et leur origine première a toujours été rapportée à ceux qui bâtirent le Temple de Salomon.
En premier lieu, ce Temple concerne évidemment le Judaïsme, mais son symbolisme n'est pas pour autant illégitime dans la Maçonnerie :
René Guénon :
Ce qui est vrai, c’est que, dans la Maçonnerie, la pierre brute a un
autre sens que dans les cas des autels hébraïques, auquel il faut
joindre ici celui des monuments mégalithiques ; mais, s’il en est ainsi,
c’est que ce sens ne se réfère pas au même type de tradition. Cela est
facile à comprendre pour tous ceux qui ont connaissance des
considérations que nous avons exposées sur les différences essentielles
qui existent, d’une façon tout à fait générale, entre les traditions des
peuples nomades et celles des peuples sédentaires ; et d’ailleurs,
quand Israël passa du premier de ces états au second, l’interdiction
d’élever des édifices en pierres taillées disparut, parce qu’elle
n’avait plus de raison d’être pour lui, témoin la construction du Temple
de Salomon, qui assurément ne fut pas une entreprise profane, et à
laquelle se rattache, symboliquement tout au moins, l’origine même de la Maçonnerie.
Pierre brute et pierre taillée
René Guénon :
Dans le sens le plus général, la Shekinah est la « présence
réelle » de la Divinité ; il faut tout d’abord noter que les passages de
l’Écriture où il en est fait mention tout spécialement sont surtout
ceux où il s’agit de l’institution d’un centre spirituel : la
construction du Tabernacle, l’édification du Temple de Salomon et de
celui de Zorobabel. Un tel centre, constitué dans des conditions
régulièrement définies, devait être en effet le lieu de la manifestation
divine, toujours représentée comme « Lumière » ; et, bien que M.
Vulliaud nie tout rapport entre la Kabbale et la Maçonnerie (tout en
reconnaissant cependant que le symbole du « Grand Architecte » est une
métaphore habituelle aux rabbins), l’expression de « lieu très éclairé
et très régulier », que cette dernière a conservée, semble bien être un
souvenir de l’antique science sacerdotale qui présidait à la
construction des temples, et qui, du reste, n’était pas particulière aux
Juifs.
La Kabbale juiveLe Temple de Salomon concerne les corporations de constructeurs, mais également tout l'ensemble de l'ésotérisme occidental :
René Guénon :
Il doit être bien entendu que, dans le symbolisme des
constructeurs du moyen âge, qui s’appuie sur la tradition
judéo-chrétienne et est spécialement rattaché, comme à son « prototype
», à la construction du Temple de Salomon (1), il est constant, en ce qui
concerne la « pierre angulaire », que c’est proprement d’une « clef de
voûte » qu’il s’agit ; et, si la forme exacte du Temple de Salomon a pu
donner lieu à des discussions au point de vue historique, il est bien
certain, en tout cas, que cette forme n’était pas celle d’une pyramide
---
1 - Les « légendes » du compagnonnage dans toutes ses branches en font foi, non moins que les « survivances » propres de l’ancienne maçonnerie opérative que nous avons envisagées ici.
La « pierre angulaire »---
1 - Les « légendes » du compagnonnage dans toutes ses branches en font foi, non moins que les « survivances » propres de l’ancienne maçonnerie opérative que nous avons envisagées ici.
(La fin de cet extrait permet au passage d'écarter définitivement un éventuel lien entre Maçonnerie égyptienne et Temple de Salomon.)
René Guénon :
Dans le monde occidental, où le spirituel prend la forme spécifiquement
religieuse, les véritables « gardiens de la Terre sainte », tant qu’ils y
eurent une existence en quelque sorte « officielle », devaient être des
chevaliers, mais des chevaliers qui fussent des moines en même temps ;
et, effectivement, c’est bien là ce que furent les Templiers.
Ceci nous amène directement à parler du second rôle des « gardiens » du Centre suprême, rôle qui consiste, disions-nous tout à l’heure, à assurer certaines relations extérieures, et surtout, ajouterons-nous, à maintenir le lien entre la tradition primordiale et les traditions secondaires et dérivées. Pour qu’il puisse en être ainsi, il faut qu’il y ait, pour chaque forme traditionnelle, une ou plusieurs organisations constituées dans cette forme même, selon toutes les apparences, mais composées d’hommes ayant la conscience de ce qui est au-delà de toutes les formes, c’est-à-dire de la doctrine unique qui est la source et l’essence de toutes les autres, et qui n’est pas autre chose que la tradition primordiale.
Dans le monde de tradition judéo-chrétienne, une telle organisation devait assez naturellement prendre pour symbole le Temple de Salomon ; celui-ci, d’ailleurs, ayant depuis longtemps cessé d’exister matériellement, ne pouvait avoir alors qu’une signification tout idéale, comme étant une image du Centre suprême, ainsi que l’est tout centre spirituel subordonné ; et l’étymologie même du nom de Jérusalem indique assez clairement qu’elle n’est qu’une image visible de la mystérieuse Salem de Melchissédec.
Les Gardiens de la Terre sainteCeci nous amène directement à parler du second rôle des « gardiens » du Centre suprême, rôle qui consiste, disions-nous tout à l’heure, à assurer certaines relations extérieures, et surtout, ajouterons-nous, à maintenir le lien entre la tradition primordiale et les traditions secondaires et dérivées. Pour qu’il puisse en être ainsi, il faut qu’il y ait, pour chaque forme traditionnelle, une ou plusieurs organisations constituées dans cette forme même, selon toutes les apparences, mais composées d’hommes ayant la conscience de ce qui est au-delà de toutes les formes, c’est-à-dire de la doctrine unique qui est la source et l’essence de toutes les autres, et qui n’est pas autre chose que la tradition primordiale.
Dans le monde de tradition judéo-chrétienne, une telle organisation devait assez naturellement prendre pour symbole le Temple de Salomon ; celui-ci, d’ailleurs, ayant depuis longtemps cessé d’exister matériellement, ne pouvait avoir alors qu’une signification tout idéale, comme étant une image du Centre suprême, ainsi que l’est tout centre spirituel subordonné ; et l’étymologie même du nom de Jérusalem indique assez clairement qu’elle n’est qu’une image visible de la mystérieuse Salem de Melchissédec.
René Guénon :
Cette doctrine ésotérique, quelle que soit la désignation
particulière qu’on voudra lui donner jusqu’à l’apparition du
Rosicrucianisme proprement dit (si toutefois on trouve nécessaire de lui
en donner une), présentait des caractères qui permettent de la faire
rentrer dans ce qu’on appelle assez généralement l’hermétisme.
L’histoire de cette tradition hermétique est intimement liée à celle des
Ordres de chevalerie ; et, à l’époque dont nous nous occupons, elle
était conservée par des organisations initiatiques comme celle de la Fede Santa et des Fidèles d’Amour, et aussi cette Massenie du Saint Graal
dont l’historien Henri Martin parle en ces termes (1), précisément à
propos des romans de chevalerie, qui sont encore une des grandes
manifestations littéraires de l’ésotérisme au moyen âge : « Dans le Titurel,
la légende du Graal atteint sa dernière et splendide transfiguration,
sous l’influence d’idées que Wolfram (2) semblerait avoir puisées en
France, et particulièrement chez les Templiers du midi de la France. Ce
n’est plus dans l’île de Bretagne, mais en Gaule, sur les confins de
l’Espagne, que le Graal est conservé. Un héros appelé Titurel fonde un temple pour y déposer le saint Vaissel,
et c’est le prophète Merlin qui dirige cette construction mystérieuse,
initié qu’il a été par Joseph d’Arimathie en personne au plan du Temple
par excellence, du Temple de Salomon (3). La Chevalerie du Graal devient ici la Massenie, c’est-à-dire une Franc-Maçonnerie ascétique, dont les membres se nomment les Templistes, et l’on peut saisir ici l’intention de relier à un centre commun, figuré par ce Temple idéal, l’Ordre des Templiers et les nombreuses confréries de constructeurs
qui renouvellent alors l’architecture du moyen âge. On entrevoit là
bien des ouvertures sur ce qu’on pourrait nommer l’histoire souterraine
de ces temps, beaucoup plus complexes qu’on ne le croit généralement… Ce
qui est bien curieux et ce dont on ne peut guère douter, c’est que la
Franc-Maçonnerie moderne remonte d’échelon en échelon jusqu’à la Massenie du Saint Graal (4). »
Il serait peut-être imprudent d’adopter d’une façon trop exclusive l’opinion exprimée dans la dernière phrase, parce que les attaches de la Maçonnerie moderne avec les organisations antérieures sont, elles aussi, extrêmement complexes ; mais il n’en est pas moins bon d’en tenir compte, car on peut y voir du moins l’indication d’une des origines réelles de la Maçonnerie. Tout cela peut aider à saisir dans une certaine mesure les moyens de transmission des doctrines ésotériques à travers le moyen âge, ainsi que l’obscure filiation des organisations initiatiques au cours de cette même période, pendant laquelle elles furent vraiment secrètes dans la plus complète acception de ce mot.
----
1 - Histoire de France, t. III, pp. 398-399.
2 - Le Templier souabe Wolfram d’Eschenbach, auteur de Parceval, et imitateur du bénédictin satirique Guyot de Provins, qu’il désigne d’ailleurs sous le nom singulièrement déformé de « Kyot de Provence ».
3 - Henri Martin ajoute ici en note : « Perceval finit par transférer le Graal et rebâtir le temple dans l’Inde, et c’est le Prêtre Jean, ce chef fantastique d’une chrétienté orientale imaginaire qui hérite de la garde du saint Vaissel. »
4- Nous touchons ici à un point très important, mais que nous ne pourrions traiter sans nous écarter par trop de notre sujet : il y a une relation fort étroite entre le symbolisme même du Graal et le « centre commun » auquel Henri Martin fait allusion mais sans paraître en soupçonner la réalité profonde, pas plus qu’il ne comprend évidemment ce que symbolise, dans le même ordre d’idées, la désignation du Prêtre Jean et de son royaume mystérieux.
L’Ésotérisme de Dante, ch. IV - Dante et le RosicrucianismeIl serait peut-être imprudent d’adopter d’une façon trop exclusive l’opinion exprimée dans la dernière phrase, parce que les attaches de la Maçonnerie moderne avec les organisations antérieures sont, elles aussi, extrêmement complexes ; mais il n’en est pas moins bon d’en tenir compte, car on peut y voir du moins l’indication d’une des origines réelles de la Maçonnerie. Tout cela peut aider à saisir dans une certaine mesure les moyens de transmission des doctrines ésotériques à travers le moyen âge, ainsi que l’obscure filiation des organisations initiatiques au cours de cette même période, pendant laquelle elles furent vraiment secrètes dans la plus complète acception de ce mot.
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1 - Histoire de France, t. III, pp. 398-399.
2 - Le Templier souabe Wolfram d’Eschenbach, auteur de Parceval, et imitateur du bénédictin satirique Guyot de Provins, qu’il désigne d’ailleurs sous le nom singulièrement déformé de « Kyot de Provence ».
3 - Henri Martin ajoute ici en note : « Perceval finit par transférer le Graal et rebâtir le temple dans l’Inde, et c’est le Prêtre Jean, ce chef fantastique d’une chrétienté orientale imaginaire qui hérite de la garde du saint Vaissel. »
4- Nous touchons ici à un point très important, mais que nous ne pourrions traiter sans nous écarter par trop de notre sujet : il y a une relation fort étroite entre le symbolisme même du Graal et le « centre commun » auquel Henri Martin fait allusion mais sans paraître en soupçonner la réalité profonde, pas plus qu’il ne comprend évidemment ce que symbolise, dans le même ordre d’idées, la désignation du Prêtre Jean et de son royaume mystérieux.
Le symbolisme du Temple de Salomon dans la Franc-Maçonnerie est donc tout ce qu'il y a de plus justifié, non seulement en tant qu'elle est la continuatrice des corporations de constructeurs, mais également en tant qu'elle est l'héritière de l'ensemble de l'ésotérisme occidental. Et les frankistes/sabbataïstes n'ont évidemment rien à voir là-dedans.
Finissons sur un sujet plus anecdotique.
6) Haine du secret, chasse au maçon : bredouille ?
LLP :
J'ai
appris ce soir que la Mosquée de Paris, dirigée par le traître et frère
la truelle David Boubekeur, demandait de l’argent aux convertis pour
des raisons fallacieuses de formation !!! L’excellent imam Ammi Hassen en a parlé dans l’émission de Lalocale.com,
ce jour, en dénonçant cette pratique abjecte et indigne de la plus
grande mosquée de France. Mais cela peut-il étonner l’esprit averti ?
Certainement pas, nous avons été accoutumés par Boubekeur, à ce genre de
mascarade, ce n’est qu’une pratique naturelle de la mission de ce
personnage infâme. Croit-il une seconde, lui qui va plancher dans des
loges maçonniques et étaler son ignorance, que l’émir Abdelkader aurait
accepté une telle ignominie ? Certainement pas. Il ne me reste plus
qu’à lui souhaiter de se noyer dans sa honte.
(cf. [5])
Pour appuyer son accusation, LLP semble invoquer ce document :
L'ironie est qu'il ne pouvait pas trouver meilleure preuve que justement, à cette date, Dalil Boubekeur n'était PAS franc-maçon. Sinon, pourquoi ce dernier aurait-il animé une « TENUE BLANCHE FERMÉE », destinée par définition aux conférenciers qui ne sont pas maçons ?
En revanche, l'émir Abdel-Qader lui était bien franc-maçon, ainsi que René Guénon le confirme dans une correspondance à Schuon déjà citée sur cette page :
René Guénon :
Par
rapport à l’Islam en particulier, personne, dans les pays islamiques
mêmes, n’a jamais pensé qu’il puisse y avoir une incompatibilité
quelconque, et cela aussi bien au point de vue ésotérique qu’au point de
vue exotérique ; ici, par exemple, il y a toujours eu depuis longtemps des Maçons à la fois parmi les « ulamâ ez-zâhir » et parmi les membres des diverses turuq.
Pour ceux-ci, il y a d’ailleurs au moins un exemple illustre : celui de
l’émir Abdel-Qader, qui, en dehors de son rôle extérieur, était un mutaçawwuf éminent (ce que les historiens européens paraissent naturellement
ignorer), et qui se fit recevoir Maçon lors de son séjour à Alexandrie.
Lettre de René Guénon à Frihjof Schuon du 9 novembre 1946
Annexe) Sources hors livres
1 - E&R - La Faillite du monde moderne – Entretien avec Salim Laïbi (03/01/2013)
E&R Aquitaine :
2. En quoi l’œuvre de René Guénon, auteur traditionaliste cité à
plusieurs reprises dans votre livre, représente-t-elle un antidote à
cette modernité ?
LLP :
R. Guénon a fait un travail remarquable pour déconstruire la
modernité et la mettre à nu. C’est un auteur de génie, le plus grand
penseur français de tous les temps. Je ne suis pas seul à le dire, mais
aussi tout auteur et penseur sérieux qui se penche sur la question. Dans
ce paradigme moderne qui s’impose à nous, il est très difficile, voire
impossible de s’en extraire puisque toute notre formation intellectuelle
est fondée sur des mensonges et des tromperies. R. Guénon, a réussi
grâce à un travail méthodique d’une richesse inouïe ainsi qu’un style
d’écriture unique dû à sa formation intellectuelle, à clarifier toute
chose. Sa lecture est apaisante, on arrive à mettre des mots et
expliquer le désordre. Son champ d’action est extraordinairement large ;
il sera question dans son œuvre aussi bien du complot maçonnique
satanique qu’il appelle antitraditionnel, des pseudo-religions
subversives comme le New Age ou le mormonisme, de l’argent, la
psychanalyse… Toute sa pensée s’appuyant sur une doctrine d’une clarté
éblouissante. Il a influencé beaucoup de monde mais reste néanmoins
méconnu, car la doxa dominante ne peut assurer la médiatisation de ses
travaux, au risque de se tirer un boulet de canon dans le pied.
Dans son livre La Crise du monde moderne, qui est essentiel à toute personne désireuse de comprendre le désordre ambiant, il met en lumière le paradigme moderne et ses travers. Tout y est dit. Il faut le lire. L’ouvrage de J. Evola qui porte le même titre est aussi à découvrir. Guénon, dans son travail, s’appuie sur la pensée traditionnelle qui place l’esprit au-dessus de la matière ; c’est ainsi qu’il préfère parler de métaphysique, science invariable et universelle, commune à toutes les sociétés humaines et à toutes les périodes, preuve, selon lui, d’une « Tradition primordiale » remontant à notre ancêtre commun, Adam. R. Guénon permet au chercheur de sortir aisément et définitivement de la confusion moderne ambiante et pesante, et ce, avec une simplicité déconcertante, tant la vérité est limpide et s’impose d’elle-même.
Dans son livre La Crise du monde moderne, qui est essentiel à toute personne désireuse de comprendre le désordre ambiant, il met en lumière le paradigme moderne et ses travers. Tout y est dit. Il faut le lire. L’ouvrage de J. Evola qui porte le même titre est aussi à découvrir. Guénon, dans son travail, s’appuie sur la pensée traditionnelle qui place l’esprit au-dessus de la matière ; c’est ainsi qu’il préfère parler de métaphysique, science invariable et universelle, commune à toutes les sociétés humaines et à toutes les périodes, preuve, selon lui, d’une « Tradition primordiale » remontant à notre ancêtre commun, Adam. R. Guénon permet au chercheur de sortir aisément et définitivement de la confusion moderne ambiante et pesante, et ce, avec une simplicité déconcertante, tant la vérité est limpide et s’impose d’elle-même.
E&R Aquitaine :
4. De la franc-maçonnerie, Guénon disait que « l’infiltration des idées
modernes, au détriment de l’esprit initiatique, en a fait, non point un
des agents de la “conspiration”, mais au contraire une de ses premières
victimes ». Quel est selon vous l’impact de la franc-maçonnerie sur le
monde ? Partagez-vous cette assertion de René Guénon ?
LLP :
La F.’. M.’. est une société secrète mafieuse extrêmement dangereuse puisque impliquée dans tous les scandales les plus meurtriers de ces trois derniers siècles. Ceci est un fait indiscutable. Je parle de la franc-maçonnerie telle qu’elle est et non telle que la théorie voudrait qu’elle soit ! Je reprends dans le livre un nombre interminable d’affaires gravissimes menées de main de maître par cette secte.
Ce qui est troublant au plus haut point c’est l’absence systématique de conséquences judiciaires, malgré la gravité des faits ou le nombre vertigineux de milliards engloutis dans des comptes offshore. Que ce soit le régicide inutile de 1793 et ses copies européennes initiées par les illuminés de Bavière eux-mêmes infiltrés par les frankistes issus du sabbataïsme ; l’affaire des fiches du Grand-Orient datant de 1905 ; l’opération meurtrière Gladio pilotée par Licio Gelli et causant des dizaines de morts en Italie ; Clearstream en France ou l’affaire des frégates de Taïwan ; sans omettre les milliards d’euros de budgets régionaux qui sont détournés dans des fausses attributions de chantiers de BTP (voir l’affaire J.-P. Kucheida de la fédération PS du nord)… La liste est encore longue. Nous pouvons citer aussi l’implication de la maçonnerie dans l’affaire dite du Carlton et dans laquelle il est question de proxénétisme, d’orgies dépravées, de FMI et de présidence de la France, heureusement ratée par le satyre immonde, DSK.
Il faut bien saisir que la maçonnerie est l’église de la contre-initiation comme l’explique très bien R. Guénon, pratiquant son culte dans des temples à l’identique de celui de Salomon, sachant que la venue de l’antéchrist se fera, selon toutes les eschatologies connues, après la construction du 3ème temple ; il semble donc que cette secte essaie de hâter la fin de ce cycle de l’Humanité. Il est d’ailleurs curieux que personne ne fasse le lien entre le temple maçonnique et celui de Jérusalem puisqu’il est question de la même bâtisse sacrée. Cette ignorance réside dans l’abrutissement des masses occidentales mais également orientales qui sont à des années-lumière de ce projet diabolique. In fine, les choses sont tellement simples, il suffit de les constater.
2 - Onnouscachetout.com : rencontre avec Salim Laibi (26/01/2013)
Onnouscachetout.com :
Le
titre de votre ouvrage « la faillite du monde moderne » est une
référence à la littérature de René Guénon qui était aussi un grand
mystique et portait un grand intérêt à l’initiation. Comment
conciliez-vous cela dans votre combat contre la Franc-Maçonnerie ?
LLP :
40:43
Bon
ben c’est très simple : on peut dire René Guénon autant que Julius
Evola hein, puisque Evola aussi a écrit un livre qui s’appelle la Crise
du Monde moderne, mais c’est vrai que je suis plutôt guénonien. Euh bah
je crois que c’est pas compliqué, René Guénon a fait partie de toutes
les sectes, euh j’appelle secte la Franc-Maçonnerie, pour moi c’est une
secte, de tous les mouvements spirites etc du début de siècle dernier.
Il a tout essayé. Par contre, on dit souvent que Guénon est un
franc-maçon, etc, euh, d’abord, d’abord, la Franc-Maçonnerie, la vraie
Franc-Maçonnerie, opérative, c’est quelque chose d’excellent, c’est même
pas bien c’est excellent, parce que construire des cathédrales en
s’appuyant sur le nombre d’or, des cathédrales qui ont 2000 ans, et qui
ont résisté aux tremblements de terre et aux bombardements des deux
guerres, je crois qu’il faut quand même être un petit peu surhumain. Ca
c’est une chose. Euh je parle pas des pyramides, etc, que dont on peut
même pas expliquer la technique aujourd’hui en 2012. Euh donc la
Franc-Maçonnerie théorique, opérative pas spéculative, c’est quelque
chose de très bien, sauf que pas n’importe qui, faut être tailleur de
pierre, faut être maçon. Maintenant je rappelle aux gens qui nous
écoutent, moi j’ai lu tout René Guénon donc je sais de quoi je parle. Y a
beaucoup de gens parmi nous qui n’ont pas lu René Guénon, ou du moins
peut-être un ou deux livres, et qui disent des bêtises. René Guénon a
écrit quand même dans la France Anti-Maçonnique ! René Guénon a condamné
la Franc-Maçonnerie sous tous ses aspects ! Alors il disait que, c’est
vrai que, il aurait aimé qu’il y ait un redressement, il appelait ça un
redressement, mais, non y en aura pas, il le disait que c’est, il le
disait, j’ai une citation en tête, que ça l’étonnerait, etc. On peut pas
redresser, c’est le Kali Yuga, c’est fini, voilà. C’est un
traditionaliste, bien sûr puisque toute la religion, toute religion est
traditionaliste, puisque la religion commence chez Adam et Eve, c’est ce
que dit René Guénon, et la religion elle intéresse tous les peuples du
monde, c’est ce que dit René Guénon. Alors il trouve les points communs
entre toutes les traditions, il a fait un travail là-dessus, dans le
symbolisme, etc, et je crois que c’est tout à fait cohérent, mais par
contre René Guénon n’est ni un occultiste, ni un ésotériste. René Guénon
est un religieux, est un doctrinal. Voilà. On peut dire qu’il est
ésotériste, dans son aspect religieux, dans son engagement soufi, euh
mais dans un aspect tout à fait orthodoxe. Voilà. Bon après il faut s’y
connaître un peu là dedans, c’est compliqué, cette interview ne se prête
pas à ce genre de développement.
43:30
3 - Conférence de Salim Laïbi/LeLibrePenseur à Roubaix (1/2)
LLP :
1:25:15
Et les frankistes, les sabbataïstes, qu’est ce qu’ils font ?
Ils pratiquent l’inceste, la sorcellerie, la Kabbale, le crime rituel. Et c’est
eux qui ont mis en place tout le rituel maçonnique. C’est dans ce livre (Charles
Novac – Jacob Frank le faux messie), c’est dans ce livre (Arthur Mandel – Le messie
militant), toutes les élites occidentales qui ont été maçonnisées l’ont été sur
des rites écrits par les sabbataïstes, parce que la Maçonnerie cherche
toujours, pour un peu de gloire et de paillettes, d’avoir une origine
orientale, du temple de Salomon, temple de Salomon prophète de Dieu.
4 - Conférence : L’effroyable imposture Skyrock (19/06/2013)
LLP :
31:50
Alors il faut savoir, puisque là c’est très très important,
et que ça va faire le lien avec beaucoup beaucoup de choses. Vous savez que la
maçonnerie française, la maçonnerie européenne, elle a été, par Cagliostro qui
était un frankiste, donc un sabbataïste, elle a été complètement transformée
avec le rite égyptien, Menphis-Misraïm etc., donc le culte d’Isis. C’est pour
cela que vous avez par exemple à Paris toute cette sculpture d’Isis, Parisii
d’ailleurs, la barque d’Isis, Bar Isis, c’est Isis etc. Et Gésiale, la papesse,
elle voue un culte à Isis, elle le dit hein. C’est le signe du dollar, c’est
pour ça que vous avez une pyramide sur le dollar, c’est pour ça que les
rappeurs sont tous pleins de bling bling, en fait c’est le culte de Mamon, du
fric, de la matière, et le S et le barré du deux fois c’est un I, un S, un I et
un S contractés. C’est ISIS ! On est toujours dans le même problème. Parce
que dollar c’est D, euro c’est E, pourquoi on a mis un S à dollar ? Ca n’a
aucun sens. Et pourquoi y a une pyramide sur le dollar ? Aux Etats Unis d’Amérique ?
Y a quelque chose qui cloche. Bref. Mais tout ceci est absolument cohérent,
parfaitement cohérent. Vous inquiétez pas tout est lié, absolument tout.
33:15
5 - Article : Mosquée de Paris : le business honteux de la conversion !
LLP :
J'ai
appris ce soir que la Mosquée de Paris, dirigée par le traître et frère
la truelle David Boubekeur, demandait de l’argent aux convertis pour
des raisons fallacieuses de formation !!! L’excellent imam Ammi Hassen en a parlé dans l’émission de Lalocale.com,
ce jour, en dénonçant cette pratique abjecte et indigne de la plus
grande mosquée de France. Mais cela peut-il étonner l’esprit averti ?
Certainement pas, nous avons été accoutumés par Boubekeur, à ce genre de
mascarade, ce n’est qu’une pratique naturelle de la mission de ce
personnage infâme. Croit-il une seconde, lui qui va plancher dans des
loges maçonniques et étaler son ignorance, que l’émir Abdelkader aurait
accepté une telle ignominie ? Certainement pas. Il ne me reste plus
qu’à lui souhaiter de se noyer dans sa honte.
6 - Lettre de René Guénon à Edmond Gloton du 17/05/1947
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2 commentaires:
De mon côté, de manière générale cette explication ne me remet pas les idées en place, je la trouve ambigüe à plus d'un titre, je ne sais pas ce qu'il en sera pour le reste du public à qui il faudrait remettre les idées en place.
En fait, ce sur quoi repose votre argumentation, c'est la supposée compétence de quelqu'un bien comme il faut? C'est assez périlleux comme position, parce que cette compétence peut être évaluée différemment selon le point de vue, et quelle autorité tranchera? Je ne crois pas que ce soit fortifier son argumentation que de s'appuyer sur quelqu'un qui serait un élu du consensus (note 3), d'autant que c'est un point de vue pour le moins personnel, et que même si c'était vrai ça ne voudrait rien dire. Qui sont les guénoniens aujourd'hui? Quelle unité désigne ce mot? Et quelle valeur cette étiquette peut-elle bien donner à ceux à qui on l'applique?
Voilà pourquoi je maintiens qu'un appareil critique n'a rien à faire avec l’œuvre de Guénon. Ceux qui veulent la connaître la liront eux-mêmes, pas besoin de leur prendre la main. Les commentaires ça intéresse ceux qui découvrent, lorsqu'ils connaissent ils se rendent compte ensuite à quel point ces commentaires sont faux et les ont inutilement alourdis des idées préconçues des commentateurs.
Vous me répondez "Contrairement à ce que dit l’auteur de la remarque, la mise à disposition de certains inédits est assez récente." C'est malheureusement bien ce que je dis, il y a encore des inédits, 60 ans après, délivrés au compte goutte (peut-être pour maintenir le suspense? je ne comprends pas). Et je ne parle pas de la qualité catastrophique des recueils déjà publiés, que ce soit par la présentation ou par la simple retranscription des textes. Quel intérêt que de passer 10 000 heures à compter les virgules du cours de philosophie? Il y en a certainement un, mais ce n'est pas ça la priorité!
Concernant les distinctions que vous faites, livres publiés du vivant de, correspondances, etc, je le vois d'une autre façon : les travaux recueillis dans les ouvrages posthumes ont pour la plupart été publiés en revue du vivant de Guénon, et certains inédits étaient destinés à l'être. Quel est donc leur point commun : c'est l’œuvre publique. Vient ensuite une autre catégorie à part, qui sont les cours de Guénon, pas vraiment privés, mais pas destinés non plus au public, et pas de la même teneur. Et enfin les correspondances, privées elles, dont beaucoup sont intéressantes certes, mais c'est bien l’œuvre publique la priorité n°1. C'est ça, la volonté de Guénon. Il n'a jamais demandé à ce qu'on publie ses correspondances ou ses cours de philo, par contre il a bataillé toute sa vie pour voir son œuvre publiée, bien présentée et disponible.
Concernant la note 2 :
"Une autre remarque s’impose encore, au sujet de l’emploi que nous faisons du mot « être » lui-même, qui, en toute rigueur, ne peut plus s’appliquer dans son sens propre quand il s’agit de certains états de non-manifestation dont nous aurons à parler, et qui sont au delà du degré de l’Être pur. Nous sommes cependant obligé, en raison de la constitution même du langage humain, de conserver ce terme même en pareil cas, à défaut d’un autre plus adéquat, mais en ne lui attribuant plus alors qu’une valeur purement analogique et symbolique, sans quoi il nous serait tout à fait impossible de parler d’une façon quelconque de ce dont il s’agit ; et c’est là un exemple très net de ces insuffisances d’expression auxquelles nous faisions allusion tout à l’heure. C’est ainsi que nous pourrons, comme nous l’avons déjà fait ailleurs, continuer à parler de l’être total comme étant en même temps manifesté dans certains de ses états et non manifesté dans d’autres états, sans que cela implique aucunement que, pour ces derniers, nous devions nous arrêter à la considération de ce qui correspond au degré qui est proprement celui de l’Être (1)."
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1 - Voir Le Symbolisme de la Croix, pp. 22-23.
Les États multiples de l'être, avant-propos
Cordialement.