Voici une liste (pas forcément exhaustive) des numéros des Études Traditionnelles/Voile d'Isis dans lesquels se trouvent normalement des textes de Guénon. Ceux qui ont pu être consultés, exploités et comparés avec le contenu des recueils papiers ont été surlignés en vert. Le reste est encore à faire.
Un premier constat est qu'aucun recueil papier n'est épargné, ils sont tous plus ou moins fautifs, comme on peut le voir avec ces quelques exemples d'erreurs.
La liste sera tenue à jour au fur et à mesure. Regrouper tous ces numéros sera sûrement long et difficile, le concours d'aimables lecteurs en possession de certains d'entre eux dans cette liste serait le bienvenu. Pour cela, il suffit de scanner les pages concernées (pour les traiter à l'OCR, il faut qu'ils soient nets, en niveaux de gris de préférence, et 200 dpi ou plus, JPEG ou PNG plutôt que PDF), et de les envoyer ici, ils seront ensuite comparés avec le contenu des recueils papiers. La liste ci dessous sera mise à jour au fur et à mesure qu'elle pourra être complétée, de même bien sûr que les recueils posthumes.
Voile d'Isis :
- 1925 : avril (64), octobre (70)
- 1926 : avril (76), mai (77)
- 1927 : mai (89)
- 1928 : mai (101), octobre (106)
- 1929 : février (110), mai (113), juin (114), juillet (115), août-septembre (116-117), octobre (118), novembre (119), décembre (120)
- 1930 : janvier (121), février (122), mars (123), juin (126), juillet (127), octobre (130), novembre (131), décembre (132)
- 1931 : janvier (133), février (134), mars (135), avril (136), juin (138), juillet (139), août-septembre (140-141), octobre (142), novembre (143), décembre (144)
- 1932 : janvier (145), février (146), mars (147), avril (148), mai (149), juin (150), juillet (151), août-septembre (152-153), octobre (154), novembre (155), décembre (156)
- 1933 : janvier (157), février (158), mars (159), avril (160), mai (161), juin (162), juillet-août (163-164), septembre-octobre (165-166), novembre (167), décembre (168)
- 1934 : janvier (169), février (170), mars (171), avril (172), mai (173), juin (174), juillet (175), août-septembre (176-177), octobre (178), novembre (179), décembre (180)
- 1935 : janvier (181), février (182), mars (183), avril (184), mai (185), juin (186), juillet (187), août-septembre (188-189), octobre (190), novembre (191), décembre (192)
Études Traditionnelles :
- 1936 : janvier (193), février (194), mars (195), avril (196), mai (197), juin (198), juillet (199), août-septembre (200-201), octobre (202), novembre (203), décembre (204)
- 1937 : janvier (205), février (206), mars (207), avril (208), mai (209), juin (210), juillet (211), août-septembre (212-213), octobre (214), novembre (215), décembre (216)
- 1938 : janvier (217), février (218), mars (219), avril (220), mai (221), juin (222), juillet (223), août-septembre (224-225), octobre (226), novembre (227), décembre (228)
- 1939 : janvier (229), février (230), mars (231), avril (232), mai (233), juin (234), juillet (235), août-septembre-octobre (236-237-238), novembre-décembre (239-240)
- 1940 : janvier (241), février (242), mars (243), avril (244), mai (245), juin (246)
- 1945-1946 : octobre-novembre 1945 (247), décembre 1945 (248), janvier-février 1946 (249), mars-avril (250), mai (251), juin-juillet (252), août (253), septembre (254), octobre-novembre (255), décembre (256)
- 1947 : janvier-février (257), mars (258), avril-mai (259), juin (260), juillet-août (261), septembre (262), octobre-novembre (263), décembre (264)
- 1948 : janvier-février (265), mars (266), avril-mai (267), juin (268), juillet-août (269), septembre (270), octobre-novembre (271), décembre (272)
- 1949 : janvier-février (273), mars (274), avril-mai (275), juin (276), juillet-août (277), septembre (278), octobre-novembre (279), décembre (280)
- 1950 : janvier-février (281), mars (282), avril-mai (283), juin (284), juillet-août (285), septembre (286), octobre-novembre (287), décembre (288)
Bonjour,
RépondreSupprimerEncore merci pour cet énorme travail.
J'aimerais partager avec vous un mail qui m'a été envoyé par l'auteur du film "la révélation des pyramides" en réponse a un message que je lui avais envoyé sur Guénon :
"Compte tenu d'un emploi du temps chargé (trois procès en cours), je vais devoir remettre cette critique pour fin décembre, mais ce sera du sérieux : 60 pages environ sur la vie mirifique de René Guénon, maître spirituel pour les uns, doxographe envieux et manipulateur pour les autres, érudit encore pour les derniers... Je n'oublie pas ce que je dis que je ferai !"
Ayant discuté face à face avec ce monsieur, il se situe clairement dans le groupe qui pense que Guénon est un "doxographe envieux et manipulateur". Savez-vous quel source utilisera t-il pour confirmer ce mensonge? Il y a peut-être des biographies mensongères sur Guénon dont je n'ai pas connaissance...
Encore, savez-vous de quoi il parle?
RépondreSupprimer"Si j'entends déboulonner René Guénon, ce n'est pas pour le plaisir d'attaquer un absent, etc. c'est notamment afin de montrer que ses propres apports ne l'ont pas même aidé - lui - à avoir une santé physiologique et morale au dessus de l'ordinaire, ce qui en montre selon moi les limites assez rapidement. En outre, je le considère comme un doxographe et non ce qu'il est montré être (foison d'images superposées, qui vont de l'érudit à l'ange incarné etc.), et un pur produit de son époque, obsédé de sociétés secrètes et d'"initiation" délirantes, un manipulateur pratiquant par dessous les mêmes turpitudes que ceux qui l'attaquaient... Je montrerai cela grâce à ses courriers et à ceux de son entourage, ainsi que par les articles rares ou presqu'inédits, à peine ébauchés et assez révélateurs des doutes et des incertitudes quant à ses affirmations pourtant fortement dogmatiques, etc. Ceci dit, je montrerai tout autant, et avec
le même plaisir, la qualité d'ensemble de son travail et son utilité, nonobstant la quantité de lecteurs qui se sont fourvoyés par lui... Quant vous parlez de l'oeuvre de Guénon, me vient un sourire malsain : elle n'est qu'un très pâle reflet de la philosophie des Anciens, qu'il a plus ou moins grapillée et le plus souvent sans la comprendre, à cause justement de son obsession de l'initiation, ce qui est assez comique, certes, mais aussi pathétique... Cela vous donnera du grain à moudre et vous otera probablement l'envie de considérer d'autres personnes de cette manière... guénonienne.
Heureuse journée et merci !"
Bonjour, merci à vous.
RépondreSupprimerIl est seul responsable de ses affirmations, je trouve ça assez vague, même si c'est grandiloquent. Je note comme particulièrement révélateur :
"Quant vous parlez de l’œuvre de Guénon, me vient un sourire malsain"
Jacques Grimault
Pas étonnant de la part d'un partisan de Paul le Cour et de l' "art goth" de Fulcanelli que de vouloir s'en prendre à Guénon. Évidemment Grimault comme ses prédécesseurs ne peut pas attaquer les doctrines que Guénon a exposées (qui montrent en négatif les lacunes de ces milieux en terme de connaissance réelle), alors il va essayer de l'attaquer sur sa personne, comme si cela pouvait atteindre les doctrines en question. Ce n'est pas le premier, et ce ne sera pas le dernier, et c'est toujours du recyclage plus ou moins retravaillé, fait d'un mélange de vrai, de déformé et d'inventions pures et simples, en suivant la logique "calomniez, il en restera toujours quelque chose". Le fait est que l'individualité René Guénon n'a aucune importance en elle-même.
Ce que l'on remarque surtout en lisant les recension de Guénon, c'est que les petits jeux de mots et de mesures en mètres auxquels se livre ce genre de personne sont loin d'être des nouveautés, c'est toujours les mêmes âneries qui sont ressassées et qui sont amenées comme des "révélations", pour tenter de tromper et d'abuser chaque nouvelle génération de public.
Ce monsieur peut s'agiter autant qu'il le veut, il arrivera peut-être à attirer l'attention de certains sur lui, ce qui semble être son objectif premier. Mais ses gonflages d'ego et ses réchauffés d'attaques personnelles porteront à faux, que ça lui plaise ou non. Ce n'est pas ainsi qu'il parviendra à pénétrer un domaine qui est manifestement hors de sa portée.
Oui, je suis bien d'accord avec vous. Et ceux qui s'intéresse tellement à la vie "extérieure" devrait pouvoir tirer un enseignement de l'histoire de Moise avec Al-Khidr dans la sourate XVIII.
RépondreSupprimerCe qui me paraît dangereux dans tout le travail qu'élabore Grimault, c'est la charge émotionnelle et tout public de ses documentaires. Ce n'est pas sans rappeler la phase de pseudo-restauration qui nous attend ! En sachant que Grimault est plutôt branché OVNI,l'ouvrage de Jean Robin "veilleurs, où en est la nuit" s'annonce prophétique ! Je viens d'ailleurs de le finir, c'est très troublant mais les événements correspondent assez bien. A lire absolument.
Et je crois que l'oeuvre documentaire de Grimault aura un grand rôle à jouer dans l'instauration de la Grande Parodie.
Restons attentifs...
Un grand rôle je ne sais pas, mais il semble en effet prendre part à tout un courant qui concourt plus ou moins directement à ça, comme beaucoup d'autres choses assez diverses.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerAvez-vous à disposition une version plus exploitable (notamment pour l'extraction et la recherche précise) que le format pdf (par exemple XML ou SQL) de votre travail ?
Comment vous joindre autrement que par les commentaires du blog ?
YF
Bonjour,
RépondreSupprimerJe ne vois pas quelles difficultés pose ce format pour ce dont vous parlez. Comme indiqué plus haut, vous pouvez écrire à cette adresse : scansrevues@gmail.com
Bonjour,
RépondreSupprimerUn homme nommé Jean-Michel Mathonière raconte que Guénon n'y connaissait rien en compagnonnage. Il se trouve que je n'y connais pas grand chose non plus, j'aimerais donc avoir votre avis sur ces quelques lignes que Mathonière a posté sur son Facebook :
" René Guénon ne s'est pas revendiqué de connaissances compagnonniques particulières. Il évoque en fait assez peu ce sujet (le titre des deux volumes du recueil posthume d'articles, "Études sur franc-maçonnerie et compagnonnage", est à cet égard trompeur). En revanche, lorsqu'il évoque plus largement la question de la Maçonnerie opérative, c'est en réalité à la "filiation" Stretton qu'il se réfère, ce qui fragilise évidemment l'intérêt de la chose. Mais tout cela n'a guère d'importance aux yeux de certains "guénonolâtres" pour qui tout ce qu'a dit le Maître est égal, voire supérieur à parole d'Évangile… Tu as la trace d'une passe d'armes que j'ai eue avec l'un d'entre eux dans mon "Serpent compatissant"."
Et :
"Pour résumer ce que j'ai écrit à ce propos dans plusieurs textes, dont le principal était paru dans la revue "La Règle d'Abraham" et a été repris dans mon "Serpent compatissant", Guénon ne connaissait des compagnonnages français de son époque que ce qu'il avait pu lire dans "Le Voile d'Isis" et ce qu'avait pu lui en dire les rares auteurs Compagnons qui y avaient collaboré, eux-même fortement marqués par les idées occultistes du temps. Il n'avait manifestement pas connaissance du seul ouvrage historique à caractère universitaire existant à son époque, "Le Compagnonnage" d'Étienne Martin-Saint-Léon (1901). Ce qui fait singulièrement peu… Or on ne peut élaborer une vision générale, métaphysique ou historique, qu'en ayant une base suffisante de données. De fait, dire notamment que franc-maçonnerie et compagnonnage (au singulier) sont deux branches d'une même organisation primitive, est une erreur historique, d'une part, et même, d'autre part, une erreur sur le plan métaphysique car ce qui serait éventuellement acceptable dans le principe, ne peut l'être en réalité dès lors qu'on envisage la chose sous une forme qu'elle n'a jamais eu, celui "d'organisation". Compagnonnages, au pluriel, et franc-maçonnerie partagent certains substrats culturels, au sens large et imprécis du terme, sans nécessairement avoir à posséder de relations organiques."
Mais encore :
"Du point de vue de l'historien, toute l'œuvre de Guénon s'inscrit nettement dans le sentimentalisme néo-occultiste de son époque. Elle n'est aucunement intemporelle. Ce que je regrette profondément pour une part car sa lecture a nourri ma jeunesse… Mais les progrès que j'ai pu faire et contribuer à faire faire à quelques autres chercheurs en matière d'histoire des compagnonnages, ces progrès résultent pour une bonne part de la distanciation critique vis-à-vis de certaines théories "ésotériques" quant à leur sujet, dont Guénon. Dès l'instant où nous avons accepté la pluralité des origines en lieu et place d'une unité factice en forme d'impasse, nous avons enfin trouvé et déchiffré sans difficultés majeures des sources documentaires nouvelles quant à l'histoire ancienne des compagnonnages."
En complément de la réponse plus bas, voilà d'abord une note, où Guénon, lorsqu'il évoque Stretton, rappelle bien la mise en garde générale qui le concerne :
Supprimer"On pourrait peut-être objecter que la documentation inédite donnée par le Speculative Mason, concernant le swastika, provient de Clément Stretton, et que celui-ci fut, dit-on, le principal auteur d’une « restauration » des rituels opératifs dans laquelle certains éléments, perdus à la suite de circonstances qui n’ont jamais été complètement éclaircies, auraient été remplacés par des emprunts faits aux rituels spéculatifs et dont rien ne garantit la conformité avec ce qui existait anciennement ; mais cette objection ne vaut pas dans le cas actuel, parce qu’il s’agit précisément de quelque chose dont on ne trouve aucune trace dans la Maçonnerie spéculative."
La lettre G et le swastika
Ensuite, voici des extraits d'articles complétant le sujet, par Denys Roman (correspondant régulier de René Guénon) :
"L’article de M. Berger semble surtout destiné à discuter deux des interprétations données par Guénon (1). L’auteur voit dans la seconde de ces interprétations (G initiale de Géométrie) une « rectification » de la première (G initiale de God), oubliant simplement qu’« un symbole qui n’aurait qu’un sens ne serait pas un véritable symbole » (2). À ce compte, il aurait pu aussi considérer comme une autre contradiction une citation d’Oswald Wirth, reprise par Guénon, et affirmant que la Gnose parfaite est figurée en Maçonnerie par « la lettre G de l’étoile flamboyante » (3). Mais c’est surtout deux assertions de Guénon que combat M. Berger : celle qui fait du G un équivalent symbolique du iod hébraïque ; et celle selon laquelle « d’après certains (4) rituels opératifs, la lettre G est figurée au centre de la voûte… et un fil à plomb, suspendu à cette lettre G, tombe au centre d’un swastika tracé sur le plancher (5) ». L’auteur reproche notamment à Guénon de s’être inspiré en l’occurrence de la correspondance de Clément Stretton, diffusée par la revue The Speculative Mason. Et il trouve regrettable que Guénon ait « éprouvé le besoin de recourir à l’autorité d’une source aussi sujette à caution ».
Quelles qu’aient pu être les informations de M. Berger concernant Clément Stretton, nous pensons que Guénon devait en savoir incomparablement davantage. Au début de sa carrière en effet Guénon fut en relation suivie avec plusieurs des derniers « survivants » de la H. B. of L., qui lui fournirent notamment les renseignements relatifs à l’origine du spiritisme. Nous pensons que c’est grâce aux documents de cette organisation, une des dernières manifestations de l’hermétisme occidental, que Guénon put avoir connaissance de la doctrine des derniers Maçons opératifs qui n’avaient toujours pas pardonné à la Grande Loge d’Angleterre le schisme « spéculatif » de 1717, et qui refusaient obstinément d’admettre dans leurs rangs quiconque portait le nom abhorré d’Anderson. Deux siècles avaient passé, la Maçonnerie s’était répandue par le monde. Eux, ils n’avaient pas bougé dans leur « fidélité » et dans leurs rancœurs. Ils avaient vu certaines de leurs Loges se transformer en Trade-Unions (c’est-à-dire en syndicats) (6), et plusieurs de leurs membres adhérer à la Co-Masonry (Maçonnerie mixte) et même aux organisations « irrégulières » de John Yarker (Rite de Memphis-Misraïm). Mais tout ne valait-il pas mieux que de s’agréger aux Spéculatifs ? Ils ne sont pas rares, les théologiens devenus hérésiarques à force d’ultra-orthodoxie (7)."...
..."C’est un de ces irréductibles, Clément Stretton, qui, voyant l’irrémédiable décadence de l’Ordre opératif, communiqua par lettres, notamment à John Yarker, certaines informations dont l’utilisation ultérieure par la revue The Co-Mason, devenue – ô ironie des mots ! – The Speculative Mason, n’avait rien à apprendre à René Guénon, qui en connaissait bien auparavant, et par un autre canal, tout l’essentiel. Seulement, par une discrétion bien compréhensible, il attendait, pour en parler, qu’il en fût fait état publiquement. Et il est probable en effet que Stretton a parfois « enjolivé » les choses (nous pensons en particulier à un certain escalier à marches multiples, dont chacune correspondait à une clé différente) ; mais la plupart de ses renseignements sont exacts. Et il faut ajouter que The Speculative Mason fut un périodique maçonnique d’une exceptionnelle qualité. Il suffit pour s’en convaincre, de remarquer que Guénon, qui mentionnait très régulièrement ses articles, le faisait toujours élogieusement, et qu’à notre connaissance il n’a jamais formulé la moindre critique contre le contenu des dits articles."
Supprimer-----
1 - Voir La Grande Triade, ch. XXV, et Symboles fondamentaux de la Science sacrée, ch. XVI.
2 - Cette expression, aux termes près, est empruntée à M. J. Corneloup, auteur dont les conceptions sont cependant en général fort éloignées de celles de Guénon. (Cf. Études sur la F.-M., II, 140.)
3 - Cf. Études sur la F.-M., II, 259.
4 - C’est nous qui soulignons le mot certains. En effet, à lire M. Berger, on pourrait croire que Guénon attribuait à toutes les Loges opératives la pratique dont il s’agit. Or, personne n’a été plus conscient que cet auteur de la multiplicité des Rites maçonniques, multiplicité qui doit remonter à une antiquité fort reculée.
5 - La Grande Triade, p. 205.
6 - Cf. Études sur la F.-M., II, 180. Guénon donne là quelques indications sur les conséquences rituelles de ce fait assez peu connu.
7 - Par ce mot assez peu adéquat d’« ultra-orthodoxie », nous avons voulu désigner cette mentalité surtout « formaliste » qui attache à l’accessoire autant de prix qu’à l’essentiel. En 1717, l’heure était sans doute venue d’une « réadaptation » de la Maçonnerie opérative ; car les « opérations » véritables avaient cessé depuis longtemps. Malheureusement, cette tâche fut confiée à Anderson, et que fit-il ? Alors qu’il eût fallu à tout prix conserver les Old Charges, il les brûla. Quant aux Loges demeurées « opératives », il semble bien que leurs dirigeants aient fait piètre figure en face d’un Anderson et d’un Désaguliers. Les attitudes successives du duc de Wharton n’ont pas servi leur cause. Et que dire de ceux qui fondèrent des organisations anti-maçonniques, comme les Gregorians et surtout les Gormogons, dont le nom seul eût dû leur inspirer une salutaire terreur ? Il fallut attendre 1751 pour qu’une « réaction » saine fût instaurée ; ce fut la fondation, par des Maçons irlandais résidant à Londres, de la Grande Loge d’Athol qui, en un demi-siècle, allait « retourner » la situation, et, sauvant tout ce qui pouvait encore être sauvé, devait assurer, à l’« Union » de 1813, le triomphe des conceptions des « Anciens » sur celles des « Modernes »."
Denys Roman, René Guénon et la lettre G
"Ailleurs, M. Berger croit voir une contradiction entre l’assertion de Guénon disant que « la première pierre doit être placée à l’angle Nord-Est de l’édifice » et l’emplacement assigné à cette pierre par le Dumfries n° 4 : l’angle Sud-Est. Et il ajoute : « René Guénon semble s’être inspiré pour ceci, comme en certaines autres occasions, de ce que Stretton avait laissé transpirer dans sa correspondance avec J. Yarker au sujet de la Maçonnerie opérative à laquelle il appartenait. » Nous pouvons assurer M. Berger que Guénon, tout en attachant beaucoup d’intérêt à la documentation de Cl. E. Stretton et de son école, en connaissait aussi les limites et les a parfois signalées. De toute façon, la « prise de possession de l’angle Nord-Est de la Loge » constitue bien aujourd’hui la dernière étape de l’initiation au grade d’Apprenti."
SupprimerDenys Roman, Lumières sur la Franc-Maçonnerie des anciens jours
Bonjour,
RépondreSupprimerPour l'accusation de guénolâtrie, c'est du chamaillage de cour de récré, ce qui n'est pas très amusant. Pour ce qui est du "sentimentalisme", cette personne n'est pas en reste, puisque Guénon semble pour elle ce que MF James décrivait pour elle-même comme "un amour déçu" de jeunesse. S'il n'aime pas lire Guénon il n'est pas obligé de le faire, mais qu'il cesse d'en parler à tort et à travers, ça lui évitera d'être ridicule. Par exemple, Guénon n'a jamais nié les divisions internes aux sein du Compagnonnage :
"Les Compagnons ne sont-ils pas divisés en plusieurs rites rivaux, et qui se sont souvent trouvés en hostilité plus ou moins ouverte ?"
René Guénon, Le Compagnonnage et les Bohémiens
De manière générale il serait assez triste de voir un membre d'une organisation initiatique revendiquer fièrement sa dépendance à la méthode historique. Heureusement que tous les compagnons ne sont pas, comme ce monsieur, à la remorque des milieux universitaires, sinon ce serait déjà une tradition éteinte.
Au début, j'ai supposé que cet homme était un compagnon, mais j'ai l'impression que non en fait, il ne doit même pas estimer que c'est nécessaire pour connaître réellement une organisation encore vivante. La tradition orale, pour lui ça ne doit avoir aucune valeur, tout est écrit dans les livres. Bref, c'est un historien tout ce qu'il y a de plus profane et moderne. Il est irrité par le peu de cas que Guénon faisait de la démarche des gens comme lui, vexé comme d'autres avant lui. C'est assez banal...
C'est assez incroyable, il est bien compagnon.
RépondreSupprimerVoilà un de ses articles, où il parle notamment de Guénon :
http://compagnonnage.info/blog/blogs/blog1.php/2010/11/06/traditiontransmissioncompagnonnages
Ce que je ne comprends pas c'est ce que représente pour lui l'initiation? A l'entendre tout n'est qu'affaire de documents. C'est bien triste tout ça, d'autant qu'en tant que spécialiste des documents écrits il n'est pas très soigneux. Dans les extraits que vous avez donnés plus haut, il attribue des tas de choses à Guénon, sous prétexte que celui-ci ne parlerait pas de tel sujet ou ne citerait pas telle source. Est ce que cela peut être une preuve de la méconnaissance de Guénon à cet égard? Il serait bon qu'il se renseigne sur la rigueur élémentaire qui va normalement avec cette démarche d'historien qu'il prône, ce lui serait d'autant plus profitable qu'il ne semble pas vouloir tirer bénéfice d'une autre approche.
Oui je suis bien d'accord. C'est un peu ce que je pensais. Je lui ai donc dit, mais rien y fait. Il me répond ceci :
RépondreSupprimer"La négation de la compétence de l'historien à se mêler des sujets touchant à l'ésotérisme constitue précisément un des symptômes les plus caractéristiques, et j'ajouterai des plus intolérables, de la guénonolâtrie. Quand un fait historique peut venir appuyer le discours, il est employé comme référence indiscutable ; quant il dément l'hypothèse (car après tout, ce ne sont que des hypothèses…), il est a minima suspect… et l'on dégaine de préférence l'argument selon lequel l'histoire, avec un petit h, est de toutes les façons incompétente à ce niveau métaphysique ! Quant aux traditions orales, éternel argument permettant de zapper tout ce qui contredit les affirmations dogmatiques des "grands initiés", elles sont dans le cas des compagnonnages de mieux en mieux connues et, de fait, cela vient contredire à leur racine même la majeure partie de ces affirmations : au cours du XIXe siècle, il est bien peu de légendes et traditions orales qui n'ont laissé aucune trace dans les écrits, imprimés ou manuscrits, et l'étude de la genèse de ces "traditions" démontre à l'envie que l'essentiel provient… de la lecture mal digérée de la littérature maçonnique et occultiste de l'époque !"
"Quant à me qualifier d'universitaire, c'est ignorer mon parcours… Ce qui aurait été une insulte pour moi il y a trente ans en arrière (je prie d'ailleurs ceux à qui, à cette époque, il m'est probablement arrivé de l'infliger, de bien vouloir me pardonner), est presque un compliment aujourd'hui."
Si il est bien compagnon, tout ceci est étrange. Comment peut-il dire cela sans contradiction avec lui-même?
Le problème de la méthode historique c'est bien ce qu'elle nie de parti pris. C'est comme un accusé qui se verrait obligé d'apporter la preuve de son innocence. D'ailleurs l'attitude de ces gens là a tout d'un tribunal de guerre. Mais contre quoi sont ils en guerre si ce n'est justement ce domaine initiatique qui les dépasse? Il répond sur le fait de nier des preuves factuelles, par quel mécanisme mystérieux la non soumission à la méthode historique conduirait à cette extrémité? Alors que c'est l'attitude la plus ouverte au contraire.
RépondreSupprimerC'est comme la confusion de l'irrationnel et du supra-rationnel. Ce dernier qui dépasse la raison ne s'y oppose absolument pas contrairement à l'irrationnel, il n'est simplement pas sur le même niveau que ces deux opposés. De même, la métaphysique dépasse la logique, pourtant son exposition se fait forcément en accord avec cette logique, qui est un reflet de ses principes dans le domaine de l'entendement humain.
Et pour ce qui est des hypothèses, c'est assez ironique vu qu'il n'y a justement rien de plus hypothétique que l'histoire au sens où il l'entend, qui est remise en cause tous les 4 matins. C'est lui qui veut imposer au reste du monde son point de vue particulier et son ignorance.
C'est amusant à quel point sa réponse fourmille de contradictions. La tradition orale serait d'autant plus importante qu'elle aurait été écrite? C'est assez tordant.
Pour ce qui est de la qualification d'universitaire, je ne la lui ai jamais attribué, j'ai juste constaté qu'il était à leur remorque, comme il le dit lui même, de façon assez confuse du reste.
Enfin il ne la suit même pas en toute rigueur sa méthode, comme dit plus haut. C'est bien lui qui viole la logique et personne d'autre.
Je ne sais pas, c'est son problème. Ce qui est dommageable c'est que des personnes comme ça font beaucoup de mal dans des milieux initiatiques où ils n'ont rien à faire.
Il finit par ce coucher sur ceci (je lui ai donné vos arguments avec lesquels je suis d'accord) :
RépondreSupprimer"Un petit mot avant de m'absenter plus ou moins pour quelques jours. Votre ton et votre pseudo argumentation sont inquiétants, mais sont hélas une des marques caractéristiques des guénonolâtres que je dénonce… Ce débat n'est pas un match de basket ou de foot, Guénon n'a nul besoin de supporters surexcités ! Pour ma part, je clos là le débat. Lisez donc un peu mes travaux avant de partir dans des diatribes sans intérêt."
C'est toujours une joie de remettre à leur place les gens qui croient détruire Guénon parce qu'ils ont décelé une faute de frappe dans son œuvre (j'abuse, mais c'est presque ça!).
Dans une autre intervention vous dite que les ouvrages biographiques sur Guénon ne vous intéresse pas, car Guénon lui-même a mis en garde contre ce genre d'entreprise, toujours inutile pour comprendre une œuvre. Mais je me suis laissé allé à lire "René Guénon, Témoin de la Tradition" de Jean Robin, et à vrai dire, la thèse m'a assez convaincu sur la fonction réellement prophétique de Guénon. L'avez-vous lu? Si oui, qu'en avez-vous pensé?
Ah non c'est bien ça, il n'est pas du tout compagnon mais seulement un historien profane :
RépondreSupprimerhttp://www.gadlu.info/conference-a-istres-le-symbolisme-du-compagnonnage.html
S'il n'y avait pas eu ce commentaire de sa part j'aurais eu des doutes, tellement il est présenté partout comme spécialiste reconnu et expert en compagnonnage. Un point de vue tout extérieur et superficiel, reconnu par des gens qui pensent en profanes, les mêmes qui reconnaissent une autorité aux orientalistes prétendant comprendre les doctrines hindoues mieux que les hindous eux-mêmes.
Je ne vois pas quelle faute il a décelé dans les ouvrages de Guénon.
Je ne sais pas si ça vaut le coup de parler avec ce genre de personne de Guénon, s'il est ouvertement hostile à ce dernier ça le regarde, c'est déjà bien qu'il l'avoue. Quant au match, excusez moi mais je suis un peu d'accord, c'est ce que vous organisez. Je n'ai pas écrit sur son facebook, et il n'a pas écrit sur mon blog, et je serais pour que ça reste ainsi, je n'ai fait que vous parler à vous. Je ne comprends pas l'intérêt d'aller le chercher pour tenter de lui faire comprendre ceci ou cela. Ca me fait un peu penser à la parabole de la paille et de la poutre.
Je l'ai lue il y a quelques temps, c'est peut-être la moins mauvaise des biographies. J'ai reconnu les éléments biographiques affirmés par Clavelle où ont puisé la plupart des biographes en citant leur source ou non, à côté de ça, d'extraits de correspondances et d'autres éléments intéressants, il y a toute une lecture particulière de Robin, des affirmations gratuites, une sorte de fascination pour Guénon, désordonnée et par endroits confinant au délire (agrémenté comme souvent d'illustrations distrayantes qui ressemblent un peu à des diapos de vacances), et je trouve ça insultant. Mais c'est juste mon avis.
Quel est le sens où vous entendez le mot prophète, au sens religieux? au sens de quelqu'un qui annonce des calamités? Je ne vois pas de sens qui convienne vraiment à Guénon.
Quelle est réellement la fonction de Guénon? Qui est capable de dire ça?
Deux ans plus tard, je découvre cet échange entre un anonyme (dont je connais par ailleurs le nom) et un pseudonyme (que je ne connais pas). J'aime bien savoir à qui je parle. Alors, comment qu'il se nomme le grand initié ? Pas d'inquiétude, c'est simplement par correction parce que j'ai franchement autre chose à faire, tant sur le plan des recherches historiques que sur celui du travail initiatique, que de croiser le fer avec un Guénonolâtre… Si vous ne voulez pas vous dévoiler sur votre blog (j'imagine que ce n'est pas par manque de courage mais simplement parce que vous croyez incarner une pure fonction métaphysique ?), vous pouvez tout à fait m'envoyer un message privé par le biais de mon blog ou bien de Facebook.
SupprimerMon identité n'est pas spécialement secrète, mais elle est privée. Je n'ai pas dévoilé votre vie privée, libre à vous d'être une personne publique. Je ne vois pas ce que nous avons à nous dire, ma vie est tout à fait banale, je suis sûr qu'elle vous intéressera aussi peu que la vôtre m'intéresse.
SupprimerC'est votre ami qui m'a interpellé ici et qui a voulu établir une communication entre vous et moi, je ne pouvais pas savoir qu'il faisait cela dans votre dos, et je n'ai pas pu lire vos interventions sur votre mur facebook, je n'y ai pas accès, n'ayant pas de compte facebook, donc voyez cela avec lui.
"j'ai franchement autre chose à faire, tant sur le plan des recherches historiques que sur celui du travail initiatique"
Voilà, on a tous des choses plus intéressantes à faire que des chamailleries de bac à sable.
Ne vous excusez pas, je suis totalement d'accord sur les "matchs". Mon but n'était pas de créer du chaos mais de rétablir une vérité, au moins la dire. Se moquer de Guénon sur Facebook (donc en public) appelait une réponse.
RépondreSupprimerAvez-vous des exemples sur les affirmations gratuites de Jean Robin confinant au délire? Cela m'intéresse.
Le sens du mot prophète? Jean Robin parle de tulkou, ou métempsychose de saint. Ibn Arabî parle du rôle des quatre immortels (Jésus, Hénoch, Elie, Al-khidr), et chacun d'eux reste sur terre en prenant des formes différentes à chaque fois, si j'ai bien compris...
Jean Robin dit que Guénon serait Elie... Il pense que grâce à ses correspondances et à ce qu'il a dit parfois à ceux qui l'ont rendu visite, on peut en conclure la fonction de Guénon. Sa vie d'ailleurs correspond bien à ce que dit Ibn Arabi de la fonction des rares afrâd qui ont reçu comme injonction divine d'apporter une guidance visible, tout en étant rattacher à aucune religion ou tradition et à ne pas avoir de disciple... Je ne sais pas, ça se tient.
Et que penser de l'informateur de Jean Robin surnommé "Pierre" qui aurait réussit à s'infiltrer dans la "société de celui qui doit venir"... j'avoue que je reste sceptique, mais je reste attentif à ce qu'il raconte.
Je ne crois pas que le tulkou soit un prophète, quant à une métempsychose de saint je ne vois même pas le rapport, la métempsychose ça ne désigne même pas un être mais un transfert d'éléments psychiques.
RépondreSupprimerCa fait partie de ce que j'appelais son délire. Elie, pourquoi pas Jean-Baptiste comme disaient les disciples de Schuon?
Que Guénon ait un rapport avec les afrâd c'est plus que probable, mais faire des affirmations allant plus loin à ce sujet ne me semble pas sérieux. A part un extrait de correspondance, de quels éléments dispose-t-on à ce sujet? Pas grand chose. Et au passage c'est complètement faux de dire que Guénon n'était rattaché à aucune tradition.
Ca aussi c'est dans la biographie? Je ne m'en rappelle même pas. Mystification du plus mauvais goût...
Tout cela a une allure de mauvais roman policier. Je persiste à penser que ce n'est pas ça qui est le plus digne d'intérêt chez Guénon, au contraire ça parasite complètement l'accès à l’œuvre, qui est déjà assez dense à assimiler et nécessite assez d'efforts comme ça, pour se disperser avec ces ragots de tabloids.
Non ce n'est pas dans la biographie, mais je voulais dire par là qu'il n'avait pas une fonction propre à une tradition particulière.
RépondreSupprimerPour ce qui est des tulkous, voilà ce que Robin en dit : "Le cas des tulkous est en fait une spécification de la métempsychose des Grecs, c'est à dire la transmission d'un être à un autre, après la désagrégation du composé humain, d'élément psychique plus ou moins importants, et ayant conservé une plus ou moins grande cohésion ; ce qui n'a pas plus de rapport avec la réincarnation que l'hérédité psychique la plus "ordinaire" par exemple."
Il rapproche cela de cette information que Guénon donne dans une correspondance : "Chaque fois que je me suis servi ainsi d'autre signatures, il y eut des raisons spéciales..., représentant, si l'on peut dire, des "entités" réellement distinctes", vous la connaissez.
Il rapproche évidemment cela de ce que Guénon dira à Coomaraswamy sur Al-Khidr. Et surtout du pseudonyme (ou entité) Le Sphinx adopté par Guénon, qui est pour Robin l'entité (qu'il qualifie de "collective") qui manifeste une fonction spirituelle évidente.
Il est vrai que tout ceci rappelle étrangement "les quatre vivants" de l'apocalypse de Saint Jean qui représente chacun une composante du Sphinx.
Ce qui renvoie aux quatre immortels d'Ibn Arabi, dont fait partie notamment Al-Khidr. Ainsi cela permet de mieux comprendre la relation de Guénon à ce dernier, et par extension aux 3 autres immortels (car plusieurs tulkous existant simultanément en une personne est tout à fait possible selon la tradition tibétaine, d'où le Sphinx d'ailleurs).
Enfin, je ne veux pas créer de débat stérile, seulement je trouve ça assez digne d'intérêt.
Voilà ce que dit Guénon des tulkous :
RépondreSupprimer"[...] les tulkous, que la plupart des Européens appellent fort improprement des « Bouddhas vivants », et qui, en réalité, ne sont pas autre chose que les supports humains de certaines influences spirituelles."
ET, janvier-février 1947, comptes rendus de livres, Robert Bleichsteiner – L’Église jaune
Donc au passage, il ne peut pas y avoir plusieurs tulkous dans la même personne, pour la simple raison qu'un tulkou est une personne.
Pour la métempsychose ça a au contraire un rapport avec l'hérédité psychique, puisque ça concerne des éléments du même domaine.
Les entités dont parle Guénon sont comme des vêtements, rien de plus. Guénon les utilisait principalement pour s'adresser à des publics bien spéciaux, c'est ce qui différencie les diverses signatures, et non le fond qui est le même que celui présenté sous la signature René Guénon.
Qualifier le Sphinx d'entité collective? Pourquoi donc? Voilà le début de "L'Enigme", un article du Sphinx justement :
"Dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (numéro du 5 janvier 1914, Index Occultiste, p. 141), nous lisons ce qui suit, sous la signature N. Fomalhaut, pseudonyme astrologique de M. Charles Nicoullaud : « La France Antimaçonnique, 18 décembre 1913, publie une longue étude intitulée “À propos des Supérieurs Inconnus et de l’Astral”, qui est une discussion de différents articles parus dans la Revue. Cette étude est signée “Le Sphinx”. Le Sphinx est un animal fabuleux qui tient à la fois de l’homme, de l’aigle, du taureau et du lion. Avant de répondre, nous aimerions à savoir auquel de ces quatre termes (sic) nous avons affaire. Il est toujours très difficile et délicat de discuter avec des inconnus. »
Le Sphinx n’est pas tout à fait ce que pense M. Nicoullaud : ce prétendu « animal fabuleux » est en réalité un symbole, et, au lieu de « tenir » simplement des quatre composants énumérés ci-dessus, il en est la synthèse. Ses éléments ne se dissocient pas à volonté, et, si l’un quelconque d’entre eux venait à être isolé des autres, ce ne serait plus au Sphinx, évidemment, que l’on aurait affaire ; il faut donc bien se résigner à accepter la complexité de ce composé, si gênante qu’elle puisse être. Toute plaisanterie à part, il est fâcheux, lorsqu’on veut pénétrer la nature des mystérieux « Supérieurs Inconnus », de paraître ignorer, tout autant qu’un simple occultiste, la théorie de la multiplicité des états de l’être et de leur simultanéité, non seulement dans le Sphinx, mais même, plus simplement, dans le composé humain."
Et quelle différence de niveau entre le Sphinx et Palingénius par exemple?
Je ne dis pas que c'est stérile, par contre je trouve que Robin a vraiment un grain.
Diverses réponses à des attaques, dans les comptes rendus de revues, permettant de préciser un peu ce qui concerne ces signatures :
RépondreSupprimer"Pour le surplus, nous dirons au « Dr G. Mariani » : 1° Qu’il fait confusion entre des… entités diverses, dont les activités plus ou moins extérieures n’eurent jamais aucun rapport entre elles, et dont certaines ont d’ailleurs cessé d’exister depuis fort longtemps"
avril 1931
"3° Que, si étrange que cela puisse lui sembler, « la personnalité de René Guénon » nous importe peut- être encore moins qu’à lui, attendu que les personnalités, ou plutôt les individualités, ne comptent pas dans l’ordre des choses dont nous nous occupons ; et puis, après tout, est-il même bien sûr qu’il y ait actuellement par le monde quelqu’un qui porte ce nom ? Qu’on le prenne pour une pure désignation conventionnelle, adoptée pour la commodité du langage comme aurait pu l’être toute autre signature quelconque, c’est tout ce que nous demandons…"
octobre 1931
"3° que, depuis le temps assez lointain dont il parle, nous avons si peu varié qu’il pourra retrouver, sous la signature à laquelle il fait allusion, des articles dont le contenu est reproduit intégralement, avec d’autres développements, dans quelques-uns de nos livres les plus récents.
[...]- du reste, si on continue à nous… empoisonner avec la « personnalité de René Guénon », nous finirons bien quelque jour par la supprimer tout à fait ! Mais nos adversaires peuvent être assurés qu’ils n’y gagneront rien, tout au contraire…"
novembre 1931
"Notre œuvre est d’ailleurs rigoureusement indépendante de toute considération individuelle, et n’a par conséquent rien à faire avec ces choses qui ne peuvent véritablement intéresser personne ; et nous ajoutons même que nous ne voyons pas du tout pourquoi nous serions obligé de vivre toujours dans la peau d’un même personnage, qu’il s’appelle « René Guénon » ou autrement…"
mai 1932
"Pour le surplus, nous ne nous abaisserons pas à relever leurs misérables calembours ; nous leur dirons seulement qu’il n’y a aucun intérêt à s’occuper d’un nom qui ne représente pour nous rien de plus qu’une… signature, et auquel nous donnons tout juste autant d’importance qu’au vêtement que nous portons ou à la plume avec laquelle nous écrivons ; c’est exactement du même ordre, et cela ne nous touche pas davantage."
juillet 1932
"Puisqu’il se trouve que nos livres sont signés « René Guénon », la plus élémentaire correction exige que, quand on en parle, on reproduise ce nom tel quel, ne serait-ce que pour éviter toute confusion ; et, bien entendu, s’ils étaient signés… Abul-Hawl (dût le « F.'. Fomalhaut » en frémir d’épouvante dans sa tombe), ce serait exactement la même chose."
novembre 1932
"nous trouvons un article fantaisiste qu’on a cru spirituel d’intituler Entretiens d’Œdipe ; si on savait combien cela nous est égal, et comme certaines allusions qui veulent être perfides sont loin de nous toucher… d’autant plus loin que ceux de nous qu’elles prétendent viser sont morts depuis bien longtemps !"
février 1933
"Passons sur une fantaisie un peu forte sur nos « nom et prénom », dans lesquels M. paul le cour veut retrouver, tout comme dans les siens, son inévitable Aor-Agni ; cela ne nous intéresse pas plus que les dits « nom et prénom », eux-mêmes, qui ne sont en réalité pour nous rien de plus qu’une simple signature comme une autre, ce dont il ne semble pas se douter…"
septembre 1947
Je me suis mal exprimé. Le tulkous peut être le support de plusieurs influences spirituelles. C'est ce que dit David-Neel avec des termes peut-être moins appropriés : "certains lamas passent pour être, à la fois, le tulkous de plusieurs personnalité".
RépondreSupprimerPour ce qui est de la métempsychose, Robin parle de "spécification de la métempsycose des Grecs". Je dois avouer que je ne saurai pas définir les contours de cette spécification. Guénon parle "de transmission de certains éléments psychiques d’une individualité à une autre". Dans un autre passage, il est vrai, il parle de transmission d'élément d'ordre "inférieur".
Pour ce qui est des différentes entités, il y a évidemment aucune contradiction en Palingénius et Le Sphinx. Seulement le mystère réside en ce que Guénon, à un moment donné, a décidé de prendre Le Sphinx comme nouvelle entité pour s'exprimer. Ce qui n'est tout de même pas rien comme pseudonyme, je crois peut-être naïvement qu'il y a une énigme dans cette signature sous la plume de Guénon. Et j'aurai même tendance à suivre Robin qui voit là une preuve que Guénon à réaliser la synthèse des quatre composante (état primordial) pour s'identifier lui-même au Sphinx.
Pour ce qui est de l'entité collective, je n'ai moi-même pas très bien compris l'explication de Robin. Même si je suis parfois troublé par certaine de ses positions, je ne pense pas qu'il est un grain...
Je pense écrire le chapitre "René Guénon et l'énigme du Sphinx" tiré de "Le Royaume du Graal". Je vous ferai signe une fois terminer.
Et merci pour le travail que vous faites. Je vous encourage évidemment à continuer.
Juste une petite question avant de clore le sujet : pensez-vous que Guénon est infaillible?
RépondreSupprimerJ'ai de plus en plus tendance à le penser quitte à m'attirer les foudres des "ex-guénoniens"...
Infaillible en tant qu'individu, non, comme tout individu d'ailleurs, et comme il le reconnaissait évidemment lui-même. Il lui est arrivé de faire des erreurs d'observation et de se corriger ensuite, par exemple dans cette note d'un article de Regnabit :
Supprimer"Nous tenons à rectifier une inexactitude qui s’est glissée dans une note de notre article consacré aux marques corporatives (novembre 1925, p. 395), et que des amis provençaux nous ont obligeamment signalée. L’étoile qui figure dans les armes de la Provence n’a pas huit rayons, mais sept seulement ; elle se rattache donc à une série de symboles (les figures du septénaire) autre que celle à propos de laquelle nous en avions parlé. Seulement, il y a aussi en Provence, d’autre part, l’étoile des Baux, qui a seize rayons (deux fois huit) ; et celle-ci a même une importance symbolique assez particulière, marquée par l’origine légendaire qui lui est attribuée, car les anciens seigneurs des Baux se disaient descendants du Roi-Mage Balthazar."
À propos des signes corporatifs et de leur sens originel
(il lui est arrivé aussi de réviser sa position, non à cause d'une erreur mais par de nouveaux éléments de preuve, comme ceux de l'orthodoxie du Bouddhisme originel)
Mais la doctrine qu'il a pris le plus grand soin à exposer de façon à ce qu'elle soit accessible dans sa pureté, libérée des contingences individuelles autant que peut l'être une expression, forcément imparfaite par nature, pour moi cette connaissance à laquelle il conduit efficacement, elle est infaillible, et je suis encore frappé aujourd'hui par la qualité de son exposition, dont je n'ai même jamais trouvé l'équivalent ailleurs, mais bon je n'irai pas essayer de convaincre quelqu'un de ça, c'est ce que je pense en mon fort intérieur c'est tout.
Ca n'est pas évident ce qu'il y a derrière les mots. Mme David-Neel parle de personnalités, mais la personnalité dont parle Guénon, c'est le Soi, et si chaque être a son rapport particulier au Soi, je ne crois pas qu'on puisse parler de plusieurs Soi, mais seulement de plusieurs moi. Après je ne crois pas que les influences spirituelles s'identifient exactement au Soi, mais c'est plus quelque chose du domaine informel qui vient interagir avec le domaine individuel.
RépondreSupprimerOui il a pris Paligénius, le Sphinx, mais aussi AWY et d'autres encore paraît-il. Aucune de ces signatures n'est anodine, mais il est pourtant le premier à dire que ce ne sont que des vêtements, y compris la signature René Guénon, cf. le message juste au dessus (qui se veut exhaustif mais qui ne l'est peut-être pas) qui donne quelques détails sur ces signatures. Je pense que Guénon était simplement libéré des formes, quelles qu'elles soient.
Pour donner un exemple de signature collective, T., dans la Gnose, en est clairement une. Il y avait au moins Alexandre Thomas (d'où la signature T.) et René Guénon, qui d'autre part signaient respectivement dans la même revue Tau Marnès et Tau Palingénius pour leurs travaux séparés.
Ah entendu, bon courage!
Merci à vous, ça fait plaisir. Ca continuera, si Dieu veut.
Jean-Michel Mathonière : "Et quand je dis que je ne suis pas Compagnon du Devoir, je ne dis pas que je suis étranger à tous les compagnonnages… L'entendre aussi étroitement fait précisément preuve d'une mauvaise connaissance de ces milieux complexes."
RépondreSupprimer"Pour le reste, on pourra ergoter durant des centaines de pages : ni Guénon, ni les milieux traditionnels de sa succession ne connaissent le sujet des compagnonnages".
Quand il dit "pour le reste", il veut parler du fond du sujet. Je lui ai gentiment envoyé les citations de Guénon que vous m'aviez partagé et qui remettait en cause bien des choses qu'il attribuait à Guénon. Mais le fond du sujet n'a pas l'air de l'intéresser...
Il finit ainsi :
"Et j'ajouterai qu'ils ne connaissent pas davantage la question de la Maçonnerie opérative, mais fantasment sur elle. Il me semble essentiel, en matière de cheminement traditionnel, de s'inscrire dans la réalité et non dans le fantasme. D'où ma rigueur à l'encontre de tout ce qui se paye de mots et de concepts, mais ignore radicalement le fondement réel, pratique, quotidien etc. d'une démarche initiatique fondée sur le métier."
Toujours le même blabla, et il n'a pas peur des contradictions. Réalité = livres, pourtant réalité = quotidien, l'expérience du quotidien est donc enfermée dans les livres? Et bien sûr, opérativité = travail manuel, comme ça tous les travailleurs manuels du monde sont opératifs. Les mots sont saupoudrés comme ça pêle-mêle, ce qui n'est pas dérangeant lorsqu'on n'a aucune idée ni intérêt du sens qu'ils ont, et que l'on est uniquement dans de la posture.
RépondreSupprimerQuand on passe son temps à revendiquer un point de vue profane, il ne faut pas s'étonner d'être pris pour tel, et c'est d'ailleurs suffisant pour le prouver. Après, se gausser d'avoir réussi à passer pour un profane est d'autant plus triste de la part de quelqu'un qui a reçu l'initiation compagnonnique d'après ce qu'il sous-entend. Singerie grotesque.
Il y a une nouvelle vidéo de Mathonière sur Baglis.tv. J'ai vu un extrait où il dit que les plus anciens documents qu'on peut trouver (!) concernant les rituels compagnonniques ne parlent "jamais de travail sur la matière, on ne voit jamais par exemple les outils de la profession en tant qu'élément participant du rituel initiatique, c'est au cours du XVIIIeme siècle, au moment où la maçonnerie spéculative va prendre pied sur le continent qu'on va voir les compagnonnages, petit à petit, et sans aucun scrupule, s'approprier des éléments de ces rituels maçonniques qui n'ont rien de secret, hier comme aujourd'hui on entre dans une bonne librairie et ma foi on trouve à peu près tout ce qu'on veut, les compagnonnage vont prendre là-dedans pour enrichir leurs rituelismes, leurs légendes etc. Mais à aucun moment on trouve un travail sur la matière."
RépondreSupprimerIl entend critiquer Guénon encore une fois puisqu'il le cite un peu après de manière assez flou...
Un de ses thuriféraires commente :
"Je partage entièrement ce qu'expose JMM sur les emprunts fait par le Compagnonnage à la FM, c'est patent et évident. Heureusement qu'aujourd'hui on arrive à redresser le courant vers une "vérité " historique et documentée, mais il est vrai qu'il est difficile, après des décennies de "vérités" tant compagnonniques que maçonniques, "assènées" par René Guénon, Paul Naudon, Albert Lantoine, Jean-Pierre Bayard (proclamé et institué "spécialiste du compagnonnage" par le Suprême Conseil de France), et même Raoul Vergez, à travers ses romans. Oui, comme toute initiation qui se fait par "mort du vieil homme" et "renaissance en vérité et en esprit", le compagnonnage a, comme l'a si bien dit JMM, construit ses rituels initiatiques par rapport à la Passion de JC avec, à la sortie, un baptême assorti d'un nouveau nom (dans tous les compagnonnages, il est strictement interdit d'appeler un compagnon, voire un aspirant, par son nom civil, sous peine d'amende) et une nouvelle vie, une nouvelle famille, avec une Mère, un Père, des Frères et des Soeurs. C'est bien parce qu'ils utilisaient la Passion de JC à d'autres fins que religieuses que les Compagnonnages ont été poursuivis par la Sorbonne. La légende d'Hiram entre tardivement dans les rituels, principalement chez les Indiens (fondés, comme le SCDF, en 1804) qui, très souvent, étaient également membres d'une Loge maçonnique. Le reste est littérature."
Après, si vous voulez vous faire toutes les vidéo de baglis tv vous n'en finirez jamais, c'est uniformément malsain, s'il n'y avait que ce personnage...
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerau risque de vous importuner, je me permets de saisir l'opportunité du fait que vous mentionniez Jean Robin dans ce fil de commentaires pour vous demander si vous disposiez de précisions sur l'étrange trajectoire "intellectuelle" ("initiatique" ?) de ce dernier, ou si vous sauriez m'orienter vers des pages explicitant un peu celle-ci ?
Je n'ai découvert cet "auteur" que récemment (sa dernière livraison sur H.P. Lovecraft me tombe des mains...), et les différents informations glanées ici et là le concernant sont plutôt difficiles à démêler (j'ai par exemple pu lire qu'il serait en fait "sectateur de Seth" depuis quelques années ; sachant que cela pourrait expliquer bien des choses)...
Bien entendu, ne vous embêtez pas à me répondre si le temps ou l'envie vient à vous manquer.
J'en profite également pour à mon tour vous remerciez pour le travail qui vous accomplissez sur cette page.
Cordialement,
Bonjour,
RépondreSupprimerPas de soucis vous ne m’importunez pas, par contre je ne me suis pas beaucoup penché sur la biographie de ce personnage. J'ai juste lu qu'il avait débloqué après avoir visité Rennes-Le-Château dont il était revenu envoûté. On m'a fait suivre l'extrait de préface récente à laquelle vous faites allusion, la besogne dont il se vante est assez révélatrice en effet, enfin cela fait longtemps qu'il essaie de faire confondre initiation et contre-initiation (cela date de la 2e édition de sa biographie de René Guénon ? Ou peut-être plus tôt encore).
Merci à vous.
Cordialement.
Merci pour votre réponse.
RépondreSupprimerCordialement,
Salut & fraternité !
SupprimerLe gros problème pour toutes sortes d'auteurs, c'est d'oser, d'assumer, être suffisamment fort, pour citer R. Guénon dans leurs ouvrages.
Et ces auteurs sont très nombreux, et très orgueilleux comme écrivains, ainsi que pour leurs affaires, car il faut bien manger.
Si il cite Guénon, l'on pensera qu'il est un guénolâtre, ou bien un guénonien, et l’œuvre n'aura plus rien d'individuelle, de personnelle, et souvent il culpabilise de ne pas citer Guénon, sachant tout ce qu'il doit au métaphysicien...
Au final, il apparaît intéressant de renier l'auteur de sa jeunesse, et par là même de donner l'impression de lutter contre l'obscurantisme des guénolâtres qui empêchent d'écrire des bouquins, de se spécialiser, d'y avoir l'air essentiel, et quand-même, de gagner sa vie, en respectant une certaine éthique certes, mais si on peut acquérir un niveau de vie confortable, mettre un peu de fric de côté, et avoir plus de plaisir que d'écrire sans revenus, et finir dans un pavillon près du Caire...
Et on oublie que quand on travaillait dans cette librairie de voyance et autres gadgets new-age, du quartier de Beaubourg, on lisait presque secrètement les ouvrages de René Guénon...
"His amplius, fili mi, ne requiras.
Faciendi plures libros nullus est finis;
frequensque meditatio, carnis afflictio est."
Amen !
Bonjour,
SupprimerIl y a du vrai dans ce que vous dites, et l'influence de Guénon est sous-estimée du fait de ces emprunts non avoués, par des gens qui essaient de s'approprier des idées qui n'appartiennent en réalité à personne. Après, j'ai l'impression que les déséquilibrés qui s'en revendiquent pour profiter de son aura et qui prétendent prolonger son œuvre en la trahissant lui sont autrement plus nuisibles, et votre dernière citation serait également pertinente pour ceux-ci.
Cordialement.
voici un lien pour telecharger certains numero du voile d'isis (étude trad.) en PDF
RépondreSupprimerhttp://www.iapsop.com/archive/materials/etudes_traditionnelles/
Merci.
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